Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
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Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Cette fois, ils mettent en valeur les performances de Smith et Debaty et la drôle d'ambiance dans les rangs du Stade toulousain.

Toulouse/Montpellier: 29-9 - Grégory LETORT

Ambiance étrange à Ernest-Wallon jeudi soir autour du match au sommet de la 17e journée du Top 14, Toulouse/Montpellier. Une première période sans relief, sans pep's, des joueurs du Stade toulousain apathiques face aux joueurs du MHR prêts à jouer crânement leur chance. Les séquelles probablement du match de H Cup joué quatre jours plus tôt. Au bout, la victoire teintée du bonus offensif : quatre essais grâce à deux doublés de Maxime Médard et Census Johnston sans négliger neuf points de l'ouvreur-buteur David Skrela. Ambiance étrange quand même. Pendant le tour d'honneur qui n'aura concerné que de rares joueurs. Et surtout en conférence de presse d'après-match. Parce que pendant la rencontre, l'information a été dévoilée : David Skrela va quitter le club pour rejoindre Clermont, contrat de trois ans à la clé. Quelques heures avant, le demi de mêlée Byron Kelleher avait publié un communiqué indiquant que le président René Bouscatel ne prolongerait pas son contrat. Pour Kelleher c'était un secret de polichinelle. Pour David Skrela, en revanche, c'est une surprise majuscule.  Il avait annoncé son désir de prolonger. Son dernier à contrat à Toulouse ? Il ne sera finalement pas signé. Clermont a mis les moyens pour obtenir sa signature. Et Toulouse a laissé filer l'affaire. C'est un buteur fiable - le meilleur réalisateur de l'actuelle H Cup -, un défenseur hors-pair et ouvreur épanoui qui s'en va. David Skrela n'a encore rien officialisé. D'autant plus que pour la première fois, il a aussi esquivé la conférence de presse. Mais tout le monde sait l'issue. Bonsoir tristesse. "Je suis très déçu. J'espère qu'il a fait le meilleur choix pour lui. Il va nous manquer. Je dois vous avouer que sa décision nous a tous fait de la peine. Mais on respecte sa décision", concédait Dusautoir qui a prolongé comme Nyanga, Johnston et Albacete.  "David sera toujours chez lui au Stade toulousain", jure Guy Novès. D'ores et déjà regretté par les siens, il s'en va quand même. Atmosphère étrange. Rugby professionnel tout simplement où, mine de rien, l'affectif meurt à petit feu.

Agen/Bourgoin: 26-9 - Emilie DUDON

A la 8e minute de jeu, Romain Edmond-Samuel s'est écroulé. L'ailier agenais est longtemps resté à terre avant d'être évacué sur civière. Il souffre d'une double fracture de la malléole droite et devait être opéré ce vendredi. "Un gros coup dur pour lui mais aussi pour toute l'équipe", nous confiait le demi de mêlée Sylvain Dupuy jeudi soir avant d'aller le rejoindre à la clinique. C'est vrai que le SUALG vient de perdre son meilleur marqueur d'essais (5 réalisations) et l'un de ses cadres. Mais il a aussi perdu son troisième joueur en trois matchs. Après Chavet (grave entorse du genou contre La Rochelle) et Lassalle (grave entorse du genou aussi à Gloucester), l'infirmerie du club lot-et-garonnais se remplit dangereusement. Pour le manager Christian Lanta, cela témoigne de la fatigue actuelle de ses troupes. "Ils ont laissé beaucoup d'énergie dans leurs matchs du mois de décembre", a-t-il répété. Alors la trêve est plus que jamais bienvenue à Agen, même si les joueurs ne seront pas en vacances comme dans la plupart des clubs. Ils bénéficieront d'une semaine allégée mais devront patienter jusqu'au match contre Toulon, le 19 février, pour prendre quelques jours de repos. Espérons qu'ils n'auront pas "cassé" deux autres joueurs d'ici là.

Clermont/Racing: 31-15 – Marc DUZAN

C'est une caisse, un buffle, un roc. Vincent Debaty, que les Jaunards appellent "le Belge", eu égards à ses origines wallones, a le torse d'un catcheur. Il est même probablement le pilier le plus massif du Top 14. Davantage que le Toulonnais Carl Hayman, vous dites ? On le jurerait, oui. Cette saison, l'ancien pilier de l'Usap s'affirme en tout cas comme l'impact player indispensable à l'équipe de Vern Cotter et Franck Azéma. Chacune de ses entrées en jeu est toujours ponctuée de charges dévastatrices, voire d'essais, comme ce fut le cas face au Racing-Métro mercredi soir, en deuxième période. Actuellement, le Belge a incontestablement la frite !

