Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Dimitri Yachvili - biarritz perpignan - 10 novembre 2012
    Dimitri Yachvili - biarritz perpignan - 10 novembre 2012
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Là, ils reviennent sur les retours gagnants de Yachvili et Médard, le premier succès de Mont-de-Marsan et la classe de Wilkinson.

Toulouse-Montpellier: 27-9. Emilie DUDON

Impossible de ne pas parler de lui. Vendredi soir à Ernest-Wallon, Maxime Médard a repris la compétition après une grave entorse d'un genou durant le dernier Tournoi des 6 Nations. Huit mois d'absence... et il n'a pas eu besoin de toucher plus de trois ballons avant de marquer un essai ! Un essai chanceux, c'est vrai, à zéro passe et consécutif à un renvoi mal maîtrisé par le Montpelliérain Thibault Privat. Mais l'international tricolore s'est montré opportuniste, comme il sait le faire. Et il a prouvé qu'il avait retrouvé sa pointe de vitesse, ainsi que toute sa forme. "J'avais l'impression d'être un enfant de douze ans qui arrive chez les grands", confiait-il dans un grand sourire à l'issue de la rencontre. Maxime Médard n'aurait pas pu mieux signer son retour sur le pré, alors que les Bleus s'apprêtaient à disputer le premier de leurs tests de novembre...

Clermont-Toulon: 24-21. Léo FAURE

Jonny Wilkinson est un immense Monsieur. On ne le dira jamais assez. Alors que la folie s’était emparé de Marcel-Michelin, parfois au travers d’une ferveur sûrement unique en France, parfois au travers d’excès indignes et regrettés par René Fontès en personne, les Toulonnais quittaient l’enceinte tête basse, ouvertement vexés de la défaite et de la manière dont le match s’est soldé. Volontaire, alors, cette manchette de Matt Giteau? Les arguments fusent, les certitudes s’enfilent et un sentiment , finalement, gagne la bataille: les images ne peuvent pas tout éclaircir; le seul à détenir la vérité est Matt Giteau lui-même. Fin de l’épisode. Mais revenons-en donc à "Sir Wilko". Alors que les Toulonnais filaient droit vers leur gigantesque bus, ignorant la foule autour qui, au cas par cas, les conspuait ou réclamait des autographes, l’Anglais a une nouvelle fois fait la preuve de la classe qui est la sienne. Durant plus de vingt minutes, l’ouvreur toulonnais a pris le temps de signer les ballons, les livres et les posters que les enfants de tout bord lui tendaient. Même à Clermont, pourtant pas le dernier club à embaucher des stars de la planète ovale, l’attraction toulonnaise fait recette. Respect. Et dommage que les autres grands noms du RCT n’en aient pas fait autant. Le rugby, finalement, n’est jamais qu’un sport...

Racing-Mont-de-Marsan: 16-17. Pierre-Laurent GOU

Il y a une justice dans le rugby. Même en Top 14. Le vestiaire montois était rafraichissant samedi soir. La joie de Julien Tastet et ses partenaires était à la fois communicative et sympathique. Elle reflétait réellement les valeurs éternelles du rugby de village. En guise de prime de match, ils ont obtenu le maillot du match et toute la délégation se préparait à une inattendue mais bien méritée troisième mi-temps parisienne. La tournée des grands ducs, c’était pour les Montois. Chapeau à eux.

