Une finale hors-jeu

Par Rugbyrama
  • Louis PICAMOLES - 04.06.2011 - Toulouse
    Louis PICAMOLES - 04.06.2011 - Toulouse
Publié le Mis à jour
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Une orgie de jeu était attendue entre Toulouse et Montpellier, les deux meilleures équipes de la saison. Il n’en fut rien. L’enjeu a largement pris l’ascendant sur des joueurs timorés qui n’ont pas répondu aux attentes placées dans cette finale. Et cela ne semble pas avoir étonné les 30 acteurs.

On attendait une apothéose, un feu d'artifice. Mais il aura fallu patienter jusqu'à près de minuit, après la remise du Bouclier, pour voir s'illuminer Saint-Denis. Cette finale de Top 14 n'a pas tenu ses promesses. En terme de jeu, s'entend. Entre deux formations audacieuses, entreprenantes et résolument tournées vers l'offensive, le rugby français devait connaître une soirée d'exception. On salivait d'avance à l'idée de cette finale inédite entre les orfèvres toulousains et les fougueux Montpelliérains. Et le résultat a déçu, il faut bien l'avouer.

Au final, on a compté seulement 26 minutes de temps de jeu effectif (14 pour Toulouse et 12 pour Montpellier). Pour comparaison, les deux demies avaient vu les 33 minutes de jeu dépassées... Autre statistique : seulement quatre franchissements (deux de chaque côté) ont été comptabilisés pour un seul essai inscrit, très beau certes, mais consécutif à un exploit personnel de Timoci Nagusa et non à un véritable mouvement collectif. Il y eut bien quelques occasions, comme l'essai de Caucaunibuca refusé à la vidéo (16e), l'en-avant de Jauzion après une chandelle de Skrela dans l'en-but (31e) ou la magnifique percée de Thiery galvaudée par un drop manqué de Trinh-Duc (43e).

Mais à dire vrai, la dernier match de la saison n'a jamais atteint des sommets, si ce n'est dans l'engagement et le combat. Cela n'étonne pas le trois-quarts centre du MHR Sylvain Mirande : "Tout le monde attendait un match exceptionnel en terme de jeu mais j'ai rarement vu des scores fleuves en finale. Ces deux dernières années, j'avais été marqué par l'engagement physique mis par les Clermontois et les Perpignanais dans les rucks, physiquement et sur les impacts. Une finale, on la joue pour la gagner. Et pour en avoir disputé une, je peux vous dire que ça se vérifie."

Conquête et occupation

Connaissant la qualité de leur adversaire sur les extérieurs, les deux équipes se sont concentrées sur les fondamentaux. Ont resserré leur jeu pour l'axer sur la conquête et l'occupation. Montpellier a aussi réalisé une très grande partie en défense. C'est un cliché mais c'est vrai : l'enjeu a tué le jeu samedi soir au Stade de France. La stérilité offensive des Toulousains malgré leur domination en témoigne parfaitement. "Nous avons fait beaucoup trop d'erreurs, nous avons déjoué et manqué de rythme en première période face à une équipe opportuniste et valeureuse", analyse ainsi le deuxième ligne international Romain Millo-Chluski.

Si talentueux soient-ils, les artilleurs toulousains et montpelliérains n'ont pas fait parler la poudre lors de cette finale. C'est dommage mais qui le retiendra ? Pas Cédric Heymans ou David Skrela, qui se rappelleront seulement avoir quitté le Stade toulousain sur un titre de champion de France. Pas non plus Fulgence Ouedraogo ou François Trinh-Duc, qui auraient largement préféré ne pas marquer le seul essai du match et l'emporter. On se consolera en se disant que le spectacle a été assuré par le suspense inattendu de cette 110e finale du championnat de France.

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