Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Brock James clermont 2011-2012
    Brock James clermont 2011-2012
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la dernière journée de Top 14. Cette fois, ils reviennent sur l'association Giteau-Bastareaud, la performance de James ou les erreurs de Lauaki.

Bayonne-Castres : 16-16. Marc DUZAN

Que lui est-il passé par la tête ? Comment, dans ces conditions atmosphériques dantesques, a-t-il pu oser l'impossible ? Vendredi soir, Sione Lauaki, le joueur le plus spectaculaire du Top 14, a donc couté dix points aux Ciel et Blanc. A la 15e minute de jeu, le géant néo-zélandais amorçait donc une relance, depuis ses vingt-deux mètres et sous des trombes d'eau. D'une passe flottante qui ne trouva jamais de destinataire, Lauaki tenta de créer le déséquilibre. L'ailier tarnais Romain Martial, qui passait par là, contrôla du genou, poursuivit en dribbling et marqua non loin des poteaux bayonnais. 7 à 0 à la suite de la transformation de Romain Teulet. Le stade Jean-Dauger s'arrêtait soudain de chanter. Peu avant la mi-temps, les Bayonnais récupéraient un ballon au sol et lançaient une contre-attaque. Au niveau des quarante mètres tarnais, Sione Lauaki, seul sur l'aile, optait pour une passe entre les jambes, laquelle atterrissait dans les mains d'un défenseur du CO ! Trois temps de jeu plus loin, Romain Teulet transformait une nouvelle pénalité pour les siens (13-6). " Je n'en veux pas à Lauaki, insistait Elissalde en fin de match. Il sort de quinze jours de travail où il fut irréprochable, courageux, très impliqué. Il s'est un peu trop lâché sur ce match, c'est tout... Si je ne l'avais pas sorti à la mi-temps, on aurait dit que c'était mon chouchou. Je n'ai pas de chouchou. "

Toulon-Lyon : 20-15. Pierre-Laurent GOU

Vendredi soir, pour la première fois, Laporte a associé au centre au coup d’envoi Matt Giteau, l’accélérateur de particule, et Mathieu Bastareaud. Une paire de centre prometteuse et surtout ultra complémentaire en attaque, mais ce qui a frappé pour cette première, c’est son côté hermétique en défense. Les deux joueurs n’avaient pas eu jusqu’alors l’occasion de potasser leurs automatismes mais, pour les Lyonnais, il y avait un véritable rideau de fer au milieu du terrain. Circulez, on ne passe pas ! Par deux fois, deux Lyonnais se sont hasardés à venir défier physiquement Bastareaud, ils ont reculé sur plus de cinq mètres avant de s’écrouler. Si la paire Giteau-Bastareaud n’a pas fait (encore) des étoiles sur ses offensives, défensivement c’est du très haut niveau.

Stade français-Biarritz : 23-10. Guillaume VERDIER

Nous sommes à la 32e minute de ce Stade français-Biarritz olympique. Jusqu’alors, nous assistions à un match à sens unique où Paris épatait Charlety - malgré des conditions difficiles - par la sérénité nouvelle que le club dégage sur le terrain depuis quelque temps. Biarritz, asphyxié par les Parisiens, ne faisait pas illusion. Après avoir copieusement raté son entame - vu Paris enchaîner les offensives, avoir la possession du ballon et la domination territoriale - fait rare, le BO se créait sa première occasion d’essai à huit minutes de la pause ! Les Biarrots étaient enfin à l’attaque et tentaient de se rassurer en jouant simple, grâce à des ballons portés. L’avancée biarrote était récompensée par Monsieur Berdos avec une pénalité. Biarritz ambitieux, Traille décidait alors de ne pas prendre les points et de taper en touche, à l’intérieur des vingt-deux mètres adverses. Mais fébrile en conquête, le BO perdra la touche en suivant. Heureusement, l’en avant d’un Parisien lui permettra de conserver le ballon. Mêlée, Biarritz écartait, tentait des coups, revenait dans l’axe… Nouvelle pénalité contre Paris. Et bis repetita… Traille trouvait encore la touche facilement, mais l’alignement Biarrot était une nouvelle fois battu dans les airs. En deux minutes de temps de jeu effectif, Biarritz avait définitivement raté l’occasion de revenir dans la course à la victoire. Il avait beau s’échiner à refaire son retard jusqu’à la pause, mené 16-0, il était déjà trop tard… 

