Pour Brive, c'est la dernière chance de gagner en déplacement

Il est évident que la fin du mois de novembre figure bien loin dans nos esprits. Le soleil a remplacé la pluie, la chaleur s'est substituée à la boue et à la grisaille. A cette époque, Brive s'inclinait à domicile face à Biarritz (9-14). Le genre de coup qui fait très mal à la tête, surtout lorsqu'on est invaincu à domicile et que c'est la lanterne rouge du championnat qui vous inflige ce soufflet. Cinq mois plus tard, le souvenir reste présent. Il est presque effacé, mais présent. "En échangeant un petit peu entre nous, on a remarqué qu'on avait un peu en travers ce match aller. Mais on était plus énervé contre nous-mêmes, ce n'est pas qu'un sentiment de revanche", livre Gaëtan Germain. L'arrière du CABCL avoue que l'occasion est toute trouvée pour tirer un trait sur cette déception. "On était passé à côté dans l'engagement, chose qui était un peu notre point fort. Il y avait beaucoup de déception", dit-il.

Brillants vainqueurs de Toulouse ou Castres à la maison dans la première partie de la saison, les Brivistes avaient eu du mal face à des Biarrots déjà englués en fond de classement. "Il n'y avait pas eu photo, nous n'avions pas su prendre la mesure de notre adversaire", se souvient l'entraîneur en chef, Nicolas Godignon. Revanche donc ? "Ce serait délicat aujourd'hui de dire qu'il y a ce sentiment. En plus, beaucoup de mois se sont écoulés, le Brive qui a perdu contre Biarritz à domicile n'est plus exactement le même Brive", corrige Godignon. L'ambiance après le match avait quelque chose de morose. "On était surtout très déçus. On savait que notre objectif de maintien passait par de la régularité à domicile", rappelle Germain, l'arrière artilleur de la Corrèze. Les joueurs avaient mal pris cette première à domicile. Godignon, toujours: "Plus que vexés, je crois qu'ils étaient déçus surtout. C'était l'impression d'avoir un peu cassé ce qu'on avait entrepris jusque-là. Il y avait un sentiment de frustration énorme".

"Prendre du plaisir tous ensemble"

Le soleil est revenu, les victoires ont ensuite repris leurs cours à Brive. Dans leur antre seulement. A l'extérieur, les hommes du trio Godignon-Casadei-Carbonneau n'ont jamais ramené de succès. Il reste deux journées de championnat, une seule en déplacement. A Biarritz, donc. Autre levier de motivation: après celui de la revanche, celui du diplôme de voyageur. "C'est ce qui nous fait défaut depuis le début de la saison. Une victoire pourrait faire en sorte qu'elle soit totalement réussie", pose Germain, qui ajoute: "On veut bien terminer et prendre du plaisir tous ensemble".

De là à se déplacer avec une ambition assurée, il y a un pas que Nicolas Godignon ne franchit pas. "Ramener une victoire à l'extérieur, ce serait vraiment pas mal, dit l'entraîneur en chef du CABCL. Mais il y a une différence entre vouloir le faire et le faire. Surtout contre une équipe de Biarritz qui est complètement décomplexée. On a pas de manque d'humilité à se dire qu'il faut absolument gagner là-bas". Gaëtan Germain a également conscience que la tâche sera ardue, évoquant, pêle-mêle, "le dernier match à domicile du BO en Top 14" ou "le dernier match de Yachvili". Godignon va dans le même sens: "Il y a aura forcément de l'émotion de leur côté. On sait que c'est probablement le match le plus compliqué qu'on aura à faire depuis quelques temps à l'extérieur". Au final, les leviers de motivation ne manquent pas côté briviste. Ramener la première victoire en déplacement et laver l'échec du match aller ont forcément être les pensées corréziennes de la semaine.