Le Tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Là, ils reviennent sur la performance de Tekori, le coup de gueule de Blanco et le geste de classe de Regan King.

Perpignan-Agen: 39-13. Nicolas AUGOT

La victoire de Perpignan ne souffre d'aucune contestation. Pour autant, le premier essai inscrit par les hommes de Marc Delpoux laisse un étrange sentiment. Un essai de pénalité accordé à juste titre par l'arbitre Pascal Gaüzère dès la 9e minute. A juste titre en raison de la domination catalane en mêlée fermée en début de rencontre mais cruel pour les Agenais. Cruel en raison des décisions prises par l'arbitre sur cette succession de mêlées. Un arbitre qui a jugé bon d'appliquer la double peine à l'encontre des avants suavistes. En effet, il décidait de sortir un carton jaune à l'encontre du gaucher Laurent Cabarry avant d'accorder l'essai de pénalité sur la mêlée suivante. Comment imaginer que les Agenais puissent inverser la pression en infériorité numérique ? Comment John Schwalger, encore froid, pouvait-il résister à un Nicolas Mas déjà chaud ? L'issue de cette série de mêlées à cinq mètres de la ligne était déjà connue avant le carton jaune. Et l'arbitre aurait pu éviter d'infliger cette double peine aux Agenais en filant sous les poteaux sur la mêlée précédente. Une décision certainement plus pédagogue qui n'aurait certainement pas changé l'issue de la rencontre.

Toulouse-Clermont: 30-22. Léo FAURE

Regan King n’est pas un titulaire en puissance. L’effectif richissime de l’ASMCA, encore plus au centre de l’attaque, explique ce constat. Pourtant, le Néo-Zélandais reste un joueur de premier choix. Intelligent, racé et infiniment doué ballon en main. Une preuve? L’essai de Benson Stanley, pour les Clermontois, en fin de rencontre. Combien de joueurs, au relais suite à la percée de Jean-Marcellin Buttin, auraient eu l’étincelle d’une passe intérieur sur un pas? Dans la défense, pourtant aimantée par la ligne d’en-but qui se faisait toujours plus proche, King s’est offert ce geste de classe. La preuve d’un altruisme exacerbé qui, s’il lui empêche parfois d’attirer la lumière sur lui, fait briller les autres. L’illustration, aussi, de la qualité technique de ce joueur qui, bien avant de recevoir la balle, avait levé la tête, analysé la situation et pris en compte les positions de chacun, défenseurs comme attaquants. Dans cette flopée de qualités, le All Black paie sûrement une dimension physique moins prégnante que ses concurrents directs au poste. La paire Fofana-Rougerie, tout comme son compatriote Benson Stanley, lui sont effectivement supérieurs dans ce domaine, primordial au très haut niveau. Mais quel confort, pour les Clermontois, de disposer d’un tel joueur en solution de repli. Et quel plaisir pour les yeux...

Toulon-Grenoble: 39-3

Qu’il semble loin, le temps des éternels débats autour de la qualité de jeu du RCT. Réducteur, petit bras, se contentant de sa domination physique pour faire plier les adversaires? Véridique, au début de saison. Mais qu’en reste-t-il? A dire vrai, plus rien. Contre Grenoble, samedi, les Varois ont même souffert le martyr en mêlée fermée. Mais quelle qualité dans le jeu courant! Des passes après contact à répétition, une approche résolument collective du rugby et, surtout, des stars au service d’une équipe. La réussite de Bernard Laporte est avant-tout celle-ci: avoir plié au jeu du collectif des individualités exceptionnelles et fait, de la multitude des intérêts personnels, une cause supérieure. La sauce a pris et le RCT marche sur l’eau. Sacré cuistot, Bernard...

Biarritz-Bordeaux-Bègles: 25-22. Marc DUZAN

Le coup de gueule de Serge Blanco, au coup de sifflet final, hantera longtemps les murs d'Aguilera (lire Midi Olympique du jour). Que reproche donc le président biarrot à ses hommes, pourtant vainqueurs face à l'Union Bordeaux Bègles ? Une certaine inappétence offensive, une fébrilité lorsque s'approchent les lignes, une timidité globale qui donna à ce derby aquitain des airs quelque peu maussades... Que retiendra-t-on, finalement, de cette rencontre ? Le doublé du Fidjien Talebula, auteur à Biarritz du plus bel essai de la journée. A la suite d'un ballon récupéré par les Bordelais, Camille Lopez s'échappait dans le côté fermé et retrouvait Lachie Munro. L'ancien joueur des Reds jouait un "une-deux" parfait avec son ouvreur et celui-ci optait pour un coup de pied de recentrage. Talebula grillait la priorité aux défenseurs biarrots et signait la touche finale d'un chef d 'oeuvre. Les Basques devront être plus vigilants en défense, ainsi qu'habités par d'autres ambitions offensives, s'ils veulent vaincre au Connacht, vendredi soir...

