Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Joie Grenoble - 6 octobre 2012
    Joie Grenoble - 6 octobre 2012
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Là, ils reviennent sur la communion du public bayonnais, l'avenir de Castres, la blessure cocasse de Lavalla ou la joie de Grenoble...

Castres-Clermont : 16-13 - Vincent BISSONNET

Le Castres olympique s'apprête à tourner une page glorieuse de son histoire: les deux Laurent, Travers et Labit, maîtres d'oeuvre de la réussite actuelle du CO, doivent annoncer, ce mardi, leur départ du Tarn au printemps. Cette perte, conséquente, jettera inévitablement un trouble sur le futur du club tarnais: quel projet, quel staff, quelles ambitions pour les prochaines saisons ? Si la question, inquiétante, mérite d'être posée, le tableau ne doit pas être noirci dans sa totalité. Car les motifs d'espoirs ne manquent pas du côté du stade Pierre-Antoine. Le recrutement du CO, à l'intersaison, laisse ainsi espérer des lendemains qui chantent: avec Christophe Samson, déjà devenu indispensable, Antonie Claassen, en pleine renaissance, Daniel Kirkpatrick, joueur aux qualités indiscutables, ou encore Brice Dulin, la nouvelle bombe du XV de France, le CO nouvelle version disposera déjà d'une belle ossature. Sans oublier les Kockott, Martial, Bornman, Bonello, Garvey, Bernard, Lacrampe... Tous les espoirs et désirs d'avenir restent permis dans le Tarn.

Biarritz/Toulon: 9-36. Grégory LETORT

Biarritz semblait parti sur la lancée de sa fin de saison tonitruante 2011/2012 quand, en plus de remporter le Challenge européen, le BO avait terminé quatrième de la phase retour du Top 14. Leader au bout de la première journée, le BO avait ensuite enchaîné trois autres succès. Mais la machine s'est grippée: revers à Castres, Racing-Metro, Bayonne jusqu'à cette humiliation contre Toulon. Terrible revanche après la finale du Challenge européen 2012. Cette fois, il manquait Yachvili et Harinordoquy. Deux internationaux qui comptent finalement encore beaucoup. Même si Haylett-Petty et Gray sont de retour de blessure et que Matt Berquist a rejoué au rugby en professionnel pour la première fois depuis septembre 2011, le BO n'a pas encore les moyens de se passer de certains cracks sur la durée. Rien d'infamant. Juste le signe d'une équipe effectivement en construction. Ce qui autorise aussi à croire aux joueurs meilleurs. Parce que le potentiel est évident. Et qu'il ne faudra pas affronter les invincibles Mermoz, Sheridan, Hayman, Wilkinson et Botha toutes les semaines.

Mont-de-Marsan/Stade français: 28-30. Simon VALZER

Le troisième ligne américain du Stade français, Scott LaValla, a vécu un match étrange. Particulièrement en vue ces dernières semaines, il était logiquement titulaire aux côtés de l’irremplaçable Sergio Parisse et l’inusable David Lyons. On s’attendait donc à voir évoluer sur le terrain du stade Guy-Boniface sa silhouette longiligne, le voir plaquer à tour de bras, aux quatre coins du terrain. Et puis non. Au moment de sortir des vestiaires, pas de LaValla. Était-il en train de poser sous les douches pour quelques clichés supplémentaires destinés au calendrier des Dieux du Stade, où il figure en couverture ? Ou aurait-il été d’un coaching aussi tardif que cruel ? Rien de tout ça. Piqués au vif par la mise en scène d’avant-match "façon western" des Montois, les Parisiens se sont échauffés avec trop d’entrain. Résultat, l’Américain aux douze sélections s’est ouvert le crâne sur une percussion. Le titulaire a donc glissé sur le banc des remplaçants, laissant à Antoine Burban le champ libre. Un petit contre-temps n’a pas empêché le flanker made in USA d’aider brillamment les siens à résister à la révolte montoise après son entrée en seconde période, et à remporter un succès à l’extérieur qui les fuyait depuis le mois de novembre dernier.

