Le Tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Chris Masoe - Castres - 10 mars 2012
    Chris Masoe - Castres - 10 mars 2012
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Là, ils reviennent sur le retour de Privat à Michelin, l'ovation de Toulouse à Human, la jeunesse de Perpignan et la prestation de Masoe.

Clermont-Montpellier: 22-9. Julien LOUIS

"Certaines choses changent et d’autres non…", lâche Thibault Privat sous le coup de l’émotion. Vendredi soir, le deuxième ligne montpelliérain revenait pour la première au stade Marcel-Michelin, sous les couleurs d’un club adverse. L’ancien capitaine clermontois qui a passé huit saisons avec les Jaunards, a été accueilli comme un prince de retour dans son château. Ovationné à son entrée sur la pelouse par le public auvergnat, son nom a été scandé à sa sortie peu avant l’heure de jeu (55e) et il fut accaparé par une foule de fans en délire avant sa montée dans le bus. Une ferveur rafraichissante et un hommage vibrant, qui ont touché le géant au plus profond de son être, comme il le confirme: "Je ne pouvais pas m’imaginer un accueil aussi exceptionnel. Ces moments étaient fabuleux à vivre. J’ai été touché par ces nombreuses marques d’affection tout au long de la soirée, ça fait vraiment chaud au cœur. Les supporters clermontois ne m’ont pas oublié et j’en suis très heureux".

Toulouse-Brive: 30-21. Grégory LETORT

Le coeur du Stade toulousain ? Ernest-Wallon, là où se joue l'essentiel de la saison. Là où il faut ferrailler au coeur de l'hiver, sans les internationaux. Là où se disputent les matchs les moins glorieux mais où la saison se construit. Ernest-Wallon: le stade du quotidien. Une enceinte à part pour les joueurs du quadruple champion d'Europe. Quand on porte le maillot de Toulouse, on ne peut pas quitter ce stade sans émotion. En 2011, pourtant certains héros en sont sorti par la petite porte: Virgile Lacombe, Cédric Heymans... L'hommage avait été prévu au Stadium pour le dernier match de la saison. Et la dernière sortie à Ernest-Wallon avait seulement servi de pretexte à la présentation de la nouvelle mascotte qui s'était vu dérouler le tapis rouge. Un peu triste. En 2012, le Stade toulousain a corrigé le tir. Contre Brive; c'était le dernier match à Ernes-Wallon de Daan Human, pilier gauche qui a tout donné pour la cause stadiste depuis son arrivée en 2004. Le Sud-Africain a eu la sortie qu'il méritait: une entrée seul sur la pelouse et un tour d'honneur sur les épaules de Gilian Galan. Certes, il reste un match contre Montpellier au Stadium et au moins une demi-finale à domicile mais au moins Ernest-Wallon a pu saluer un de ses héros une dernière fois dans son temple. Si Toulouse est en demi-finale du Top 14 pour la dix-neuvième fois de rang, Human et les autres non-internationaux n'y sont pas pour rien. Il faut le souligner.

Stade français-Perpignan: 35-31. Vincent BISSONNET

Après avoir un moment caressé l'espoir d'un bonus offensif, le Stade français a frôlé l'accident. Car l'Usap a réalisé un impressionnant sursaut d'orgueil lors des vingt dernières minutes. A l'origine de cette révolte, le banc, d'une moyenne d'âge de 23 ans, a apporté toute sa fougue et son punch. Le percutant deuxième ligne Sébastien Vahaamahina (20 ans) a permis à l'équipe d'avancer, le talonneur Maxime Delonca (23 ans) a assuré au lancer et le pilier gauche Sébastien Taofifenua (20) a contribué à rendre la mêlée conquérante. L'avenir commence dès aujourd'hui... "J'espère que l'on aura du temps de jeu la saison prochaine, déclare le prometteur international moins de 20 ans. Nous sommes prêts à prendre la relève." Samedi, les jeunes de l'Usap ont joint les actes à la parole...

