Le Tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Paillague - Montpellier - 22 décembre 2012
    Paillague - Montpellier - 22 décembre 2012
Publié le Mis à jour
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Comme chaque journée, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent les moments forts de la dix-septième journée de Top 14. Là, ils reviennent sur les performances du duo Sivivatu-Nalaga et de Paillaugue, le premier succès de Mont-de-Marsan à domicile ou la combinaison en touche des Bordelo-Béglais.

Racing-Clermont: 12-6. Léo HUISMAN

Un festival à l’aile. Ok, il n’y a pas eu d’essai dans ce Racing-Clermont qui inaugurait la 17ème journée de Top 14 vendredi à Colombes. Ok, selon une formule consacrée, "les défenses ont pris le pas sur les attaques" à Yves-du-Manoir. Mais la rencontre n’a pas manqué de spectacle. Aux ailes essentiellement. Grâce aux deux bombes auvergnates, Sivivatu et Nalaga. Le premier, étincelant depuis le début de saison a encore gratifié tout le monde des ses relances sorties de nulle part, de sa nonchalance feinte, de sa réelle dangerosité. Le second, définitivement revenu à son meilleur niveau, arme de destruction massive qui fit plier les Racingmen à lui tout seul. Julien Jané, son vis-à-vis, a confié après le match, n’avoir jamais rencontré une joueur aussi fort dans toute sa carrière. Jonathan Wisniewski, qui a joué Nalaga à quatre ou cinq reprises depuis trois ans, dit ne jamais l’avoir vu aussi puissant, rapide, en forme que vendredi dernier. Mais les deux monstres des îles ne sont pas venus à bout des lutins ciel et blanc. Jané donc qui s’est accroché toute la partie aux basques de Nalaga, Et Juan Imhoff encore, danger numéro un du Racing, qui volait dès la première minute un ballon à Sivivatu pour, presque, inscrire un essai d’entrée, qui sonnait la révolte francilienne à l’heure de jeu d’un magistral crochet, effaçant Sivivatu, l’expédiant à terre sur ses seuls appuis. Allez, on ne résiste pas: vendredi, à l’aile, la vie était belle.

Agen-Toulouse: 22-9. Nicolas AUGOT

C'est l'histoire d'un mauvais gag. Une incompréhension qui, souhaitons le, ne portera pas préjudice à cette équipe agenaise. Retour sur ce quiproquo de la 75e minute lorsque l'arbitre accordait une pénalité bien placée aux Agenais. Les joueurs décidaient de tenter la pénalité pour inscrire trois points supplémentaires et porter le score à 22 à 9. La victoire était définitivement assurée mais ils auraient pu envisager d'inscrire le point du bonus offensif grâce à une pénaltouche. C'était d'ailleurs l'option prônée par le staff technique depuis le bord de la touche. Mais Mathieu Blin s'est perdu dans sa chanson de geste. Levant la main en direction de ses hommes alors de l'autre côté du terrain, l'ancien talonneur a brandi trois doigts en l'air tout en hurlant "3 essais, 3 essais". Mais sans la parole, le geste voulait dire complètement autre chose. Ajoutez à cela, un tee livré en express par le camion électrique du club et Junior Pelesasa a montré les poteaux à l'arbitre. Agen a laissé filé l'occasion d'inscrire l'essai du point de bonus offensif, mais ce léger couac ne doit pas faire oublier la superbe performance des Agenais qui ont enfin renoué avec la victoire après quatre mois de disette en Top 14. Une victoire qui devrait rapidement en appeler d'autres.

Bayonne-Perpignan: 13-10. Jérémy FADAT

C'est assez rare pour être noté dans le rugby moderne : samedi, cinq des huit remplaçants bayonnais ne sont pas entrés en jeu. Et encore, le jeune demi de mêlée de l'Aviron, Guillaume Rouet, a remplacé Cédric Garcia à seulement trois minutes de la fin et Marc Baget a fait son apparition sur le terrain à la 71e après la blessure d'Abdellatif Boutaty. Le seul remplacement conséquent fut donc l'entrée de ce même Boutaty à la 53e en lieu et place de Dewald Senekal. Les première ligne Manukula, Arganese et Boyoud, l'ouvreur Benjamin Boyet et le centre Thibault Lacroix sont ainsi restés sur le banc. Et le manager Christian Lanta n'a pas manqué d'avoir un mot pour eux après la rencontre. Une intervention louable et légitime. Et le technicien s'est aussi expliqué: "Le coaching n'est pas obligatoire et systématique. Cela dépend du scénario du match. Il y avait un équilibre que l'on ne voulait pas défaire. La première ligne effectuait un gros match et au niveau de la charnière, c'est délicat de la changer quand c'est tendu." Force est de constater que samedi, c'était vraiment tendu jusqu'au bout...

Castres-Stade français: 44-13. Vincent BISSONNET

Ce lundi, Antonie Claassen et Christophe Samson ont tous deux été auréolés d'une convocation en équipe de France. Pour le deuxième ligne, cet honneur sonne comme une juste récompense : l'Auvergnat ne cesse de progresser depuis son départ de Clermont, en attestent sa prometteuse découverte du XV de France en Argentine, en juin dernier, et six premiers mois de haut vol avec Castres. Sa prestation de samedi a confirmé sa belle forme actuelle avec onze plaquages, le meilleur total de son équipe, et une judicieuse passe entre les jambes sur le dernier essai castrais. La convocation d'Antonie Claassen a surpris son monde. Elle n'en reste pas moins méritée au regard de ses prestations sous le maillot castrais. Présent dans le top 5 du classement des étoiles Midi Olympique, le polyvalent numéro 8 allie puissance, technique, détente aérienne et intelligence de jeu. Seules ombres au tableau pour les deux heureux élus : le départ de leur coéquipier Yannick Forestier du groupe France et la non-convocation de leur camarade Romain Martial, homme du match face au Stade français. Mais ses accélérations fulgurantes et son quatrième essai en Top 14 n'auront pas suffi à convaincre le staff des Bleus...

