Pression et décompression...

L'UBB (7e) n'est pas du genre à se mettre la pression, mais dans les grandes occasions, il lui arrive parfois de restreindre ses ambitions de jeu. C'est arrivé une fois cette saison, face à Clermont, une équipe qu'elle n'avait jamais battue en trois ans de présence dans l'élite, qu'elle a finalement domptée grâce à deux éclairs de son ailier fidjien Met Talebula (26-16). Face à Toulon (3e), sera-telle inhibée par l'enjeu, cette place dans les six qui commence à hanter son quotidien ? On peut l'imaginer même si la dernière visite des Varois en Gironde s'était soldée par une drôle de déculottée (41-0).

"Les Toulonnais vont venir un peu revanchards, on ne s'attend pas à leur mettre 40 points comme l'an dernier, reconnaît le pilier gauche Jefferson Poirot. C'est une toute autre équipe, on a pu le voir en Coupe d'Europe face au Leinster qui était énorme et équipé. Ils sont capables d'avancer sans arrêt, d'asphyxier l'équipe adverse. Il va falloir que l'on soit vraiment prêt à élever notre niveau de jeu". "Si tu n'as pas le minimum requis en terme d'hormones, d'agressivité sur l'homme, tu n'existes pas", ajoute le manager Raphaël Ibanez, qui attend beaucoup de ses hommes dans le combat, secteur où ils sont passés à côté lors du match en retard à Oyonnax (26-12) le week-end dernier.

Boudjellal: "Pour l'UBB, ce match est une finale"

Dans son stade-fétiche de Chaban-Delmas, à guichets fermés samedi, les Bordelais savent trouver des ressources. Il en faudra beaucoup pour soutenir la comparaison avec le champion d'Europe, en mode excellence dimanche dernier face au Leinster (29-14), puis en mode 'turnover' cette semaine. "On peut craindre un phénomène de décompression, admet le président Mourad Boudjellal. Pour l'UBB, ce match est une finale, ils vont être dopés par leur public. On se déplace avec beaucoup d'humilité, ramener un point serait déjà très positif. On sait que c'est compliqué de se battre dans deux compétitions".

"Ce match à Bordeaux est peut-être le plus compliqué des trois qu'il nous reste à disputer en championnat, confirme le pilier italien Martin Castrogiovanni. Ils vont tout faire pour aller chercher leur qualification, ils voudront notre peau. Mais, nous avons l'expérience nécessaire pour surmonter cela". L'expérience et un banc qui en dit long sur le potentiel du RCT avec, en étendard, le retour de l'ailier sud-africain champion du monde Bryan Habana. "L'équipe sera compétitive, juge le manager visiteur, Bernard Laporte. Ce turnover nous permet également d'entretenir la concurrence. Il nous reste peu de matches et toutes les échéances sont importantes. La demi-finale de Coupe d'Europe est gravée dans toutes les têtes, mais, pour la jouer, les garçons vont devoir être bons avant".