Toulon enfonce Bayonne

Bien que l'expression soit à la mode, osera-t-on parler du côté de Bayonne de "sodomie arbitrale" en référence à l'expulsion définitive d'Huget (26e) ? Aiguillé par son arbitre assistant, Monsieur Cloute a en effet sanctionné bien sévèrement un geste sur Lapeyre plus bête que méchant de l'ailier international, qui effectuait là son retour à la compétition. Un fait de jeu forcément préjudiciable pour des Bayonnais, contraints d'évoluer en infériorité numérique une mi-temps durant. Toutefois, si l'addition est au final très lourde pour les Basques, rien ne laissait penser avant l'expulsion que ces derniers pourraient contrarier les plans toulonnais. Trop indisciplinés, incapables de tenir le ballon et véritablement à côté de la plaque, les Basques ont laissé Wilkinson mettre la machine varoise en route. Avec cinq pénalités au cours du premier acte, l'Anglais permettait aux siens de se détacher au score dans une rencontre hâchée qui ne décollait pas.

Supérieur dans tous les domaines à l'exception de la mêlée fermée, Toulon maîtrisait sans pourtant envoyer une once de jeu. Un Wilkinson peu à l'aise dans le jeu, des choix contestables (35e, mêlée choisie sur une pénalité et perdue dans la foulée), il n'en fallait pas plus pour empêcher le RCT de réellement prendre ses aises malgré une prestation de qualité de la paire de centres Giteau-Bastareaud.

Toulon déroule

Loin d'être inquiétés, les Toulonnais ont alors usé leurs hôtes, de plus en plus émoussés à mesure que les minutes défilaient. Sentant que le fruit était mûr, et même s'ils avaient été incapables de faire la différence jusqu'alors, les Rouge et Noir ont haussé sensiblement leur niveau à l'heure de jeu pour enfin prendre la mesure d'un adversaire qui payait cher les efforts consentis en infériorité. Ainsi, et malgré l'illusion (de courte durée) créée par Boyet (60e), les essais défilaient côté varois avec un bal initié par Armitage (54e) et conclu par Palisson (77e), portant le total de franchissement de l'en-but à cinq, Messina, Armitage encore une fois et Rooney ayant eux aussi forcé le verrou bayonnais.

Une victoire bonifiée 50 à 10, un sans faute au pied de Wilkinson (10/10), la besace toulonnaise était copieusement garnie, avec une troisième place conservée derrière le duo de tête composé par Toulouse et Clermont. Pour Bayonne, en revanche, l'avenir ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices avec une dernière place au classement et la réception à venir d'un Stade français, corrigé à Montpellier vendredi soir et qui aura lui aussi beaucoup de choses à se faire pardonner dans quinze jours.