Brive-Clermont : 6-9. Jérémy FADAT

Depuis un an et demi, Brock James a perdu du crédit. Ce n'est pas un secret. Après avoir longtemps été considéré comme le meilleur ouvreur et le meilleur botteur du Top 14, l'Australien est peu à peu rentré dans le rang. Laissant les coups de pied à Morgan Parra. Et voyant débarquer David Skrela lors de la dernière intersaison... Mais vendredi soir, il a rappelé à tout le monde qu'il restait un grand joueur. Auteur d'un trois sur quatre sur ses pénalités, il a permis à son équipe de faire la course en tête et de s'imposer au final. Surtout, avec l'aide de Lee Byrne à l'arrière, il a excellé dans l'occupation du terrain. Des coups de pied longs et précis à la fois, une gestion parfaite. Si Clermont n'a pas réalisé un festival offensif, comme il en a parfois l'habitude, Brock James a clairement mis les siens sur la voie du succès.

Montpellier-Toulouse : 25-45. Bruno FABIOUX

A la gare de péage de Saint-Jean-de-Védas, ASF avait eu la géniale idée de n'ouvrir qu'un guichet. C'est peu dire qu'il en faut de la matière grise pour une telle prise d'initiative, un vendredi soir de week-end de Noël. Face au concert de klaxons, ASF se ravisa, baissa les oreilles et libéra une deuxième barrière. C'était vendredi soir, donc, et, venant de Toulouse, il valait mieux prévoir large pour aller mater la revanche de la finale 2011. Au stade Yves-du-Manoir, c'est le bip censé ouvrir les rideaux de fer donnant accès aux bodegas qu'on avait paumé. Les inconditionnels de la merguez-frites arrosée de mousse fraîche durent prendre leur faim en patience avant de se ruer sur les buvettes. A dix minutes du coup d'envoi, le speaker a épelé les noms des Toulousains. Dire qu'ils ont été applaudis tièdement est un euphémisme; même celui de Thierry Dusautoir, capitaine des Bleus on le rappelle, même si remplaçant de circonstance, n'a provoqué aucun sursaut de phalanges. Ceux des Montpelliérains ne furent guère plus chaudement accueillis. Excepté peut-être François Trinh-Duc, dont le patronyme sembla vaguement rappeler quelque chose et reçut une molle ovation de moufles. Il y eut quelques mufles, en revanche, pour siffler la sortie de William Servat, l'arcade sanguinolente. Allez comprendre. Heureusement, sur le terrain, les joueurs ont eu la bonne idée de mettre de l'ambiance. On ne saura trop les remercier.

Racing-Metro/Agen : 26-8. Nicolas AUGOT

De la pluie, du vent, une pelouse grasse, un ballon incontrôlable. Pas suffisant pour décourager Juan Imhoff, joker médical du Racing-Metro, qui a su martyriser la défense agenaise ce vendredi 23 décembre à Colombes. L'ailier argentin, colocataire de Juan Hernandez depuis son arrivée en France et révélation des Pumas lors de la dernière Coupe du monde, s'est rapidement intégré chez les Ciel et Blanc. Face au SUALG, il a une nouvelle fois traversé le terrain en prenant le dessus sur son compatriote Belisario Agulla même s'il n'a pas été récompensé par un essai. Un essai qui se refuse à lui en Top 14 depuis son arrivée au Racing. Mais avec toutes les qualités entrevues chez ce joueur de 23 ans, cette malédiction devrait rapidement cesser.

Perpignan/Union-Bordeaux-Bègles : 38-13. Thomas CORBET

C’est une belle histoire de noël, une histoire de réconciliation. Celle de l’équipe de Perpignan avec son public. Les Catalans, sur une série de revers quasi historique et bousculés par de vaillants Girondins, rentraient à la pause avec un déficit de sept points et un moral dans les chaussettes coincé entre deux paquets cadeaux. Les spectateurs locaux ne manquaient alors pas de manifester leur mécontentement par une légère bronca qui sonnait aux oreilles des joueurs comme un coup de fouet. Quarante minutes et quatre essais plus tard, les hommes du duo Goutta-Manas quittaient la pelouse d’Aimé-Giral sous une ovation méritée tant ils avaient survolé la deuxième période. De quoi aborder plus sereinement ce week-end de festivités.

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