Oyonnax: Dans les coulisses du maintien

  • Joie Benjamin Urdapilleta - Oyonnax Toulon - 28 septembre 2013
    Joie Benjamin Urdapilleta - Oyonnax Toulon - 28 septembre 2013
  • Silvere Tian - Oyonnax Biarritz - 4 septembre 2013
    Silvere Tian - Oyonnax Biarritz - 4 septembre 2013
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Maintenu en Top 14 dans les dernières minutes de la partie, dans un championnat complètement fou, Oyonnax a pu savourer ce grand moment.

Les salauds ! Pour qui est un peu cardiaque, voire carrément sujet à une tremblote aigüe, le match qu'aura livré Oyonnax à Brive était loin d'être prescrit par tout corps médical qui se respecte. Relégués en Pro D2 pendant 52 minutes, dont 33 en deuxième mi-temps, les guerriers de l'Ain ont offert un sacré frisson à leurs supporters. On retiendra qu'à 16h31, du côté de Clermont, Morgan Parra redonnait l'avantage aux siens (25-22). Quelques instants avant, Bousquet, en bout de ligne avait marqué un essai quasi-salavateur (73e, 19-17). En attendant le renvoi, on vit les joueurs d'Oyonnax regarder l'écran du stade Amédée-Domenech, où les résultats indiquaient que le bonheur était tout proche. La libération viendra juste après.

Christophe Urios, bras derrière la tête, soufflait. C'est à peine si le manager général des Rouge et Noir osait y croire.  A quelques mètres de là, le sourire de Fred Charrier, l'entraîneur des trois quarts, ne trompait pas. Promu cette saison, l'US Oyonnax s'est donné le droit de disputer une saison supplémentaire en Top 14. Pas immérité. Il a fallu aller le chercher avec les tripes, au bout d'un match ô combien compliqué. La "fierté" et "le soulagement" sont les mots qui reviendront le plus dans la bouche des joueurs d'Oyonnax. Tour à tour, Tebani, Boussès, Lespinas, Clerc, Tichit ou El Abd sont venus témoigner du bonheur qui était le leur. A la sortie du tunnel, les supporters venus du Haut-Bugey ont longtemps chanté et applaudi à chaque fois qu'un des Rouge et Noir glissait la tête, verre de bière à la main, sourire aux lèvres.

Les mots forts de Tebani

Là, c'est Hervé David, l'ancien président du directoire, qui enlace un Joe El Abd aux yeux rougis. Ici, c'est la paire argentine Figuerola-Urdapilleta qui parle avec les mains, chambre les copains. Jean-Marc Manducher, adossé au mur, reste d'un calme stoïque. Il concède "une année très difficile puisqu'elle se dénoue à cinq minutes de sa fin". A côté de lui, Tebani incarne l'essence même du club. Sa parole est posée, emplie de fierté. Bousquet, qui passe par là et lui hurle dessus, ne le détourne pas du chemin : "C'est un moment assez exceptionnel et assez particulier. Il y a aussi quelque chose de très fort avec le public. Les supporters sont là depuis des années et ne lâchent pas. On leur doit beaucoup. Il n'y avait pas de raison de ne pas s'envoyer comme des chiens (sic) pour eux. Il ne faut pas oublier qu'ils ont fait un long déplacement, que pour la plupart c'est un week-end important financièrement et ils font cet effort pour nous"."On est obligé de se sortir les doigts pour ces gens là", glisse un autre joueur. Christophe Urios, fidèle à lui même, a mis du temps à réaliser. A apprécier la chose et sa portée. Pas d'effusion de joie exubérante. "Ce serait mal me connaître, glisse le technicien de l'USO. Ce soir je ne vais pas danser nu sur les tables ou alors c'est qu'on m'aura enfermé", rigole Urios.

Ce n'est pas la victoire d'une équipe ou seulement des mecs qui étaient sur le terrain (Urios)

Il est certain que les joueurs ont longtemps vécu avec la crainte des autres résultats. Amusante chose, que ce don d'ubiquité. Téléphone portable allumé ou page Rugbyrama ouverte sur les écrans d'ordinateur, les journalistes ou les membres du staff d'Oyonnax, sont à la fois à Brive mais en même temps à Clermont et à Bayonne. Physiquement non, mais c'est tout comme. Les scores fusent, les classements se font et se défont. Ainsi, pendant une grosse partie de la première mi-temps, les affaires n'étaient foncièrement pas bonnes pour l'USO. L'avantage pris par Perpignan sur la pelouse de Michelin envoyait la bande de l'Ain en Pro D2. Terrible constat. Même le nul entre Clermontois et Auvergnats à la pause (16-16) avait un goût d'aigreur et de désillusion. Oyonnax était venu à Amédée-Domenech pour se sauver par ses propres moyens. Sur la première mi-temps, impossible d'y parvenir, tant la production des Oyomen étaient loin des standards requis pour un match de ce calibre.

Trop de fautes, trop de plaquages manqués et pas assez d'engagement. Rédhibitoire, évidemment. A l'image de Guillaume Boussès, formidable joueur, les Oyomen ont regretté leur prestation. On leur répondra que là n'était pas l'essentiel. Le maintien en poche, acquis de très longue haleine, au prix de multiples rebondissements, notamment dans les dix dernières minutes de la partie, est une formidable récompense pour un groupe en or. Christophe Urios se veut très clair : "Ce n'est pas la victoire d'une équipe ou seulement des mecs qui étaient sur le terrain. C'est la victoire de tout un groupe, de tout un projet de club". Oyonnax, reprendra l'entraînement le 16 juin. Prêt à affronter le Top 14 avec ses armes.

Silvere Tian - Oyonnax Biarritz - 4 septembre 2013
Silvere Tian - Oyonnax Biarritz - 4 septembre 2013
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