Racing-Montpellier: 12-16. Arnaud BEURDELEY

Il y a quelques années, Benoît Paillaugue avait quitté Paris en toute discrétion. Certes, il avait bien fait quelques feuilles de match avec le Stade français, mais brillait surtout avec l'équipe Espoirs. Samedi soir à quelques encablures du périphérique, il s'est rappelé aux bons souvenirs de la capitale. Sous un rideau de pluie, il a d'abord réussi 100% de ses coups de pied face aux perches (3 pénalités, une transformation). Ensuite, avec son pote de la charnière François Trinh-Duc, "Ben" a su respecter les consignes du staff à la lettre et contraindre les Racingmen à jouer dans leur camp par un jeu au pied long et précis. Mais sa performance ne peut être pas résumée simplement à ses coups de pompe. Au contraire. Paillaugue, c'est aussi un sacré caractère. Un teigneux qui n'hésite pas malgré son petit gabarit à rivaliser avec les gros. A l'image de cette dernière offensive ciel et blanche (78e) où il s'est littéralement sacrifié en disputant le "contest" au dessus du pilier parisien Benjamin Sa pour obtenir, à défaut du ballon, une dernière pénalité. "Il est à l'image de l'équipe, a sobrement commenté Fabien Galthié. Il grandit". Surtout, Benoît Paillaugue a cette fois-ci quitté la capitale sous les feux des projecteurs.

Bayonne/Agen: 37-16. Nicolas AUGOT

Et Jean-Dauger s'est mis à chanter. Une communion parfaite entre le public bayonnais et son équipe pour sceller définitivement la réconciliation. Après la victoire à Aguilera et ce succès acquis bien avant la fin du coup de sifflet final face à Agen, l'union sacrée est de nouveau scellée autour de l'Aviron. Jean-Dauger a donc chanté à plein poumon pour célébrer le retour en forme des Ciel et Blanc qui ont réussi à inscrire leur premier essai à domicile grâce à un exploit personnel de Cédric Garcia. Le demi de mêlée devait jusqu'à maintenant se contenter des quelques miettes laissées par l'international Gallois Mike Phillips et pourtant il s'impose comme un véritable homme fort de la formation basque. Même constat avec l'ouvreur Benjamin Boyet. Numéro deux en début de saison derrière le Sud-Africain Jacques-Louis Potgieter, l'ancien Berjallien a été le héros bayonnais lors des deux derniers succès. En convertissant la pénalité de la gagne à Biarritz puis en réalisant un 100% face à Agen. Neuf pénalités, une transformation, un drop (son premier de la saison) pour un total de 32 points. En une semaine, l'Aviron a certainement trouvé ses patrons !

Grenoble/Perpignan: 28-23. Jérémy FADAT

Et ils ont exulté... 78e minute: alors que le FCG est mené 21-23 sur la pelouse, les Isérois enclenchent la relance de la dernière chance depuis leurs 22 mètres. Quatre possessions de Waqaseduadua, un débordement de Dupont, une inspiration géniale de Pélissié et une finition de Buto plus loin, ils inscrivaient l'un des plus beaux essais de la saison. Lesdiguières basculait dans l'euphorie et en tribunes de presse, nous assistions à une image aussi sympathique que révélatrice du début d'exercice grenoblois. Dans un état second et les yeux presque embués, le manager Fabrice Landreau et l'entraîneur des trois-quarts Franck Corrihons tombaient littéralement dans les bras l'un de l'autre. Une longue et franche accolade qui reflétait bien sûr le soulagement des membres du staff mais aussi l'esprit qui se dégage dans ce groupe grenoblois actuellement en pleine réussite. On dit souvent que dans le feu de l'action, c'est souvent le naturel qui ressort. On vous avoue que ce moment de joie et d'émotion sentait bon la sincérité...     

Bordeaux-Bègles/Toulouse: 32-34. Emilie DUDON

L'ambivalence des sentiments... A l'image de ses coéquipiers, Metuisela Talebula a vécu une étrange soirée samedi. Héros malheureux du drame qui s'est joué sur la pelouse de Chaban-Delmas, l'ailier fidjien a d'abord été celui qui a porté les espoirs de l'ancien promu face aux champions de France. Il a, avec ses deux essais en contre inscrits coup sur coup (43e et 49e), symbolisé l'audace de Girondins décomplexés et qui possédaient, à un quart d'heure de la fin du match, dix-neuf points d'avance au tableau d'affichage. Mais l'ancien joueur de Clermont est aussi celui qui est directement à l'origine du retournement de situation fatal à son équipe. Sur la dernière pénaltouche toulousaine, Metuisela Talebula a essayé de sauver la touche et a dévié la balle avant qu'elle ne termine sa course derrière la ligne. Or,"le ballon aurait probablement aussi fini dans l'en-but s'il ne l'avait pas touché", reconnaissait le Toulousain Jean Bouilhou à l'issue du match. Ainsi, l'arbitre a ordonné une mêlée à cinq mètres. Ou plutôt sept d'affilées, avant d'aller courir entre les poteaux pour accorder l'essai de la pénalité qui a donné la victoire au Stade toulousain. Le Fidjien, alors, s'est pris le visage dans les mains. Drôle de soirée...

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