Le Tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Medard - Toulouse Stade français - 5 octobre 2013
    Medard - Toulouse Stade français - 5 octobre 2013
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la 9e journée de Top 14. Là, ils reviennent sur les mêlées du Racing et Montpellier, la ola à Brive ou la performance de Médard.

Biarritz-Perpignan: 12-16. Simon VALZER

C’est ce que l’on appelle une promotion express. Non content d’accumuler les titularisations depuis le début de la saison (7 matchs, dont 5 débutés), le jeune flanker biarrot Tanguy Molcard s’est vu confié, depuis trois matchs, le commandement de l’alignement du Biarritz Olympique. En l’absence d’Imanol Harinordoquy (genou) et de Thibault Dubarry (omoplate), les habituels capitaines de la touche basque, le staff a demandé au jeune flanker de 23 ans d’assumer cette mission. Délicate ? Certes. Impossible, non. Car l’alignement basque s’est montré performant face à celui de l’Usap, multipliant les prises nettes et rapides lui permettant de lancer ses attaques. Une performance qui, dans le marasme actuel, méritait d’être soulignée d’autant que le flanker fut le meilleur plaqueur de son équipe. Alors certes, le club basque va mal. Mais au moins, il sait qu’il dispose de jeunes sur qui il peut compter.

Toulon-Clermont: 25-19. Léo FAURE

Au moins, les Clermontois ont apporté cette réponse-là. Celle du courage, de l’envie et de l’engagement. Cela ne fait certes pas tout et, dans les matchs importantissimes qui les attendent les deux prochaines semaines en H Cup, cela ne suffira certainement pas. Mais après la déconvenue de Oyonnax et la raclée reçue à Montpellier, le comportement des Auvergnats sur la pelouse niçoise aura eu cette saveur-là. "La solidarité n’avait pas non plus disparu, on savait tout de même où on allait", tempérait Damien Chouly après la rencontre. On veut bien le croire sur parole. Mais le montrer sur le terrain est bien plus convaincant. Le numéro 8 international, en grande forme, s’est d’ailleurs fait un des leaders de terrain de cette révolte, loin du confort de Marcel-Michelin où leur suprématie semble toujours incontestable. L’ingrédient "combat" de retour dans des proportions plus adéquates avec le standing de l’ASMCA, reste à peaufiner quelques réglages, à commencer par la conservation du ballon. Mais ce Clermont, inconstant depuis le début de la saison, reste sur une prestation réconfortante. Avec l’expérience en prime, l’optimisme est de retour pour aller au Racing-Métro 92, livrer la rencontre la plus importante de leur début de saison.

Racing-Grenoble: 20-22. Léo HUISMAN

Que les Grenoblois nous excusent. Leur performance samedi à Colombes sur la pelouse du Racing-Metro 92 ne souffre aucune contestation possible et mériterait d'être mise en avant. Mais la défaite à domicile des Ciel et Blanc pose question, inquiète même, à moins d'une semaine du début de la coupe d'Europe où le club francilien aspire à dépasser le stade des poules. Il ne pourra le faire sans une mêlée forte, ce qui n'est pas le cas depuis le début de saison. La mêlée, valeur refuge du Racing depuis son retour dans l'élite. La mêlée, l'un des dadas du nouvel entraîneur Laurent Travers, sacré champion de France avec Castres, notamment grâce à cet exercice si particulier. La mêlée qui flanche aujourd'hui. Une explication ? Sûrement, donnée par Fabrice Landreau, bourreau d'un soir samedi avec le FCG: "Aubin Hueber n'a pas fait jouer Carl Hayman pendant un an à Toulon, parce que le meilleur pilier droit au monde n'était pas habitué aux spécificités de la mêlée française. Il faudra du temps à Tonga'Uiha et Mujati pour s'y faire aussi". Du temps, le Racing commence à en manquer. Et pour l'heure, ses adversaires appuient là où ça fait mal. Dimitri Szarzewski, le capitaine ciel et blanc s'attendait à une semaine chargée en séance de mêlée. Dans la cage, Kruger de retour du Four Nations et Van Der Merwe qui a soufflé le week-end dernier après une alerte au mollet, pourraient donner un peu d'assise à l'édifice. Il le faudra pour rivaliser avec Clermont dimanche. Sinon...

