Le Tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Botha - Toulon Montpellier - 16 février 2013
    Botha - Toulon Montpellier - 16 février 2013
Publié le Mis à jour
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Comme chaque journée, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent les moments forts de la dix-septième journée de Top 14. Là, ils reviennent sur le carton jaune d'Audrin, la performance de Hume, la gestion du match des Parisiens à 14 ou le premier essai de Rokocoko à Bayonne.

Toulouse-Perpignan: 18-19. Jérémy FADAT

Et Gavin Hume a gâché la millième de Guy Novès... Le Sud-Africain, à l'Usap depuis 2004 et ouvreur du titre en 2009, aujourd'hui dépanneur en chef. Arrière durant tout le début de saison pour compenser les indisponibilités de Michel et Guitoune. Numéro dix quand James Hook part en sélection. Et finalement peu aligné au centre, son poste de prédilection. Si l'intéressé n'a pas caché ne pas être à l'aise devant cette obligation d'alterner les positions suivant les besoins, il ne rechigne pas. Jamais. Il s'exécute. Sobrement. Depuis le retour de Michel, il a même perdu du temps de jeu. Titularisé seulement trois fois lors des sept dernières journées. Mais toujours aussi précieux. La preuve vendredi soir. Remplaçant au début de la rencontre, il est entré à la pause (à l'arrière !) après la blessure de Sid. Et son apparition a été remarquée. Impeccable sous les ballons hauts et dans son placement, efficace grâce à la longueur de son jeu au pied, c'est lui qui était à la réception de la passe au pied de Marty à la 71e pour inscrire le seul essai du match. Assassin pour le Stade. Salvateur pour l'Usap, puisqu'il lui permet de croire plus que jamais en une place européenne. Il y a quelques semaines, Hume révélait dans les colonnes de Midi Olympique, que face à l'absence de proposition de prolongation de la part de ses dirigeants, il avait décidé "de mettre un terme à [sa] carrière en fin de saison." A 33 ans. Il a pourtant prouvé qu'il pouvait encore rendre de sacrés services. De la plus belle des manières.  

Toulon-Montpellier: 51-6. Bruno FABIOUX

A la treizième minute du match opposant Toulonnais et Montpelliérains, au stade Félix-Mayol, Jérôme Garcès a brandi un carton jaune en direction de Yoan Audrin. "Le deuxième de ma carrière et ce n'est même pas sûr", s'est défendu l'intéressé après le match. Motif de la sanction: Yoan Audrin, sur la remise en jeu du deuxième coup de pied de pénalité de Jonny Wilkinson, aurait plaqué illicitement Nicolas Durand, le demi de mêlée toulonnais. Lequel, après une cabriole arrière est tombé à la renverse et est resté un moment allongé par terre. Nicolas Durand a repris normalement sa place après qu'il fut passé entre les mains des soigneurs. Yoan Audrin, lui, a eu le temps de vérifier l'injustice dont il venait d'être victime. En effet, sur l'écran géant du stade est passée en boucle l'action litigieuse. Sur laquelle l'ailier gauche du MHR a été complètement dédouané. En effet, les images montraient, sans doute possible, alors que Yoan Audrin "montait" au ballon, une charge tout à fait illégale de Bakkies Botha sur le Montpelliérain, proprement balancé d'un coup d'épaule par l'ancien Springbok. Yoann Audrin, sous l'effet du choc, entraînant la cabriole de Nicolas Durand. On peut, sur le coup, regretter que pareille décision ne soit pas révocable au moyen de la vidéo. On se demande également comment le juge de touche, idéalement placé à deux mètres de l'action, n'a pas pu voir l'énorme faute du deuxième ligne toulonnais. On en serait même à se demander si Bakkies Botha, souvent sanctionnable par ailleurs, ne disposait pas d'un blanc-seing pour gambader à sa guise autour des rucks. Mais on voit le mal partout.

Stade français-Bordeaux-Bègles: 30-14. Arnaud BEURDELEY

On aurait pu revenir ici sur le carton rouge infligé à Sergio Parisse pour, selon Laurent Cardona, "insultes à arbitres". Mais, nous ne le ferons pas. Désormais, une procédure disciplinaire est en cours, la commission tranchera si oui ou non l’international italien a prononcé des mots interdits à l’encontre de l’homme au sifflet. Sans doute est-il plus pertinent de revenir sur la façon dont le Stade français a géré la perte de son capitaine après 36 minutes de jeu. Car, jouer plus d’une mi-temps en infériorité numérique tout en conservant son avantage au tableau d’affichage relève de la performance. Samedi, force est de souligner combien le club de la capitale a fait preuve de maturité. D’abord, défensivement, la différence numérique n’est jamais apparue flagrante. Certes, il y a bien eu quelques moments de flottement. Mais, l’excellent coaching du staff parisien a permis à Dupuy et ses partenaires de tenir bon. Justement, Julien Dupuy, parlons-en. Après un début de saison chaotique, "La grole" est redevenu le patron. La plaque-tournante du jeu stadiste. Fin stratège, il a même su développer une animation offensive intéressante. Au point que les Parisiens auraient pu éventuellement prétendre aller chercher le bonus offensif. Las, ils ont échoué, la fatigue ayant probablement eu raison de leurs intentions. Dommage, mais encourageant avant le déplacement à Perpignan. Une rencontre où Julien Dupuy, en l’absence de Papé et Parisse pourrait bien être un capitaine de substitution. Lui assure "vouloir être un capitaine de victoire, surtout à l’extérieur". Rendez-vous samedi prochain...

