Toulon, 20 ans après !

Par Rugbyrama
  • Palisson - Toulon Clermont - 3 juin 2012
    Palisson - Toulon Clermont - 3 juin 2012
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20 ans après son dernier sacre, Toulon retourne en finale du championnat après avoir battu Clermont au bout du suspense (15-12). Après une rencontre très fermée, les Varois ont su tenir bon en défense. Morgan Parra a raté à la sirène la pénalité de l'égalisation.

Le premier acte de ce Clermont-Toulon n’eut pas grand-chose à voir avec le match fou qui eut lieu à Saint-Etienne il y a deux saisons. Il faut dire que les conditions météo n’étaient pas exactement les mêmes. Le soleil stéphanois avait laissé la place à la pluie toulousaine. Dans ce contexte, la rencontre a viré au vrai match de phase finale, avec son traditionnel duel de buteurs. Pourtant, les Clermontois démarraient la rencontre tambours-battants. Sûrs de leurs forces, les Asémistes se lançaient d’emblée dans un jeu ambitieux, à l’image de celui pratiqué lors de la Coupe d’Europe: de grands mouvements, des relances, et des percussions au centre du terrain autour de Wesley Fofana. D’emblée, l’ailier Noa Nakaitaci s’échappait sur déjà sur son aile, et Fofana gagnait régulièrement la ligne d’avantage au centre. L’entame fut donc clermontoise: après dix minutes de jeu, Morgan Parra passait une première pénalité pour sanctionner une relance hasardeuse de Luke Rooney qui s’était coupé de ses soutiens (3-0).

Seulement voilà, l’ambition ne paye pas toujours. Surtout quand celle-ci est démesurée, comme l’ont montré les deux tentatives ratées de drops de Brock James. Les Toulonnais, plus patients, plus sereins, s’appuyèrent sur un jeu bien plus simple mais aussi plus efficace pour revenir dans le camp adverse. Grâce à des passes à son intérieur, Wilkinson lançait Palisson puis Rooney qui traversaient le rideau jaune. Sébastien Tillous-Borde manquait même d’aplatir le ballon dans l’en-but en raison d’un coup d’Aurélien Rougerie donné dans le ballon. La menace avait changé de camp… Pour autant, Clermont ne déviait pas de sa ligne directrice et continuait à pratiquer un jeu ambitieux. Seulement voilà, les Clermontois se montrait trop indiscipliné (sept pénalités concédées dans le premier acte), à l’image du flanker Bardy qui donnait l’occasion à Wilko de donner l’avantage aux siens. (3-6). Parra répliquait peu après, mais Wilkinson avait le dernier mot juste avant la pause.

Wilko signe un 100%

Au retour des vestiaires, le climat avait changé: une averse s’était abattue sur le Stadium de Toulouse. Une raison de plus pour que les Clermontois changent leur stratégie. Cela ne manqua pas: au premier ballon, James allumait une chandelle qui fut bien captée par Alexis Palisson. A mesure que le rencontre avançait, les conditions se dégradaient. La rencontre virait alors à une guerre d’occupation que Brock James remportait haut la main en trouvant des touches à huit mètres de la ligne toulonnaise. Orioli, tout juste entré, ne trouvait pas son sauteur, et les avants clermontois se lançaient dans un pilonnage en bonne et due forme. Sans succès. Quelques temps de jeu plus tard, Hines perdait le ballon au contact en allant défier Fernandez-Lobbe. Malgré les conditions humides, les Clermontois s’entêtaient dans leur jeu tourné vers les extérieurs. Les passes de Parra ou Fofana se faisaient moins précises, et les en-avant plus fréquents. Jonny Wilkinson en profitait pour creuser la marque grâce à une pénalité acquise en mêlée fermée (6-12). Morgan Parra répliquait aussitôt, et réduisait la marque (9-12).

Mais la conquête toulonnaise n’était pas des plus sûres. Une série de quatre touches perdues par le RCT et l’ASM arrivait sans peine dans les cinq mètres varois. Dans le sillage des percussions de Vincent Debaty ou d’Elvis Vermeulen, les Clermontois gagnaient de précieux mètres…avant de se tromper de tactique en écartant une fois de plus le ballon. Résultat, Lee Byrne et Sitiveni Sivivatu commirent deux en-avant coup sur coup. Deux maladresses que la mêlée clermontois se hâta de réparer en poussant son homologue à la faute, donnant ainsi à Morgan Parra la possibilité d’égaliser (12-12). A moins de cinq minutes de la fin, le match était totalement relancé… Wilkinson porta une ultime estocade, qui donna l’avantage aux siens (15-12). Morgan Parra eut la pénalité de la gagne au bout du pied au moment ou le chronomètre dépassa les 80 minutes… sauf que le tir du buteur clermontois fut trop court… d’un mètre… Un mètre. Un match de phase finale se joue finalement à peu de choses. Mais dire que celui-ci ne s’est joué que sur un seul coup de pied serait injuste. Dans ces conditions météo difficiles, les Clermontois se sont trompés de tactique. Les Toulonnais, eux, malgré une conquête fébrile, se sont appuyés sur des choses simples pour prendre l’ascendant. Et Sir Jonny Wilkinson a fait taire, en un match, toutes les critiques. L’artilleur varois est de retour. Pour le plus grand bonheur de son président, qui pouvait lever les bras au ciel et pleurer toutes les larmes de son corps de bonheur au coup de sifflet final.

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