Le Tour de Midi Olympique

  • René Ranger - Montpellier Castres - 23 novembre 2013
    René Ranger - Montpellier Castres - 23 novembre 2013
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la dixième journée de Top 14. Là, ils reviennent sur le courage d'Ecochard, le retour de Picamoles, la première de Ranger et les 24 plaquages de Guyot.

Toulon-Perpignan: 15-9. Jérémy FADAT

Quelque part, il est le meilleur exemple de l'abnégation, du courage et du culot catalans vendredi soir. Lui, c'est Tom Ecochard, demi de mêlée de 20 ans, quatre apparitions en Top 14 et une seule titularisation avant ce déplacement à Mayol. Au sein d'un effectif décimé, entre blessures, suspensions et internationaux, il devait prendre place sur le banc en ce week-end de doublon. Déjà une promotion. Puis Duvenage, prévu comme ouvreur, s'est blessé jeudi, obligeant Nicolas Durand à troquer le numéro neuf contre le dix et propulsant Ecochard dans le XV de départ. Avec, qui plus est, la responsabilité de buter en l'absence de Hook, Lopez et Duvenage. Après avoir, en début de match, raté une touche sur pénalité, il s'est vu retirer cette charge au profit de Joffrey Michel. Conservant celle des tirs au but. Et le "gamin" a démontré qu'il avait de l'audace. D'abord en menant une troupe certes très amoindrie mais héroïque dans le Var. Ensuite en subissant les foudres d'un Ali Williams à deux doigts de le "passer à tabac". Mais surtout en prenant l'ultime pénalité (77e). Celle du bonus défensif. Il en avait déjà raté deux. Dont une quelques minutes plus tôt, largement dans ses cordes. Alors quand la dernière s'est présentée, Marc Delpoux a demandé à Michel de la "prendre". Ecochard a refusé et s'en est occupé. Avec succès. Cela valait bien un point.

Clermont-Racing: 47-14. Léo FAURE

Clément Andrieux est le troisième de la lignée 2013. Avant lui, Paul Jedreziak et Julien Kazubek avaient tous les deux connu, cette saison sous le maillot clermontois, les joies d’un premier match en Top 14 (sur la feuille de match à Castres, le jeune pilier gauche Etienne Falgoux n’était pas entré en jeu). Le jeune talonneur, convoqué avec les professionnels en l’absence de Ti’i Paulo et Benjamin Kayser, s’est présenté encore essoufflé en conférence de presse, après la rencontre. Et des étoiles plein les yeux. "Quand Franck (Azéma, N.D.L.R.) m’a dit que j’allais entrer, j’ai senti une petite bouffée de chaleur en moi. J’ai aussi aperçu ma famille en tribune, qui avait fait le déplacement. Et puis je me suis replongé dans ma bulle". Originaire de Tulle, Andrieux a d’abord fait ses armes du côté de Brive, avant de rejoindre Clermont il y a quatre ans. Un parcours qu’il évoque dans un sourire: "Historiquement, il y avait une grande rivalité entre Tulle et Brive. Quand je suis parti au CAB, les Tullistes m’ont boudé. Et quand je suis parti à Clermont, les Brivistes m’ont boudé. Mais les Tullistes étaient contents!" Quand Clément Andrieux est entré en jeu, à la 70e minute de jeu, la rencontre face au Racing était pliée depuis bien longtemps. Le jeune talonneur n’a alors pas hésité à prendre quelques initiatives, étant d’ailleurs à créditer d’une belle percussion. Et à pleinement vécu l’instant. "Ce moment, je m’en souviendrai toute ma vie. En plus, je peux garder le maillot du match. Je l’offrirai à mon père. Je lui avais promis, pour qu’il puisse l’encadrer".

Toulouse-Oyonnax: 14-3. Nicolas ZANARDI

La gymnastique des doublons, le Stade toulousain et Guy Novès connaissent. Sauf que pour cette réception de l'US Oyonnax, les Stadistes se trouvaient devant une situation inédite, avec leurs trois capitaines convoqués pour France-Afrique du Sud. Thierry Dusautoir, Florian Fritz et Yannick Nyanga manquant à l'appel, c'est à un autre international - non convoqué par sa sélection – qu'il revint l'honneur de pénétrer en tête sur la pelouse d'Ernest-Wallon, à savoir le Puma Patricio Albacete. Première ? Même pas, puisque celui-ci avait déjà eu les honneurs du capitanat au mois de février 2011 pour une petite victoire obtenue du côté de La Rochelle. En revanche, à sa sortie, c'est à Louis Picamoles (entré à la 36e en remplacement de Lamboley)  qu'échurent pour la première fois les galons. Un peu de baume au cœur du troisième ligne, convoqué dans la semaine par le XV de France mais finalement non retenu contre les Boks. De quoi nourrir une petite déception ? Bien sûr. Sauf que Picamoles n'en laissa rien paraître, multipliant en fin de partie des charges qui permirent à Toulouse de faire définitivement plier l'USO. Alors, nul doute que si "Loulou" parvient à retrouver de manière régulière le niveau qui fut le sien dans le dernier quart d'heure, on devrait retrouver très vite ce dernier du côté de Marcoussis...