Stade français-Agen: 20-13. Grégory LETORT

Dix jours après l'homage rendu par le Stade toulousain à son flanker Jean Bouilhou, désormais recordman absolu de matchs sous le maillot du plus titré des clubs français (376 apparitions), le Stade français a célébré un autre troisième ligne de légende : Pierre Rabadan (32 ans). Face à Agen, l'international numéro 956 (2 sélections comme Bouilhou...) disputait son 300e match avec le club de la capitale. Une performance extraordinaire pour ce troisième ligne arrivé en 1998 en provenance d'Aix-en-Provence et désormais emblématique. Rabadan, rescapé d'un passé glorieux mais toujours joueur d'avenir. Il l'a prouvé contre Agen jusqu'à sa sortie à la 77e minute surtout programmée pour lui permettre de recevoir une ovation méritée. Dans un stade Charlety désert en ce samedi de novembre, sous la pluie, le contexte n'était pas magnifique. Il a suffit au bonheur de Pierre Rabadan, touché par ses retrouvailles avec Mathieu Blin ex-coéquipier devenu entraîneur d'Agen, l'attention d'un club qui l'a fait entrer en premier sur la pelouse et a projeté sa photo sur une affiche détournée du film 300 et la victoire contre le SUALG. Rabadan compte quatre Brennus mais il conserve son ambition. Plus précieux qu'il n'y paraît pour le Stade français. Rabadan, le rugby vrai.

Biarritz-Perpignan: 15-3. Nicolas AUGOT

Et Biarritz a retrouvé ses vertus. Face à Perpignan, le BOPB est redevenu cette équipe à sang-froid, capable d'écoeurer n'importe quel adversaire. Sans grand génie mais grâce à un excellent sens stratégique, s'appuyant sur un paquet d'avants conquérant et un guide inspiré. De retour à la compétition, Dimitri Yachvili a retrouvé la baguette de chef d'orchestre pour réveiller cette identité biarrote si particulière qui permet aux hommes de Serge Blanco de s'imposer sans vraiment dominer. Les statistiques sont formelles d'ailleurs. Perpignan a eu le ballon plus longtemps (plus d'une minute), a commis moins de fautes (cinq de moins), a moins défendu (21 plaquages de moins), a réussi à franchir la défense adverse (six franchissements contre seulement deux en faveur des Biarrots) pour un total de 103 passes (soit cinquante de plus que les Basques !). Toutes les statistiques sont favorables aux Catalans et pourtant le BOPB a gagné sans trembler. C'est le signe qu'une équipe guidée par Dimitri Yachvili peut se sortir de n'importe quelle situation et l'emporter quelque soit le scénario. Yachvili est de retour, Biarritz aussi.  

Bordeaux-Bègles-Castres: 13-16. Vincent BISSONNET

"Je ne vois pas pourquoi le contexte troublerait le travail des entraîneurs et des joueurs dans la mesure où il était connu avant même le début de la saison. Il me semble d’ailleurs qu’à Castres, si tant est que ce soit les entraîneurs de Castres qui nous rejoignent l’an prochain, ce contexte qui pourrait plomber l’équipe ne joue pas du tout." Dans son entretien publié ce lundi dans Midi Olympique, le président du Racing-Metro souligne et loue, à juste titre, la force du groupe castrais en cette période de remous extrasportifs. Samedi, à Bordeaux, les Tarnais ont encore affiché une détermination et une solidarité à toute épreuve pour signer un quatrième succès consécutif, à l'arraché, in extremis. Ni les nouvelles recrues, Claassen ou Samson, ni les soldats de l'ombre, à l'image de Sanchou, ni les joueurs en plein doute, comme Bernard, ni les éléments en fin de contrat, à l'image Mach, ne se sont éparpillés et désolidarisés du collectif, face aux vents contraires. Les bons résultats actuels du CO n'en paraissent que plus méritoires...

Grenoble-Bayonne: 9-6

De la pluie. Des trombes d’eau, même, qui tombaient sur Lesdiguières. N’est-ce pas le meilleur temps pour jouer au rugby? Provoquant, effectivement. Question spectacle, le visiteur lambda n’a sûrement pas pris son pied lors de cette rencontre. Mais, arrêtons de se le cacher, c’est l’essence même de notre championnat, disputé pour plus de la moitié dans le froid hivernal. Dans l’Isère, c’est donc à une bonne guerre tranchée, sportive il s’entend, que Grenoblois et Bayonnais se sont livrés. Corps et âmes. De l’engagement, du beau combat et une victoire aussi courte (9-6) que savoureuse pour le FCG.

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