Le Tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Clerc - Toulouse Stade français - 24 mars 2013
    Clerc - Toulouse Stade français - 24 mars 2013
Publié le Mis à jour
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Comme chaque journée, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent les moments forts de la vingt-deuxième journée de Top 14. Là, ils reviennent sur la brève apparition de Manukula, les performances de Ouedraogo et Baby, la grande forme du triangle d'arrières toulousains et le spectacle à Chaban-Delmas.

Bayonne-Toulon: 33-28. Grégory LETORT

Juste une mise au point. Il ne s'agit pas là d'un résumé de match. Il ne s'agit pas non plus du seul évènement de cette après-midi espagnole: la victoire de Bayonne sur le leader Toulon, la fête populaire magnifiquement anticipée et organisée, le maintien de Bayonne théoriquement assuré avec un seul point à conquérir pour l'officialiser, le cinquième essai de Scott Spedding - recrue en or - cette saison, le sauvetage magnifique de Marvin O'Connor dans son en-but, le courage de Benjamin Lapeyre propulsé ouvreur, le premier match de Rossouw, les ambitions des deux équipes et aussi leurs largesses défensives parmi d'autres. Mais Bayonne-Toulon, c'est aussi la rentrée de Vitolio Manukula - habituel pilier gauche - au poste de pilier droit. Entré en jeu à la 67e, il a été remplacé à la 74e. 7 minutes, pas une de plus. Pas de blessure mais un choix de Christian Lanta après deux mêlées où Bayonne qui tenait sa victoire s'est retrouvé en difficulté. Une épreuve pour Manukula. Mais aussi un hommage rendu par son entraîneur qui n'avait à disposition que Boyoud en expert de l'axe droit, en l'absence de Tialata suspendu: "Vous savez que Vitolio est gaucher. Il a voulu jouer le jeu et c'est tout à son honneur. Sur deux mêlées nous avons été en difficulté. Ce n'était pas la peine d'enfoncer le garçon et de risquer de perdre le match, a justifié Lanta. Il n'y a rien d'humiliant. C'est plutôt la preuve de son état d'esprit".  Manukula, pilier au 15 apparitions en Top 14 cette saison (2 titularisations seulement) méritait en effet cet hommage appuyé. Cette saison de Bayonne est aussi la sienne. Et Manukula a sa part dans les sourires du printemps. C'est la face cachée de l'après-midi d'Anoeta.

Racing-Perpignan: 23-19. Léo HUISMAN

Le Racing a de la ressource. S’ils n’ont pas outrageusement dominé Perpignan samedi à Colombes pour signer leur neuvième victoire consécutive, record du club égalé, les Ciel et Blanc ont maîtrisé la rencontre. Sans jamais trembler. Le Racing a de la ressource. Privé de ses deux ailiers titulaires, l’international français Benjamin Fall et le Pumas Juan Imhoff, tous deux blessés au genou, Gonzalo Quesada a aligné Julien Jané et Sireli Bobo qui les ont suppléés, sans que le niveau de l’équipe ne s’en ressente. Comment ne pas évoquer la prestation du vétéran fidjien ici ? Sa passe acrobatique pour Hernandez, éliminant deux défenseurs catalans et offrant l’essai à El Mago, son off-load sur l’action suivante, offrant un boulevard à Antoine Battut au soutien. Bobo, moins en vue que les saisons précédentes, reste un danger permanent pour les défenses adverses. A 37 ans, il parvient encore à varier son jeu. Nous revient en mémoire cette série de pick and go dans les 22 mètres perpignanais en première période auquel le fidjien s’est mêlée avec bonheur. Bobo a de bons restes. Il n’a pas renoncé à poursuivre le rugby professionnel. Ce ne sera surement pas au Racing. Peut-être au Japon. Il n’est pas fini.

Castres-Agen: 20-9. Nicolas AUGOT

Castres a dû batailler pour venir à bout d'Agen. Avec seulement quatre points d'avance à la pause, les hommes de Laurent Labit et Laurent Travers ont connu de réelles difficultés à inscrire l'essai du break. La lumière est finalement venu de Romain Teulet, l'arrière inusable du CO. A la réception d'une chandelle pas vraiment prévue de Ben Seymour, il a réussi à sauter plus haut que trois Agenais pour se saisir du ballon. Plaqué mais relâché par le jeune Léo Bastien, il prenait à revers l'organisation défensive adverse. Un relais du néo international Antonie Claassen puis la course de Rémy Tales permettaient à Yannick Forestier de pointer l'essai libérateur. Souvent héros de Castres par la qualité de sa botte, Romain Teulet, 1,65m, peut aussi s'élever au-dessus de la mêlée pour sauver le CO.

