Poirot: "Contre Toulon, il faut tout envoyer"

  • Jefferson POIROT - Bordeaux-Bègles - 23 février 2013
    Jefferson POIROT - Bordeaux-Bègles - 23 février 2013
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Habituel remplaçant de Jean-Baptiste Poux absent pendant un mois, le pilier gauche de l'UBB Jefferson Poirot n'a pas l'intention de laisser passer sa chance samedi face à Toulon et sa pléiade de stars.

Que vous inspire la venue de Toulon, impressionnant le week-end dernier face au Leinster ?

Jefferson POIROT: C'est le big match, celui que tout le monde attend avec beaucoup d'impatience, surtout avec le retour des beaux jours. Il y a toutes les conditions pour que l'on prenne du plaisir, collectivement et aussi à titre individuel. Je bénéficie d'une opportunité malheureuse (blessure à l'épaule de Jean-Baptiste Poux), je dois saisir ma chance pour avancer.

Vous sentez une attente particulière, l'odeur des phases finales même si vous n'en avez pas beaucoup jouées ?

J.P.: J'en ai joué en jeunes mais honnêtement ça n'a rien à voir. Cela fait un moment que nous sommes en mode 'phase finale', tout le temps à fond. Quand on veut rentrer dans les six, nous qui sommes une soi-disant petite équipe, l'invité surprise, c'est important de se mettre en mode 'phase finale' très tôt. On a fait notre petit bonhomme de chemin sans que personne nous voit et au final on est là, on va tout faire pour aller le plus loin possible.

Ils sont capables d'avancer sans arrêt, d'asphyxier l'équipe adverse.

Que reste-t-il du match de la saison dernière, ce 41-0 un peu surréaliste ?

J.P.: Aujourd'hui, c'est autre chose. On pense qu'ils vont venir un peu revanchard, on ne s'attend pas à leur mettre 40 points comme l'an dernier. C'est une toute autre équipe, on a pu le voir en Coupe d'Europe face au Leinster qui était énorme et équipé. Ils sont capables d'avancer sans arrêt, d'asphyxier l'équipe adverse. Il va falloir que l'on soit vraiment prêt à élever notre niveau de jeu.

Le couac d'Oyonnax (12-26) est-il encore dans vos têtes ?

J.P.: Honnêtement, j'ai l'impression que l'excitation liée au match de Toulon a très vite effacé la frustration d'Oyonnax. Lundi, on s'est vidé la tête, mardi, on est revenu très concentré et tourné vers l'avenir. Même les grandes équipes ont le droit de se tromper et il faut prendre exemple sur ces équipes qui se trompent et de suite se projettent sur l'avenir pour ne pas rester sur une frustration. Ça serait la plus grosse erreur.

Si on veut battre Toulon, il faut être bon dans les rucks...

J.P.: Ouais (rires). Ils ont des joueurs qui sont capables de récupérer des ballons à n'importe quel endroit du terrain, n'importe quand, même quand on pense qu'ils ne peuvent pas passer. Ça va vraiment être la clé. A Oyonnax, cela a été difficile dans ce secteur, j'espère que cela nous a mis une petite piqûre de rappel, tant mieux on va dire.

Je vais peut-être jouer Carl Hayman qui a 50 sélections, Castrogiovanni qui en a 105, c'est du plaisir, du rêve. Devant ma télé, je joue à Rugby 2008 avec eux (rires)...

Le maître-mot de votre manager Raphaël Ibanez est de prendre du plaisir, ne pas calculer et tout donner. Vous le rejoignez ?

J.P.: Bien sûr. Nous, il ne faut pas oublier que notre objectif du début de saison est atteint. Là, c'est du bonus, il ne faut pas que l'on se frustre, plutôt qu'on prenne du plaisir, qu'on se libère. La saison dernière, on l'avait débuté en jouant petits bras mais dès que l'on est arrivé à se libérer, justement après ce match de Toulon, c'est prétentieux de dire ça mais à la maison on ne pouvait plus nous arrêter. On sait que quand on joue libéré, c'est là où on est le meilleur, il ne faut pas jouer avec le frein à main.

Votre président Laurent Marti a déclaré que "ce serait un échec si l'UBB n'est pas dans les six"...

J.P.: Je le comprends. On a fait tellement d'efforts depuis juin pour en être là. Ce serait un échec car il n'y a pas un gars ici qui ne serait pas frustré de ne pas être dans les six. Après, c'est aussi pour nous piquer, nous booster, il a raison de le faire mais sur un match comme ça ce n'était pas la peine. Chaque joueur ici sait qu'il va avoir un joueur énorme en face de lui, chacun aura un vis à vis avec un vécu international, qui sera champion d'Europe, qui aura peut-être gagné le Super 15. Moi je vais peut-être jouer Carl Hayman qui a 50 sélections, Castrogiovanni qui en a 105, c'est du plaisir, du rêve. Devant ma télé, je joue à Rugby 2008 avec eux (rires)...

Autre soutien de poids, le stade Chaban-Delmas sera à guichets fermés...

J.P.: On a vu avant Oyonnax, il y avait déjà 30 000 places de vendues. Ça va encore nous pousser, nous transcender. Voir autant d'engouement... L'an dernier, j'étais remplaçant mais j'ai encore des images du couloir qui est long à Chaban, et marcher à côté de mecs qui ont 100 sélections, c'est énorme. Et puis tu rentres sur le terrain et là il y a 30 000 personnes qui font "Whaouh". Est-ce que ça va nous inhiber, je ne pense pas. En tout cas, ça ne nous a jamais fait défaut, peut-être un peu Clermont, mais là, c'était autre chose parce qu'on ne les avait jamais battus, on s'était mis une pression en plus. Là, il faut tout envoyer.

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