Montpellier-Castres: 16-20. Vincent BISSONNET

Avant le coup d'envoi, tout le monde n'avait d'yeux que pour Rene Ranger. Comment pouvaient-ils en être autrement ? Les attentes des observateurs et des spectateurs étaient simplement à la hauteur des émoluments et de l'aura de la star all black, par ailleurs sujet d'un interminable feuilleton sur le marché des transferts. Pourtant, en dépit d'une prestation plutôt prometteuse, marquée par de redoutables charges, la nouvelle star du MHR n'aura pas permis à son équipe de remporter ce duel fratricide. Pire, il a précipité la défaite de son équipe en tentant, sans succès de déborder, Marcel Garvey, à cinq minutes du coup de sifflet final. L'ailier anglais, aussi tenace que véloce, effectuait une action défensive d'éclat pour gratter le ballon et décrocher une dernière pénalité, convertie avec sang froid par Geoffrey Palis. Marcel Garvey ou le symbole du comportement de cette équipe castraise, dépourvue de ses internationaux mais ni de talents ni de vaillance. Une nouvelle preuve, s'il en était besoin, que "ce ne sont pas deux joueurs qui font la qualité de Castres mais tout un groupe", comme aime à le clamer Rodrigo Capo Ortega. Samedi, les belles paroles du combattant uruguayen ont pris tout leur sens.

Bayonne-Grenoble: 24-21. Nicolas AUGOT

Il aurait été facile de revenir sur cette fin de match à suspense, de commenter à l'infini les dernières décisions arbitrales, de nourrir l'agacement des Grenoblois ou alors de conforter des Bayonnais qui ont su trouver les ressources pour s'imposer. Refaire le match à l'infini en somme sans en changer un dénouement satisfaisant pour les Basques, frustrant pour les Isérois. Il paraît finalement plus judicieux de revenir sur la titularisation de Charles Ollivon. Jeune numéro huit de vingt ans de l'Aviron qui foulait pour la première fois la pelouse de Jean-Dauger avec l'équipe première avec la mission périlleuse de faire oublier l'absence d'Opeti Fonua, retenu à des obligations internationales avec les Tonga. Déjà aperçu et remarqué lors du déplacement à Clermont malgré la lourde défaite, Ollivon a livré 70 minutes pleines d'abnégation et de promesses dans un match tendu où le combat d'avants a présidé les débats. Des débuts à domicile qui l'a abordé en toute sérénité: "Christian Lanta m'avait mis en confiance en me disant que je ne jouais pas en raison de l'absence d'Opeti mais par choix. A partir de là, je me suis concentré sur mon jeu mais je sais que la route est encore longue pour prétendre évoluer plus souvent avec les Pros." Pourtant, il a déjà démontré qu'il pouvait être une option viable en l'absence de l'autobus tonguien.

Brive-Biarritz: 9-14. Jérôme FREDON

Benoit Guyot n'a pas touché beaucoup de ballons à Brive. Mais cela n'a pas empêché cet homme de l'ombre par excellence de se mettre en évidence. Un seul chiffre suffit pour comprendre le récital défensif réalisé par le flanker aux cheveux ras du BO. Dans un match fermé à double tour, Guyot a rappelé qu'il demeurait un véritable maître à plaquer, effectuant la bagatelle de 24 plaquages! Sans jamais mettre un genou à terre ni ralentir la cadence. Guyot a éparpillé façon puzzle les Corréziens aux quatre coins du terrain. Plaqueur-gratteur infatigable s'est montré également très précieux dans la fournaise des rucks en ralentissant les sorties brivistes.

UBB-Stade français: 45-23. Jérôme PREVOT

Quelle saison magnifique, mais éprouvante pour les Bordelais. A peine le match brillant match contre le Stade Français terminé, tout le monde se perdait en conjectures. Comment interprêter la défaite de Brive à domicile face à Biarritz ? Faut-il se réjouir de la redescente sur terre de Brive ou faut il regretter le réveil de Biarritz, adevrsaire de l'UBB dès la prochaine journée ? Paradoxe cruel d'une saison particulièrement serrée, peut-être la plus serrée de l'Histoire de la poule unique. Malgré cinq victoires au compteur (deux de plus que la saison passée à la même époque), les Bordelais savent qu'ils souffriront s'ils ne gagnent pas à Biarritz. Le BO serait alors lanterne rouge avec quand même quatre victoires et Oyonnax (possible vainqueur de Brive) serait à six avec un Bayonne à cinq. Bref, ce serait un gros regroupement en queue de classement. Ce serait la porte ouverte à un  suspense d'enfer et l'idée que ce seront les points de bonus qui peuvent faire la différence. L'UBB en compte déjà six, le meilleur total des "relégables",  (Oyonnax n'en compte qu'un)  c'est un motif d'optimisme pour les Bordelais. Pour couper court à toutes les spéculations, la meilleure solution, c'est encore d'aller s'imposer à Biarritz dans une sorte de "finale" du bas de classement. Là oui, à Aguiléra Bordeaux frapperait un grand coup.

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