Grenoble-Montpellier: 9-16. Emilie DUDON

En novembre dernier, il faisait presque figure d'indispensable en équipe de France. Auteur de très bonnes performances lors des tests automnaux, Fulgence Ouedraogo avait formé, aux côtés de Yannick Nyanga et Louis Picamoles, une troisième ligne très prometteuse. Rappelé au début du Tournoi des 6 Nations et blessé à une épaule dès le deuxième match, contre le pays de Galles, le Montpelliérain avait perdu sa place pour la fin de la compétition... Revenu il y a quinze jours seulement lors de la défaite face au Racing-Metro, le capitaine du MHR a retrouvé tout son allant. Débarrassé de ses douleurs, il l'a prouvé samedi sur la pelouse de Lesduiguières. Toujours aussi actif sur le terrain, c'est lui qui a été à l'origine du seul essai de la rencontre avec une belle percée de vingt mètres. Il a parfaitement guidé son équipe vers un succès extrêmement précieux dans la course aux barrages. L'avenir s'annonce sous les meilleurs auspices, pour le MHR autant que pour son capitaine.

Bordeaux-Bègles-Mont-de-Marsan: 40-7. Jérôme PREVOT

Ce fut un spectacle de toute beauté. Nous parlons aussi bien du match UBB-Stade montois que du spectacle improbable de voir plus de 23 000 personnes dans les gradins du Stade Chaban-Delmas. 23 000 personnes pour voir un match entre le douzième et le quatorzième... Qui aurait pu parier là-dessus il y a encore deux ans ? Bordeaux est devenu une place forte du rugby populaire en France, à l'inverse de toute une série de clichés qu'on répète inlassablement sur la préfecture de la Gironde. C'était vraiment la fin des clichés samedi puisque ce match de Top 14 s'est joué sans aucune pénalité tentée. Pas mal pour un championnat qu'on dit fermé. Et si l'on devait retenir un seul participant à ce triomphe, ce serait bien Adam Jaulhac. Il a la réputation d'être un deuxième ligne de devoir, lui-même nous l'avait confié la semaine dernière dans Midi Olympique, par modestie. Mais samedi, on n'a vu que lui (ou presque) ballon en main, au relais, à la course, à la passe, au soutien.  Ce grand gaillard formé à Brive a fait un match magnifique, sans rechigner à ses travaux de base. Il a été porté par le collectif pour montrer l'étendue de sa palette...  C'est ça aussi  l'UBB 2012-2013.

Biarritz-Clermont 32-28. Léo FAURE

Sa première année et demi sous les couleurs biarrotes s’apparentait à un long chemin de croix. Des présences très aléatoires dans le XV de départ et un rôle d’ailier qui ne lui convenait guère: Benoît Baby était bien loin de l’immense espoir français qu’il fut, révélé aux yeux des profanes un après-midi de mars 2005 lorsqu’il fêtait sa première sélection en Bleu par un superbe exploit personnel, sur la pelouse de l’Irlande dans le Tournoi des 6 nations. Une fulgurance qui ne l’avait pas complètement abandonné. Relancé et fixé au centre par Didier Faugeron, depuis son arrivée à Biarritz, l’ancien Clermontois a profité des retrouvailles avec son ancien club pour s’illustrer de la plus belle des manières: un exploit personnel rappelant en tous points celui de Dublin, il y a huit ans. Des qualités rugbystiques et  humaines appréciaient aussi du côté de Clermont: alors que ses coéquipiers savouraient leur victoire arrachée sur le fil en effectuant un tour d’honneur, Baby prenait le temps d’une accolade pour chacun des joueurs auvergnats, qui rentraient directement aux vestiaires. Baby est de retour. Biarritz savoure.

Toulouse-Stade français: 43-16. Nicolas ZANARDI

Comment gagner un match lorsque sa touche égare tous ses ballons, que sa mêlée se trouve brinquebalée, qu'aucun renvoi n'est assuré: bref, que la conquête est perturbée ? Demandez aux Toulousains... La recette ? Elle est toute simple. Il s'agit, en premier lieu, de tomber sur un demi d'ouverture adverse assez dispendieux pour rendre au pied 90% des ballons remportés par ses avants. Ensuite ? Comptez sur un fond de terrain composé de Clément Poitrenaud, Vincent Clerc et Yoann Huget, auquel peut s'ajouter si besoin Maxime Médard pour donner un coup de main. Car si Toulouse a inscrit le point de bonus offensif devant le Stade français, c'est uniquement du fait de la partie gigantesque réalisée par les attaquants rouge et noir, entre un Poitrenaud insaisissable, un Yoann Huget aux jambes de feu, et un Vincent Clerc définitivement remis de sa blessure à la cuisse. Au final, sur les six réalisations toulousaines, seul l'essai inscrit par Bregvadze sur ballon porté a réussi à échapper à l'influence du trio du fond toulousain, Médard se chargeant même d'apporter un point final au score dans les arrêts de jeu. Une prestation majuscule, permettant d'effacer le flot d'insuffisances constatées ce dimanche...

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