Laporte va-t-il être sanctionné pour ses propos envers Cardona ?

  • Laporte - Toulon - 22 mai 2013
    Laporte - Toulon - 22 mai 2013
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Les instances dirigeantes du rugby français étudiaient vendredi l'opportunité d'une procédure disciplinaire contre le manager de Toulon Bernard Laporte après ses violentes critiques contre l'arbitre Laurent Cardona.

Faut-il sanctionner les propos très virulents de Bernard Laporte ou ne pas leur donner plus de publicité ? Depuis jeudi soir, la question se pose à la Ligue nationale de rugby (LNR), qui gère le Top 14, et à la Fédération française (FFR), qui a la charge de l'arbitrage. Laporte est un habitué des coups de gueule, ce qui lui a valu le surnom de "Bernie le dingue". Mais sa sortie jeudi sur la radio RMC, où il est consultant, a été d'une rare violence.

Muré dans le silence depuis la défaite (22-21) de son équipe contre Grenoble samedi dernier après un essai sur interception à deux minutes de la fin alors qu'elle pensait bénéficier d'un avantage, le manager du RCT a réglé ses comptes avec Laurent Cardona. "Sur la dernière action, on fait une erreur stratégique. Mais ce n'est pas parce que nous, on fait une faute que l'arbitre doit en faire pendant 80 minutes. Je ne peux plus cautionner qu'il nous arbitre, il nous vole à chaque fois. Ce n'est pas que sur cette action qu'il est nul, il est nul tout le match. Il est toujours nul", s'est-il emporté.

Laporte absent vendredi

Il a également qualifié monsieur Cardona d'"incompétent complet", d'"amateur" et de "pipasse": "Il y en a marre. (...) Je ne peux plus supporter que ce genre d'incompétent vienne gérer mes émotions". Ancien entraîneur du XV de France, ancien secrétaire d'Etat aux Sports, Laporte sait qu'il s'expose à une sanction lourde. Il a déjà été interdit de banc et de vestiaire 60 jours en 2012 pour des propos injurieux envers l'arbitre Romain Poite, quelques mois après la suspension de son président Mourad Boudjellal pour 130 jours, pour avoir affirmé avoir subi "une sodomie arbitrale" lors d'un match de Top 14.

Une jurisprudence qui s'applique à d'autres. En 2011, pour avoir affirmé dans un entretien que "les arbitres du Top 14 (étaient) nuls", Sébastien Chabal avait été suspendu 30 jours ferme, ramenés à dix en appel avec des travaux d'intérêt général. En 2010, le manager du Racing-Métro Pierre Berbizier avait, lui, écopé de 60 jours pour s'en être pris à l'arbitre Christophe Berdos. Vendredi, à la veille du match de Coupe d'Europe contre Cardiff, Laporte était absent à la conférence de presse à Nice, officiellement pour une extinction de voix. La LNR et la FFR sont également restées silencieuses.

Polémiques stériles

Seul le patron des arbitres, Didier Méné, s'est exprimé. "Ce n'est pas mon rôle de décider" d'une procédure disciplinaire, a déclaré à l'AFP le président de la commission centrale de l'arbitrage (CCA). "Je ne l'envisage pas à titre personnel. Ces polémiques ne servent aucune cause. Les arbitres ont besoin de travailler sereinement et le meilleur moyen, c'est de travailler dans l'ombre, dans le dialogue, dans la relation de confiance qu'on a avec la majorité des clubs", a-t-il ajouté.

Le patron des directeurs de jeu a pour autant pris la défense de Laurent Cardona. "Ces attaques me paraissent complètement injustifiées. Règlementairement, il a bien arbitré la règle de l'avantage, il y avait un avantage tactique évident, un cinq contre deux. Je l'ai trouvé bon". Les propos de Bernard Laporte, selon lui, s'inscrivent dans la lignée de propos souvent très durs sur la rade à l'égard des arbitres.

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