Le rugby sans Canal ?

Par Rugbyrama
  • Pierre-Yves Revol
    Pierre-Yves Revol
Publié le Mis à jour
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Fin décembre, la Ligue Nationale de Rugby a ouvert la renégociation des droits audiovisuels du Top 14. Avec le retrait d'Orange TV, Canal + semble en position de force. Mais, dans une interview accordée à Midi Olympique, le président de la LNR Pierre-Yves Revol ne se montre pas aussi affirmatif.

Sur quelle chaîne verra-t-on le rugby lors des trois ou quatre prochaines saisons ? Pas sur Orange TV, qui s'est retiré de la course depuis plusieurs mois. Pas non plus sur France Télévisions, qui n'est pas intéressée par la diffusion d'un championnat sur toute la saison mais plus par celle d'événements ponctuels. Dès lors, Canal +, diffuseur actuel et historique, semble en position de force. Mais, si l'on en croit Pierre-Yves Revol, il n'est pas certain que la chaîne criptée reste celle du rugby, comme elle se définit elle-même. "Si jamais la proposition de Canal + ne nous satisfait pas, nous examinerons toutes les alternatives", assure le président de la LNR dans Midi Olympique. "Avec Canal +, nous formons un vieux couple. Lorsqu'on est jeunes mariés, on peut accepter facilement des présents de moindre valeur. Mais lorsqu'on est bien installé dans la vie, on doit donner des signes probants de sa reconnaissance à son conjoint. Sinon, celui-ci peut en concevoir quelque amertume et se détourner, comme nous pouvons nous détourner de Canal +".

"Chercher un nouvel équilibre"

Sans concurrence vraiment sérieuse pour l'instant, la chaîne n'est pas encline à faire des efforts. Sur les quatre dernières années, elle a payé en moyenne 26 millions par an tandis que France Télévisions débourse 750 000 euros pour la diffusion de la finale. Actuellement, une saison de Top 14 coûte 29 millions d'euros (contre 650 millions pour le football) mais la Ligue estime qu'elle vaut beaucoup mieux. "Rappelons que le Top 14 Orange est considéré aujourd'hui comme le championnat de rugby des clubs le plus attractif du monde selon une étude réalisée en octobre", précise-t-elle dans le communiqué de presse paru le 27 décembre lors de la commercialisation des droits audiovisuels du Top 14 et du Pro D2.

Reste à savoir si le rugby français peut vraiment se passer de la manne financière de Canal +... A cette question, Pierre-Yves Revol répond que "chacun à ses arguments" et qu'"il faut chercher un nouvel équilibre". "Je ne nie pas les difficultés économiques du Top 14", précise l'ancien président de Castres. "Je sais que sans les investisseurs passionnés et qui ne visent pas de retour sur investissement, la moitié des clubs ne pourraient assurer leur train de vie. C'est la force et la faiblesse du rugby. A tout prendre, ne vaut-il pas mieux être dépendants de passionnés plutôt que de droits TV ?"

En attendant, les sociétés intéressées ont jusqu'au 28 janvier pour transmettre leurs offres à la Ligue. Si les propositions faites ne lui conviennent pas, cette dernière "se réserve la possibilité d'organiser ultérieurement un appel à la concurrence organisé sous forme de lots sur tout ou partie des droits qui n'auraient pas été attribués dans le cadre de la consultation".

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