Mont-de-Marsan-Grenoble: 32-14. Bruno FABIOUX

A l'image de l'impayable Buzoka, jetant ses béquilles sur la piste d'athlétisme du stade Guy-Boniface et haranguant la foule, le Stade montois a été éclatant de santé samedi après-midi face au FC Grenoble. La mascotte jaune et noire avait laissé un genou sur les contreforts de la Rhune, avant Noël, au lendemain du match que les Montois avaient perdu à Bayonne. Depuis, Buzoka clopinait, attelle et cannes anglaises comme un boulet. Rien ne laissait présager, à travers la pluie fine et tenace, dans le fumet des buvettes dûment achalandées en ventrèche, araignée de porc et autres "cochoncetés" de circonstance étant donnée la froidure, qu'une page historique se tournerait ce samedi 9 février 2013. Une heure et demie après le coup de sifflet initial de Romain Poite, les Montois pouvaient fêter leur première victoire à domicile en Top 14 de la saison. Doublement puisque agrémentée du point de bonus offensif, quatre essais à un à la clé. Bonus offensif que les Montois, lors de leur première apparition en Top 14, lors de la saison 2008/2009 n'avaient jamais réussi à décrocher. Il y aura désormais, à Mont-de-Marsan, un avant et un après "9 février 2013".

Bordeaux-Bègles-Toulon: 41-0. Léo FAURE

C’est devenu un grand classique des combinaisons sur touche, cherchant à transpercer la défense adverse en s’évitant les longues séquences de préparation. Un lancement entré dans la postérité depuis novembre 2011 et l’essai inscrit ainsi par les All Blacks, en finale de la Coupe du monde face au Français. C’est même devenu, depuis, une "grosse ficelle" ressortie en vrac, depuis deux ans, par Clermont, Toulouse ou encore Montpellier dans notre championnat. A la 33e minute de la rencontre UBB-RCT, samedi, les Bordelais s’y risquaient à leur tour. En fond d’alignement sur les 22m toulonnais, le troisième ligne girondin Louis-Benoît Madaule déviait parfaitement le ballon sur Heini Adams, venu lancé à hauteur au cœur de la touche. Mais c’est bien le travail de préparation qui mérite la lumière: avec deux blocs de saut très éloignés, l’un collé en fond de touche, l’autre au début, les Bordelais avaient au préalable ouvert l’alignement toulonnais en deux et, du même coup, tracé la route à Adams. Le demi de mêlée pouvait alors s’engouffrer et servir pour l’essai Ole Avei, initialement lanceur sur la touche et immédiatement replacé au soutien, dans cette combinaison qui tenait plus de la répétition de gamme que du french flair. Qu’importe, la réalisation était superbe et permettait aux Bordelais de se détacher un peu, avant de s’envoler totalement dans un match superbe, ne ressemblant en rien à celui d’un club en lutte pour le maintien et qui méritait mille fois l’ovation de Chaban-Delmas. Absolument rien à redire là-dessus. Si ce n’est que côté toulonnais, alors qu’ils étaient déjà battus dans tous les compartiments du jeu, ils faisaient ici preuve d’une bien grande naïveté. A moins que ce ne soit un problème de concentration...

Montpellier-Biarritz: 33-10. Emilie DUDON

Il a reçu le titre d'homme du match samedi soir. Comme cela avait déjà été le cas lors du choc de H Cup face à Toulon fin janvier. Auteur de 21 points, dont un essai de filou petit côté à la sortie d'une mêlée à cinq mètres, Benoît Paillaugue a marqué de son empreinte la rencontre face à Biarritz. Le demi de mêlée montpelliérain est en pleine forme. Et ça se voit. Il avait pourtant connu un début de saison difficile. En l'absence du buteur Martin Bustos Moyano, retenu par les Pumas durant les Four-Nations, Paillaugue avait assumé la charge des tirs au but... Et cruellement manqué de réussite, tournant autour des 50%. En pleine renégociation de contrat, en-dedans sportivement, il s'était posé beaucoup de questions. Mais, à l'image de son équipe, il a su rebondir et monter en puissance. Ses trois essais inscrits depuis le début 2013 (contre Clermont, Toulon et Biarritz) en sont les symboles... "Tout se joue dans la tête, assurait-il samedi soir à la sortie des vestiaires. Aujourd'hui, cela me sourit ; tant mieux. Mais je n'en oublie pas pour autant mes difficultés liées à des blessures et à un faible temps de jeu. J'ai galéré, je sais que la roue peut vite tourner et je ne veux pas m'emballer. Je connais le revers de la médaille." Alors que Julien Tomas a annoncé son départ à l'issue de la saison, Benoît Paillaugue, qui a signé pour trois ans supplémentaires au MHR il y a quelques semaines, s'affirme de plus en plus comme un titulaire en puissance. Et il tient son rang.

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