Clermont-Mont-de-Marsan: 56-3. Léo FAURE

L’âge ne fait pas de cadeau. Vous expose irrémédiablement, malgré toutes les bonnes volontés. La scène, qui se déroulait à la fin de la rencontre entre Clermont et Mont-de-Marsan, samedi au Parc des sports Marcel-Michelin et alors que le score (56-3) était fait depuis bien longtemps, a d’abord prêté à sourire. Interceptant une transmission entre deux Clermontois sur ses 22m, Seru Rabeni avait un boulevard pour filer sauver l’honneur de son équipe. Après deux foulées, tout le stade comprit qu’il n’en serait rien. Cuit, cramé par la répétition des efforts et 34 années bien tassées, dont 14 au plus haut-niveau, le centre fidjien restait collé à la pelouse. Arrêté ou presque. Pour finir par lâcher, dans un dernier geste de panache, une chistera à l’aveugle. Pas de moquerie. Plutôt de la tendresse. Car derrière cette scène peu flatteuse resurgissent les images. Celles d’un joueur sidérant de vitesse, lors d’une Coupe du monde 2007 en France où les Fidjiens avaient créé l’exploit d’éliminer les Gallois en poule. Celles d’un Fidjien fort de toutes les qualités que l’on connaît de ces joueurs. Et c’est l’image que l’on voudrait garder. Décidément, l’âge ne fait aucun cadeau.

Racing-Bayonne: 15-10. Léo HUISMAN

Une hérésie de l’histoire. Joe Rokocoko, All Black aux 68 sélections et 46 essais inscrits, en deux saisons avec l’Aviron Bayonnais, 28 matchs disputés de Top 14, n’avait jusqu’à présent, inscrit aucun essai. Lui le serial marqueur néo-zélandais. Il aura fallu l’hospitalité du Racing Metro pour lui permettre enfin de débloquer son compteur en championnat. Ouf. Rokocoko n’aura plus à répondre aux incessantes questions lui demandant ce que ça lui fait de ne pas arriver à marquer, de - plus grave - laisser le doute s’immiscer sur ses capacités de joueur, tout du moins de finisseur. C’est qu’à 29 ans, Rokocoko a changé. D’ailier, censé terminer les actions, il est passé second centre, créateur de brèches, d’espaces. Son entente avec son compatriote Gaby Lovobalavu fonctionne à merveille, après trois matchs disputés ensemble seulement. C’est le premier centre fidjien qui, d’un coup de pied rasant, a offert à Rokocoko son premier essai. Le duo est amené à récidiver. Rokococko a prévenu samedi: "Je n’en pouvais plus de ne pas voir l’hiver se terminer. Maintenant que les terrains vont être un peu plus sec, vous allez voir le formidable potentiel de la ligne de trois quart bayonnaise". Joe a dit.

Grenoble-Agen: 27-13. Nicolas AUGOT

Après deux matchs très décevants à l'extérieur, Grenoble a mis quarante minutes avant de prendre la mesure d'Agen à Lesdiguières. Finalement, les hommes de Fabrice Landreau ont trouvé la clef grâce à des avants qui ont misé sur un travail d'usure. Une stratégie payante en raison de l'état dramatique de la pelouse qui ne permettait pas d'accélérer le jeu. Pour faire sauter le verrou dans l'axe, le FCG a pu s'appuyer sur la puissance de Florian Faure qui a martyrisé le premier rideau défensif adverse. Des charges dévastatrices qui n'ont pas laissé ses coéquipiers indifférents. A la fin de la rencontre, tous saluaient ce "Chabal isérois" qui leur a permis d'assurer une onzième victoire et de fêter le maintien du FCG en Top 14.

Biarritz-Castres: 15-9. Grégory LETORT

C'était un test et Biarritz l'a réussi. Vainqueur de Castres samedi à Aguilera en clôture de la 18e journée, le BO a accroché une nouvelle équipe du Top 6 à son tableau de chasse après Montpellier et Toulouse, en attendant de recevoir Clermont et Grenoble. Ce n'était pas brillant mais c'était efficace et si le CO n'a pas démérité, il doit son point de bonus à un déchet inhabituel pour son demi de mêlée Dimitri Yachvili, qui après un sans-faute a dû se résoudre à compter quatre échecs de rang sur ses tentatives de pénalité. Certes, Biarritz est toujours dixième du Top 14 mais la sixième place qualificative n'est qu'à cinq points. Biarritz fait profil bas à l'image de son centre retrouvé Benoît Baby: "Nous avons pris les points à prendre. La victoire est une satisfaction même s'il y a le petit regret d'avoir concédé un point de bonus défensif. Ca se joue à pas grand-chose. On gagne avec les points au pied de Dimitri (Yachvili). J'espère que l'on va grandir." L'objectif qualification est autorisé mais Baby calme les ardeurs: "Il faut déjà penser à se maintenir. Le Racing-Metro va arriver. Si on gagne, on parlera après de qualification. On va savoir. Mais si on se projette trop, on tombe". Biarritz avance masqué. Reste qu'avec un effectif qui a la chance de ne pas être amputé d'internationaux, avec une mêlée et des joueurs qui grandissent, cette équipe a la potentiel pour refaire le coup de ses dernières années: la remontée fantastique. D'autant plus si personne ne se méfie.  

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