Le BO, une bête blessée

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Pointant à seize points d'Oyonnax, premier non relégable et adversaire du week-end, Biarritz joue l'une de ses dernières cartes en vue du maintien.

En début de saison, personne n’aurait avancé que le petit promu Oyonnax arriverait à Aguilera dans la peau du costaud à l’occasion de la 17e journée. "On n’est pas favoris, on est dernier, pronostique Fabien Barcella. C’est une grosse équipe d’Oyonnax qui vient, très dense, avec de grosses valeurs de combat. Ils ont battu tous les gros chez eux". Résultat d’une saison de toutes les galères, c’est bien le doute qui habite aujourd’hui le pilier international du BO et ses coéquipiers. Même lorsque c'est un promu qui débarque à Aguilera.

Faugeron: "Une affaire classée"

En difficulté sportivement, handicapé par une infirmerie qui ne veut pas se vider depuis le début de saison, le BO doit en plus faire face à des évènements extrasportifs qui viennent parasiter la préparation de l’équipe. Comme cet accrochage à l’entraînement entre Harinordoquy et Lakafia qui a monopolisé l’attention des médias cette semaine. "Quand on travaille en opposition dans un sport de combat, forcément ça peut déborder. Parfois ça reste à la limite, parfois ça dépasse un peu les limites et parfois ça les dépasse un petit peu plus. Tout dépend du contexte et de l’ambiance générale. Forcément on n’est pas dans les meilleures dispositions et à ce moment-là, on est allé un petit peu au-delà. Il faut ne pas avoir joué ou s’entraîner à ce jeu-là pour ne pas comprendre ce qui s’est passé. C’est une affaire classée", juge l’entraîneur Didier Faugeron. Sans doute pas aussi grave qu’il a été décrit, ce moment d’entraînement montre cependant à quel point le groupe biarrot n’évolue pas dans la sérénité. 

La raison est évidente: l’équipe ne gagne pas. Chaque défaite la rapproche un peu plus de la Pro D2. Chaque défaite vient fissurer un peu plus le collectif, ramenant les joueurs à leur condition personnelle. "C’est normal, avoue Fabien Barcella. On arrive fin janvier, il y a une vingtaine de mecs en fin de contrat. Nombreux sont ceux qui se posent des questions sur leur avenir. Il y a beaucoup de jeunes dans l’effectif qui se demandent aussi ce qu’ils vont faire l’année prochaine. Des choses sortent dans les médias. Il y a deux mois, il y a eu l’histoire de la fusion. C’est que ce n’est pas facile". Medias, agents, club,... Blessé le BO est une proie facile. "Tous les joueurs dans tous les clubs sont en instance de départ. Quand un club va bien, ils n’ont pas trop envie de partir. Quand un club va moins bien, s’ils sont sollicités ils regardent. Et quand un club est au fond comme nous, ils regardent un peu plus précisément ce qui leur est présenté", poursuit Faugeron.

Yachvili: "On essaie de garder la tête haute"

Malgré tout, le BO n’a pas encore "abdiqué" assure Imanol Harinordoquy. Le capitaine basque s’interroge tout de même: "J’ai peur aussi que l’équipe commence à s’essouffler. De ce qu’on a vu samedi dernier contre Sale je n’ai pas l’impression que c’est le cas et je pense que samedi on vendra encore chèrement notre peau. Sans parler de maintien sur ce match, l’objectif est vraiment d’aller chercher une victoire qui nous ferait du bien". Pour l’emporter, Biarritz s’entraîne dur. Dans sa position, la préparation mentale est tout aussi importante: "Il y a là aussi du travail à faire sur le groupe, le moral, l’envie. L’équipe n’est pas démoralisée, mais elle a chaque fois besoin d’être rassurée, indique Faugeron. Vu tout ce qui se dit ou tout ce qui s’écrit, on a besoin de revenir chaque fois sur notre objectif". "On vit ensemble depuis plusieurs années pour certains. On vit plus entre joueurs qu’avec la famille. On n’a pas besoin de faire de grands discours pour dire qu’il faut se resserrer. Aujourd’hui on n’est pas un groupe qui explose comme on a pu l’entendre, au contraire", précise Barcella. 

Blessé mais pas encore mort le BO. L’équipe a beau avoir 16 points de retard sur le premier non relégable Oyonnax, l’adversaire de cette 17e journée, Dimitri Yachvili croit toujours à l’exploit de remonter deux places au classement d’ici la fin de saison: "Tant que mathématiquement c’est faisable on va continuer à se battre jusqu’au bout. On essaie de garder la tête haute. On joue pour un club, des supporters, une ville, des partenaires. On n’a pas le droit de baisser les bras". La fierté, l’un des derniers sentiments encore bien vivaces chez des Basques. "Notre objectif est de porter fièrement le maillot du Biarritz Olympique jusqu’au bout. Il nous reste dix matchs à faire avec ce maillot-là pour certain, d’autre poursuivront l’aventure. Il nous reste peu de temps à vivre ensemble puisque de toute façon une page va se tourner à la fin de la saison. Essayons de vivre ces derniers moments de la meilleure des façons", conclut Fabien Barcella. Oyonnax est prévenu, le BO doute, mais respire encore.

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