Union Bordeaux-Bègles-Bayonne: 34-6. Nicolas AUGOT

Remplaçant, personne n'aime vraiment l'être. De la plus petite série régionale au Top 14. Les entraîneurs du monde entier ont beau répéter que le rugby se joue à vingt-trois, ce n'est jamais facile d'attendre son tour sur le banc. Patienter avant d'être lâché dans l'arène avec l'envie de montrer en seulement quelques minutes que l'on peut être un véritable atout pour son équipe. Surprendre le coach, se fondre dans le collectif tout en apportant un plus. Ce n'est jamais simple. Patrick Toetu, pilier, et Charles Brousse, trois-quarts centre, ont parfaitement accompli leur mission. Le premier a marqué le deuxième essai des siens moins d'une minute après son entrée en jeu. Le deuxième n'a eu besoin que de deux minutes pour apporter le point de bonus offensif à l'UBB. Les remplaçants avaient la rage. A l'image d'une équipe qui a balayé l'Aviron.

Brive-Castres: 34-0. Vincent BISSONNET

Brive a vécu un moment unique samedi. Exceptionnel. On ne parle pas seulement de la leçon administrée au champion de France, reparti fanny de Corrèze, avec trente-quatre points dans l'escarcelle. Porté par la douce euphorie suscitée par l'exploit du jour, le stade Amédée-Domenech s'est enflammé comme rarement, offrant deux olas à leurs protégés: "Depuis treize ans que je suis là, c’est la première fois que j’en vois une au Stadium, souriait après coup Jean-Baptiste Péjoine. C’était magnifique. Je pense que les gens se retrouvent dans ce groupe qu’ils ont accompagné dans la difficulté en Pro D2. On sent qu’une relation particulière est en train de se créer". Loin des lumières des stars, Lions et vedettes sudistes, le CABCL est en train de tracer ses propres sentiers de la gloire, dans le sillage du maître Péjoine, du surpuissant Koyamaibole ou encore de l'exemplaire guerrier Mignardi. Rien que pour cette belle performance de Petit Poucet, les Brivistes méritaient bien une belle standing ovation.

Montpellier-Oyonnax: 45-20. Julien LOUIS

Une mêlée d’enfer ! Décisive dès la 8e minute (essai de pénalité), elle fut par la suite à l’origine de deux réalisations de trois-quarts contre Oyonnax (Combezou, 38e et Floch, 73e). Base de lancements de jeu prioritaire, avec 100% d’introductions conservées, l’édifice du MHR récupérait également 75% des munitions adverses (contre 23% en moyenne cette saison). Nicolas Mas fit des merveilles dans cet exercice (excellent ballon en mains, perfectible en défense) et Yvan Watremez confirmait son retour en forme. Force affichée du début de saison (malgré de nombreux blessés), la mêlée héraultaise ne fut dominée qu’à une reprise en neuf journées disputées, le week-end dernier au Stade Français (seconde du Top14 sur ses introductions, 83% de ballons conservés). Une confiance salvatrice pour Montpellier à l’heure de débuter sa campagne européenne (samedi, 14h35). Surtout sur le terrain du Benetton Trévise, où le duel en mêlée sera une des clés du match.

Toulouse-Stade français: 28-10. Jérémy FADAT

On avait loué les prestations de Poitrenaud à l'arrière ces derniers temps, ou l'apport de Gear qui a amené sa vitesse dans la ligne de trois-quarts toulousaine. Mais samedi, ce sont deux autres internationaux français qui ont crevé l'écran au fond du terrain. Honneur au scoreur : d'abord Yoann Huget, auteur du premier triplé de sa carrière. Formidable finisseur, grâce à sa puissance, il est venu sans cesse s'intercaler pour déchirer le rideau parisien. Et que dire de la performance de Maxime Médard ? Replacé en numéro quinze, il a tout simplement été étincelant. Un jeu au pied de déplacement précis mais surtout une capacité de relance incroyable. A de multiples reprises, il a remonté les ballons, crocheté, accéléré et déboussolé les défenseurs adverses. Des choix précis et des cannes de feu. Dans les tribunes, Yannick Bru a dû apprécier. Devant sa télé, Philippe Saint-André aussi. Car, à quelques semaines de la tournée de novembre, la forme affichée par ces deux Bleus est une très bonne nouvelle.

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