Montpellier-Bayonne: 29-22. Bruno FABIOUX

Un "vieil" observateur du MHR, confrère de surcroît, déjà arpenteur du bord de touche à l'époque de "Sabathé", nous confiait à une demi-heure du coup d'envoi de Montpellier-Bayonne, après qu'il eut enfilé une énième couche de lainage: "Tu vois, je ne le sens pas aujourd'hui; j'ai comme le sentiment qu'on va perdre..." Par "on", entendez "les Montpelliérains". Ledit "vieil" observateur, confrère de surcroît, fut à deux doigts d'avoir raison et de s'attirer les foudres des "on" avec ses prémonitions. A la mi-temps, les Bayonnais menaient (11-16) et n'avaient effectivement pas l'air de vouloir baisser de rythme. La mêlée du MHR était chahutée, les reculades se succédaient et Stéphan Pomarède avait déjà levé le bras à plusieurs reprises. Les Bayonnais avaient été à deux doigts d'assommer les Montpelliérains dès la deuxième minute. Mais Marvin O'Connor se vit trop tôt dans l'enbut et ne capta pas la passe de Scott Spedding. A la reprise, le staff héraultais sortit son meilleur atout, le Géorgien Mamuka Gorgodze. A la 49e minute, Montpellier et Bayonne partageaient les points (19-19). A la 61e, Mamuka Gorgodze et David Roumieu s'empoignèrent virilement au sol et purent apprécier pendant dix minutes, sur le banc des punis, les vertus lénifiantes du carton jaune. Mais il n'y a guère qu'à la 77e minute, après l'essai de John Beattie transformé par Martin Bustos Moyano, que les "on" montrèrent des signes de soulagement. Le "vieil" observateur, confrère de surcroît, y compris.

Mont-de-Marsan-Castres: 15-31. Vincent BISSONNET

On aurait dit un géant dans un jardin d'enfants. Samedi, Joe Tekori a martyrisé les défenseurs montois à chacune de ces charges. Son impact, sa puissance et sa capacité à passer les bras ont causé des ravages au stade Guy-Boniface. Son homologue landais, Vickus Liebenberg, préférait en rire au coup de sifflet final : "Ouais, Tekori a fait plutôt un bon match. Mais il n'a pas été le seul à faire mal à ses adversaires. Je pense qu'il se souvient encore lorsque sur un plaquage, il a goûté à mon épaule." N'en déplaise au Sud-Africain, il en aurait fallu plus pour stopper la machine samoane, déjà brillant face à la France à Paris. A l'heure où le CO a réussi la performance de prolonger une grande partie de ses cadres (Forestier, Samson, Tales...), le départ de Tekori à Toulouse, en juin prochain, risque de laisser un grand vide dans le Tarn. 

Racing-Stade français: 23-15. Arnaud BEURDELEY

Depuis de début de saison, les deux clubs parisiens clament haut et fort leur volonté de se qualifier pour la phase finale. De prime abord, l'objectif est légitime. Avant ce derby, le Stade français avait l'occasion de véritablement prendre une longueur d'avance sur son adversaire direct. Le Racing n'avait pas d'autre choix que de s'imposer sous peine d'être définitivement décroché. Au final, le Racing l'a emporté sans rien montré, sinon de "la solidarité". S'est évitée une nouvelle crise. A recollé, tant bien que mal, au peloton des prétendants à la qualification. Et Dimitri Szarzewski a pu prouver à ses anciens partenaires qu'il avait fait le bon choix. Le Stade français, lui, a encore une fois laissé échapper une victoire qui lui tendait les bras. A démontré que jouer au rugby avec une ligne de trois-quarts sans vitesse, ni puissance relevait de la gageure. A raté l'occasion d'enfoncer un peu plus son meilleur ennemi. Et son effectif a semble-t-il atteint ses limites. Bref, à la lueur du jeu proposé durant cette rencontre, et au risque de paraître un poil péremptoire, aucune des deux équipes n'a le niveau pour postuler à l'une des six places qualificatives pour les phases finales.

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