Marti: "Dépasser ses intérêts particuliers"

Par Rugbyrama
  • Laurent MARTI - 30.01.2011 - Bordeaux Begles
    Laurent MARTI - 30.01.2011 - Bordeaux Begles
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Après la réunion convoquant les présidents du rugby professionnel, le président de Bordeaux-Bègles Laurent Marti revient sur les thèmes abordés au cours de ce sommet, qu’il a qualifié de "dépassionné". Au menu, le salary cap, les récents évènements qui ont secoué le Top 14 et... le Top 16, bien sûr.

Quels thèmes ont été abordés au cours de cette réunion ?

Laurent MARTI: Quatre thèmes ont été abordés. Le salary cap, le format de la coupe d’Europe, les responsabilités des présidents de club et enfin le Top 16.

Qu’en est-il du salary cap ?

L.M: Il consiste en une limitation de la masse salariale de chaque club. Attention, cette limitation existe déjà, mais il est question de rediscuter ses modalités, et notamment de savoir si l’on inclut dans celui-ci les droits d’image des joueurs. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Mais pour certains, c’est une importante source de revenu, ce qui fausse la donne. Aucune décision n’a été prise, mais nous allons y réfléchir.

Quid de la coupe d’Europe et des responsabilités des présidents de club ?

L.M: Ce fut une discussion rapide autour du format de la coupe d’Europe, afin de savoir si les choses doivent évoluer ou non. Mais ce fut assez informel. Au sujet des présidents, nous sommes revenus sur les derniers échanges entre les présidents et l’arbitrage, et notamment l’épisode du président du RC Toulon, Mourad Boudjellal.

Que s’est-il dit ?

L.M: Nous avons fait une mise au point, entre nous, de façon très calme sur toute cette excitation. Pierre-Yves Revol nous a rappelé les responsabilités qui nous incombaient en tant que présidents. Personnellement, je pense que cette affaire à pris des proportions démesurées. Mr Boudjellal s’est emporté, mais franchement, il n’y avait pas de quoi en faire un fromage. Aujourd’hui, la moindre parole prend des proportions énomre pour la simple et bonne raison que l’information circule à la vitesse de la lumière, et que l’on parle de plus en plus de notre sport, le rugby, dans les médias.

Et enfin, le Top 16...

L.M: Nous nous sommes mis d’accord sur le fait que passer à un Top 16 en plein milieu de saison n’est pas une chose sérieuse. Donc, pas de Top 16. Pour cette année en tout cas...

Vous êtes favorable au Top 16. Quels sont vos arguments ?

L.M: J’en ai trois. Le premier, c’est que je trouve qu’il y a de plus en plus de bons élèves en Top 14 : cette année, les promus se sont bien comportés, et je suis sûr qu’il en sera de même l’année prochaine. Il y a actuellement des équipes très solides en Pro D2. Et les équipes qui prétendent aux places qualificatives de Top 14 sont de plus en plus nombreuses. Pourquoi, alors, ne pas augmenter le nombre d’élèves qui méritent de passer dans la classe supérieure ? Le second argument est géographique. Un Top 16 offrirait un meilleur quadrilage. Enfin, le dernier est que beaucoup de jeunes espoirs français ne trouvent pas de contrats, faute de places. Deux clubs supplémentaires pourraient révéler davantage d’espoirs français.

Cette réflexion n’a pas déclenché l’ire de certaines présidents de clubs comptant beaucoup d’internationaux dans leurs rangs ?

L.M: Nous avons eu un débat totalement dépassionné. Chacun a exposé calmement ses arguments. Chacun connaît les contraintes de cette équation. Même si je suis favorable à un Top 16, je n’en suis pas moins conscient des dangers de la multiplication des rencontres, notamment pour les internationaux qui, toutefois, ne représentent qu’une quarantaine de joueurs. Aussi attractif soit notre championnat, le réel moteur du rugby français, sa vitrine, c’est le XV de France.

Quel est votre avis sur le report du match France-Irlande au 4 mars ?

L.M: L’équité doit être respectée entre les clubs. Il faut arrêter de faire des exceptions. Après, je comprends la réaction de certains clubs qui, après avoir payé un lourd tribut à la coupe du Monde, se trouvent aujourd’hui en situation délicate.

Vous semblez comme partagé entre deux positions, à la fois favorable au Top 16 mais conscient de ses problèmes...

L.M: Le rugby, c’est ma passion. J’y prend du plaisir. La guerre, je la mène dans les affaires, mes joueurs la mène sur le terrain, mais je ne la mène pas en coulisse. Comment ne pas admettre que le Top 14 est un championnat attractif, qui a du sens, et comment ne pas reconnaître que l’équipe de France a besoin d’être performante pour briller sur l’échiquier international ? Il faut que chacun dépasse ses intérêts particuliers. Après tout, ce n’est que du sport, nous sommes tous là pour prendre du plaisir. Le rugby français, à mon sens, va très bien.

Pourtant le rugby français vit une année folle, avec de nombreux débordements, de changements de staff, de vestiaires qui grognent, de joueurs qui se rebellent...

L.M: Mais ça a toujours existé ! Quand j’étais joueur, les entraîneurs valsaient déjà. Et les insultes proférées contre les arbitres ont toujours fusé ! Le fameux "escroc l’arbitre" ne date pas d’hier !

Vos paroles sont néanmoins celles d’un président dont l’équipe qui est en bonne passe pour se maintenir...

L.M: Attention. Depuis la réception de Toulon, nous avons entamé une série de sept matchs particulièrement difficiles. Et nous pouvons tous les perdre. On l'a bien vu avec le revers contre Montpellier samedi. Le maintien ne peut se jouer que dans les trois dernières journées. Mais je ne vais pas devenir négatif maintenant. Jusqu’ici, l’enthousiasme nous réussit. Continuons.

Pour terminer, pourriez-vous nous donner quelques nouvelles de Laurent Armand ?

L.M: Il va de mieux en mieux. Je vais d’ailleurs le voir tout à l’heure. Il a entamé sa rééducation qui vise à restimuler, petit à petit, toutes les parties de son corps. On pense très fort à lui.

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