Attoub : "Sur le fil du rasoir"

Par Rugbyrama
  • David Attoub Max Guazzini Christophe Juillet Paris Stade français
    David Attoub Max Guazzini Christophe Juillet Paris Stade français
Publié le Mis à jour
Partager :

David Attoub n'est plus suspendu depuis le 18 décembre. D'abord sanctionné 70 semaines par l'ERC puis 52 semaines par le CNOSF en raison d'une fourchette sur Stephen Ferris en H Cup le 12 décembre 2009, le pilier parisien devrait faire son retour contre Bourgoin en Top 14 mercredi. Il est impatient.

Dans quel état d'esprit êtes-vous à quelques jours de votre retour sur les terrains ?

David ATTOUB : Je suis satisfait et très heureux de pouvoir enfin reprendre. 52 semaines, c'est extrêmement long et j'ai vraiment hâte de retrouver le terrain.

Avez-vous une certaine appréhension ?

D.A. : Evidemment. Quand on n'a pas joué pendant 52 semaines, on appréhende forcément son retour sur les stades. J'ai beau m'être entraîné autant que possible pendant tout ce temps, la référence véritable, c'est les matchs. Je sais déjà que je vais manquer de compétition et de repères mais je sais aussi que je vais pouvoir m'appuyer sur le collectif, que mes coéquipiers seront là pour m'aider.

Comment vous sentez-vous physiquement ?

D.A. : Je me sens bien. Mickaël Cheika (l'entraîneur du Stade français, ndlr) est assez fan des oppositions réelles alors je me suis bien entraîné et j'ai gardé le rythme. Après, rien ne remplace les matchs. Je sais que je ne pourrai pas jouer plus de 50 ou 60 minutes à ma reprise.

Qu'avez-vous fait pendant tout ce temps ?

D.A. : J'ai continué à m'entraîner, beaucoup, je n'ai pas lâché. Depuis ma suspension, j'ai participé exactement aux mêmes séances que les autres joueurs du groupe. Il ne me manquait que les matchs en fait. C'était important de continuer à travailler avec mes coéquipiers pour ne pas tout perdre. Quand on ne joue pas, tout part assez vite alors il faut essayer de limiter les dégâts. En fait, c'est un peu comme quand on se blesse, sans les inconvénients de la blessure bien sûr.

Avec le recul, quel regard portez-vous sur cette année blanche ?

D.A. : Cela m'a permis d'ouvrir les yeux sur certaines choses. J'ai pu réfléchir à ma fin de carrière et me mettre véritablement en contact avec des entreprises pour voir ce qu'était réellement le monde du travail, le vrai. Je me suis pas mal consacré à ça. Sinon, j'ai eu un enfant, qui m'a comblé de bonheur et dont j'ai pu m'occuper un peu plus. J'ai également essayé de rendre au club tout ce qu'il m'a donné en me rendant un maximum disponible quand il fallait rencontrer les partenaires ou faire ce genre de choses.

Retirez-vous du positif de cette expérience ?

D.A. : D'abord, j'ai pu passer plus de temps avec ma famille. Ensuite, j'en ai profité pour me reconstruire physiquement. Avec les préparateurs, nous avons pu établir un programme sur six mois pour travailler plus intensivement aux entraînements et travailler spécifiquement sur la puissance, la vitesse ou la mêlée. Ce n'est pas possible quand on joue tous les week-ends. Et puis, j'ai multiplié les rencontres avec les entreprises et j'ai créé des contacts intéressants, avec Axa et Atlantis notamment (une entreprise de bureautique, ndlr). Quand on est rugbyman, on est vraiment sur le fil du rasoir. Une carrière est si fragile. Elle peut s'arrêter à tout moment et il faut en être conscient. Faire ce métier est une vraie chance. On perd, on gagne, on se blesse ou on est suspendu... Ce n'est jamais bien grave. Mais il y a des gens qui bossent et qui ne gagnent que 1000 euros à la fin du mois. Ça, c'est vraiment dur. Alors il faut relativiser les choses et savoir se placer au-dessus.

Votre suspension vous a-t-elle permis de vous rendre compte de ces choses ?

D.A. : J'y pensais un peu avant. Mais je me suis rendu compte que c'était encore plus fragile que je le pensais et qu'il fallait vraiment préparer sa reconversion. Ce n'est pas quand la lumière s'éteint qu'il faut préparer sa sortie. Pendant tout ce temps, j'ai emmagasiné beaucoup de frustration, d'énervement, de rancoeur mais je vais essayer de transformer tout cela en positif pour le collectif et pour moi-même.

Etes-vous encore en colère ?

D.A. : C'est plus de la déception que de la colère. Mon image a été altérée par cette histoire alors que je n'avais pas fait grand chose, si ce n'est rien. Donc oui, il me reste un peu de colère mais je vais m'en servir pour être performant.

Le deuxième ligne de Gloucester Dave Attwood a été cité par La Rochelle pour avoir marché sur le visage du pilier Petrisor Toderasc. Combien de semaines devrait-il être suspendu selon vous ?

D.A : Je ne sais pas, je n'ai pas vu les images. Je n'étais même pas au courant de cette histoire. Mais je ne dirai rien car je ne veux pas créer de polémique. Je n'ai rien à dire de toute façon. Entre joueurs, on est solidaire.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?