Castres/Paris: 34-12 - Nicolas ZANARDI

On jouait les dernières minutes, à Pierre-Antoine, lorsque le CO, en quête de troisième essai, mit à la faute le pilier gauche Rabah Slimani à cinq mètres de sa ligne. Un plongeon sanctionné d'un carton jaune qui entraîna un pataquès monstre... En effet, pour cette ultime mêlée, Rodrigo Roncero ne pouvait pas faire son retour, puisque déclaré blessé. Les Parisiens choisirent alors de faire revenir David Attoub sur le terrain et de demander à Rayno Gerber de glisser gauche... Sauf que ce dernier, sur la feuille de match, n'était marqué que comme pilier droit ! Du coup, face à l'impossibilité d'aligner un gaucher, l'arbitre décida logiquement d'en appeler pour la première fois de la saison à la règle de carence. Chose qui provoqua la grande colère de Mickaël Cheika, lequel ignorait manifestement ce point de règlement franco-français... Quoi qu'il en soit, les Parisiens durent terminer le match à 13 contre 15, Beauxis se trouvant sacrifié par le règlement. Ajoutez à cela que ce même règlement stipule que les Parisiens devaient se trouver à huit en mêlée malgré sa simulation, et vous comprendrez un peu mieux la facilité avec laquelle les Castrais trouvèrent l'espace en bout de ligne, pour un essai de Teulet synonyme de bonus offensif...

Brive/Bayonne: 18-26 - Bruno FABIOUX

Comme souvent quand on prévoit quelque chose, c'est l'inverse qui se passe. Il soufflait une bise glaciale à Toulouse, jeudi après-midi, et, au moment de prendre la route pour Brive, je lestai mon sac d'un caleçon long, d'une polaire, d'un tee-shirt en microfibres supplémentaire et d'une écharpe de grosse laine. Et c'est une température gentiment douce qui m'accueillit à mon arrivée au stade Amédée-Domenech. Pareil pour mon camarade d'expédition, Jérémy F., Tulliste d’adoption, mais Coujou pur jus et un brin…supporter du CABCL. Même si le droit de réserve imposé par sa carte de presse lui imposait une certaine retenue, son enthousiasme glissa progressivement du plaisir vers l'affliction en même temps que les Brivistes voyaient le match leur filer entre les doigts. Et la belle humeur qu'il avait affichée tout au long du voyage se mua au fil des minutes en une vilaine grimace. Oubliées les promesses entrevues ces dernières semaines, le quart de finale de Challenge européen, la victoire sur Clermont-Auvergne, les points précieux ramenés de Perpignan et du Racing-Metro. A la corbeille le beau papier tout à la gloire du CABCL que Jérémy avait mûrement mitonné avant la mini-trêve. En une soirée, les Bayonnais venaient d'installer un micro climat de doute sur la Corrèze. Comme souvent quand on prévoit quelque chose...

Toulon/La Rochelle: 12-9 - Pierre-Laurent GOU

Il faut que Mourad Boudjellal prolonge George Smith. Tout d’abord, une séance d’auto flagellation. On se demande encore comment à la rédaction du Midi Olympique, on a pu classer l’Australien dans les flops du recrutement, il y a quelques mois. Depuis, nous n’avons pas eu la moindre interview de lui, et il n’en finit plus de nous donner tort sur le terrain. Ce jeudi soir face à La Rochelle, au moment où la plupart de ses partenaires pointaient aux abonnés absents, il a pris les choses en mains. Dès le début du match, il a été monstrueux dans son rôle de troisième ligne mais à partir de la sortie sur blessure de son compatriote, Henjak, il s’est mué en stratège et a livré une fin de partie flamboyante… à la mêlée. Alors monsieur Boudjellal, vous qui avez réussi par le passé de nombreux transferts impossibles (Umaga, Matfield, SBW, Wilkinson), parvenez à le faire prolonger son bail sur les bords de la rade. Car voir ce talent partir au Japon est une énorme incongruité !

Biarritz/Perpignan: 23-21 - Jérôme PREVOT

Comment expliquer cette victoire incroyable de Biarritz ? Aucun argument vraiment rationnel ne s'impose puisque le BO ne s'est imposé ni en conquête, ni en défense, soit disant les bases du jeu moderne. Quant aux séquences offensives, l'USAP en a produit d'avantage. Même au niveau des tirs au but, le BO n'a pas été plus précis que les Catalans. Alors comment expliquer l'inexplicable ? Il faut s'en remettre à la magie de l'équipe qui joue à domicile. Seul ce facteur peut expliquer la deuxième mi-temps de morts de faim des Biarrots. Mais pourquoi, dans le fond, fait-on toujours mieux devant son public ? Les joueurs sont des grands garçons, professionnel en plus et ils peuvent se défoncer même sans encouragement, surtout ceux qui ont 30 ans et des dizaines de sélections. Mais malgré le professionnalisme, ce principe se vérifie toujours en tout temps et en tout lieu, on est meilleur devant son public qu'en terre étrangère. Sauf fait exceptionnel, on a rarement vu une équipe remonter 21 points comme l'ont fait les hommes de Harinordoquy. C'est sans doute une question d'adrénaline, notion déterminante dans un sport d'engagement comme le rugby.... Qu'il est grand le mystère de la foi, à Biarritz comme ailleurs. Peut-être d'ailleurs qu'il s'applique aussi à l'arbitre, parfois à sujet à la tentation de la compensation quand une équipe est trop mal engagée. Qui sait si le carton qu'a reçu Marconnet d'entrée de jeu ne fut pas aussi le gage du retour des Basques, facilité par deux périodes de supériorité numérique.

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