Même sous la pression, ce Montpellier-là impressionne

Pendant deux heures au moins, en attendant le Toulon-Toulouse de ce samedi soir, Montpellier est en tête du championnat. Une place qu'il doit à son nouveau succès bonifié à domicile, aux dépens de Bayonne (43-27). Impressionnants de maîtrise et d'engouement offensif, les Cistes de Timoci Nagusa, auteur d'un triplé, ont fait craquer l'Aviron à l'usure. Généreux et joueurs mais fébriles défensivement et bousculés en mêlée, les Basques auront tenu 35 minutes avant d'être dépassés par le rythme effréné du MHR.

Dans une course aux phases finales aussi serrée qu'indécise, mieux vaut parfois être dans la peau de la meute en chasse que dans celle de la proie. Question de pression... Alors à Montpellier, le mot d'ordre était clair: le salut passera par l'ambition dans le jeu. "Soit on regarde vers le bas, et on peut se faire peur car la lutte est très serrée. Soit on regarde vers le haut, parce qu'on est second ex-aequo, et on a le droit de penser qu'on va pouvoir finir dans les quatre premières places", lançait d'ailleurs Stéphane Glas au moment de recevoir Bayonne. L'entraîneur des arrières héraultais a été écouté. Car c'est le rythme effrené proposé par son équipe qui a permis de faire plier l'Aviron. Et s'offrir le droit de pointer en tête du Top 14 au moins deux petites heures, en attendant le choc Toulon-Toulouse.

Les regrets de Bayonne

Bien en place défensivement et enjoués offensivement, les Cistes se sont appuyés sur Jonathan Pélissié, Mamuka Gorgodze, Timoci Nagusa et François Trinh-Duc pour multiplier les accélérations. En attendant patiemment la baisse de régime des Bayonnais. Cette stratégie a commencé à payer juste avant de rentrer aux vestiaires, moment choisi par Nagusa pour conclure une longue séquence des avants près de l'en-but adverse et signer du même coup son second essai personnel (19-17, 40e). Puis l'ailier fidjien s'est offert le triplé (67e). Une réalisation a priori pour l'honneur, alors que Gorgodze (44e) puis un essai de pénalité (65e) avaient apporté bonus offensif et ampleur au score. Mais qui allait se révéler précieuse lorsque Liasiate Faaoso aplatissait en force peu avant la sirène (79e). Preuve que Bayonne, même acculé dans son camp, aura tout donné.

L'Aviron, qui aura même eu l'opportunité de priver le MHR de la victoire primée dans les arrêts de jeu, a cru à l'exploit une mi-temps durant. Il avait d'ailleurs viré en tête peu avant la pause, quand Mathieu Ugalde concluait une belle action en première main (17-14, 36e) qui s'ajoutait au contre rondement conclu par Rokocoko quelques minutes auparavant (18e). Mais le courage à toute épreuve des Basques n'allait pas permettre de compenser les nombreuses approximations défensives et le délitement progressif de leur mêlée. Les hommes de Christian Lanta et Christophe Deylaud regretteront aussi les deux touches non toruvées en première période, qui auraient pu permettre d'accroître leur avance. D'où la frustration qui transparaissait au coup de sifflet final. Mais à trois journées de la fin du championnat, l'Aviron a montré qu'il avait le caractère pour se maintenir. Premier non-relégable, il devra traduire cet état d'esprit sur le plan comptable pour y parvenir.