Bordeaux-Agen: 29-15. Gérard PIFFETEAU

A Bègles se jouait samedi un match décisif pour l’avenir de la jeune Union Bordeaux Bègles en Top 14. Il est sidérant de constater qu’avec leurs 45 points et leur dix victoires, à deux rencontres de la fin les Girondins ne sont sûrs de rien. Songez que la saison dernière, Brive le premier sauvé affichait un total de 46 points et 8 victoires, et que Le Stade rochelais avait été rétrogradé à 33 points et 6 victoires. Faut-il y voir un resserrement de la compétition d’élite ou simplement un fait conjoncturel ? Un peu des deux sans doute. L’UBB disputait donc un match pour son maintien, mais la tension ambiante a été en partie désamorcée par deux évènements extérieurs qui ne sont pas passés inaperçus. D’abord le retour au stade André Moga de l’entraîneur Laurent Armand pour la première fois depuis son AVC du 2 janvier dernier. Avec l’émotion et le plaisir qu’on peut imaginer autour de cette visite. Ensuite, par la belle initiative du club et de son président Laurent Marti d’inviter à ce match UBB-Agen les anciens des générations 93 à 2002. Période durant laquelle Christian Lanta entraîna durant quatre ans (de 93 à 97) le CABBG au sein duquel évoluait Vincent Etcheto. Samedi, les deux entraîneurs ont été des adversaires le temps d’un match. Conviés d’abord à un repas en commun, les ex ont fait feu de tout bois jusque tard dans la soirée. Quel plaisir de revoir les Mougeot, Berthozat, Eyhartz, Geneste, Conchy, Dongieu, Ossard, Soubervie, Morizot, Barragué, Accoceberry, Dourthe, Francis N'Tamack et quelques dizaines d’autres. Ils étaient venus d’un peu partout, mais pour un jour ils ont représenté joyeusement et fièrement leur ancien maillot. Il est vrai qu’ils sont les derniers témoins d’une autre époque.

Lyon-Bayonne: 19-20. Jérôme FREDON

Un vent à décorner les bœufs. Des conditions de jeu à la limite du praticable. Et une fois n'est pas coutume, des Bayonnais hyperréalistes ! Chaque équipe a eu sa mi-temps. La première pour le LOU. La seconde pour l'Aviron. Mais pour avoir su mieux dompter les caprices d’Éole en portant notamment mieux le ballon que leurs hôtes lyonnais, les Basques se sont totalement relancés dans la course au maintien. A eux désormais de ne pas gâcher leurs deux balles de match lors de la réception d'Agen et le déplacement à Castres.

Biarritz-Racing: 22-13. Simon VALZER

C’était il y a dix ans, ou presque. Le 8 juin 2002, le Biarritz olympique de Jean-Michel Gonzalez accédait au titre national, soixante-trois ans après le deuxième sacre du club biarrot, acquis en 1939. Au terme d’une finale au suspense incroyable, les Basques s’imposaient d’un souffle (et d’un drop de Laurent Mazas !) passé à la... cent-dixième minute. Samedi dernier, le club a voulu saluer ses champions 2002 en les invitant a rejoindre la pelouse d’Aguilera pour une photo souvenir avec le majestueux bouclier. Ce moment de liesse a débouché sur la création d’une association, appelée "Txapeldun 2002", qui permet aux acteurs de ce titre de se retrouver chaque année autour d’un repas ou d’un voyage pour refaire, encore et encore, cette finale folle. Ce jour-là, Julien Peyrelongue était titulaire à l’ouverture. Un brin chambreur, Nicolas Brusque, lui aussi membre de l'association car titulaire à l'arrière ce jour-là disait de Peyrelongue qu'il a "la tronche d'un type de cinquante ans et les jambes d'un gosse de vingt ans". L'histoire ne dit pas si l'intéressé aurait préfér l'inverse. Ce 8 juin 2002 Jack Isaac était le second centre biarrot et... Guillaume Boussès, aujourd'hui au Racing, avait remplacé l’Australien à la douzième minute de la prolongation. Ce samedi, Boussès s’est échauffé mais n’a pas eu la chance de disputer ce match qui coïncidait avec une belle date de sa carrière. On espère toutefois que cela ne l’a pas empêché d’honorer son rendez-vous annuel avec son association. Comme quoi, les grandes victoires et les belles histoires créent bien des liens indéfectibles entre les hommes.

Toulon-Castres: 25-25. Marc DUZAN

Samedi dernier, Chris Masoe a légitimé le pont d'or que lui ont dressé Mourad Boudjellal et les Toulonnais. A Mayol, le numéro 8 du Castres Olympique a avancé sur tous les impacts, chatié Bakkies Botha sur deux plaquages démentiels et donné aux Tarnais, menés 25 à 6 à la demi heure de jeu, l'envie d'y croire. Dans le sillon de l'ancien All Black, les hommes de Laurent Travers et Laurent Labit ont prouvé, face à un concurrent direct au titre de champion de France, qu'ils méritaient largement leur statut d'outsider du championnat. "Nous avons notre destin entre nos mains, expliquait Laurent Labit après la rencontre. Nous recevrons Clermont et Bayonne lors des deux dernières journées. Nous pouvons relever ce challenge." Et recevoir à Pierre Antoine lors du match de barrages ? C'est le but...

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