La peur au ventre

Ces deux dernières journées ont laissé des traces comptables pour Bayonnais et Perpignanais. Mais, surtout, elles ont laissé des séquelles psychologiques. Sur leurs deux dernières sorties, les Basques ont encaissé 56 points tandis que les Catalans en ont concédé 77 ! Le tout sans réelle réaction d'orgueil. Un rythme de relégables qui fait de ce duel, un match de la peur.

Malheur au perdant donc, car une nouvelle défaite ferait rentrer l'une de ces deux équipes dans une zone de turbulences dont elle se serait bien passée. Une sonnette d'alarme qui a déjà commencé à sérieusement s'allumer du côté de l'Aviron avec cette place de treizième et premier relégable. Après la défaite du week-end dernier à Brive, Julien Puricelli se lamentait d'ailleurs sur l'attitude affichée par son groupe: "Tant que nous continuerons de baisser la tête et de reculer sur les impacts, nous n'arriverons à rien".

Comme le confirme Christian Gajan, le coach bayonnais, "plus que jamais, la victoire contre l'Usap est impérative". C'est donc avant tout sur le plan comptable que Bayonne doit se rassurer. Et pour se faire, la confiance doit très vite être de retour. Sous peine de retrouver le même match que la semaine passée à Brive: "contre Brive, à la 65e, on revient à 18-10. Si on est un minimum cohérent à ce moment-là, on peut envisager de prendre le point de bonus défensif mais on manque de tête et de sérénité pour être plus efficaces", analyse l'entraîneur basque.

Vite, les Mondialistes

Le constat est simple, les remèdes à trouver beaucoup moins donc. La simplicité tendrait à repousser la faute à un effectif incomplet. Le retour des mondialistes pouvant servir d'électrochoc dans les esprits, et dans le jeu. Il est vrai qu'avec les renforts des Heymans, Phillips, Tialata et Rokocoko pour l'Aviron, et des Mas, Guirado, Hook, Mermoz et Marty pour l'Usap, la quantité et la qualité seront tirées vers le haut.

Sauf que – car il y a toujours un hic – l'intégration des uns et le retour des autres ne feront pas tout. Comme le résume le staff perpignanais, "les Mondialistes ne vont pas tout résoudre à eux seuls". Il faut avant tout retrouver un allant. Et un allant qui passe des vestiaires jusqu'au bureau des clubs. En ce qui concerne les Bayonnais, l'union sacrée devra faire face aux errements et aux divisions du passé. Comme une piqûre de rappel, Alain Afflelou est monté au créneau cette semaine. Fait qui ne choque absolument pas Christian Gajan: "Tout le monde doit se sentir menacé, y compris les joueurs, tant que les résultats ne sont pas au rendez-vous". Réponse samedi aux alentours de 16 heures.