Le bel envol de Cazenave

En 2009-2010, pour ses véritables premiers pas dans la cour des grands, Florian Cazenave avait déjà accompli une prouesse : être appelé, de dernière minute, en équipe de France A avec une seule titularisation en Top 14 au compteur. En une petite douzaine d'apparitions, toutes compétitions confondues, son talent, naturel, et sa fougue, rafraîchissante, avaient interpellé les techniciens et décisionnaires.

Pour la saison 2010-2011, le Tarbais d'origine se voyait proposer un nouveau challenge à la mesure de son potentiel : endosser la tunique de Nicolas Durand, parti au Racing-Metro, en s'imposant à la concurrence des prometteurs Boulogne et Mélé. Mission accomplie pour ce minot de 21 ans, titularisé à dix-sept reprises : "Remplacer Nico n'était pas la tâche la plus facile, loin de là, explique le Catalan d'adoption. Les entraîneurs nous avaient bien fait comprendre au début de la saison que chacun aurait sa chance et que celui qui saurait la saisir démarrerait le plus souvent."

"J'ai appris énormément"

Blessé à l'occasion des premières journées, Florian a ensuite profité du voyage à l'infirmerie de Mélé et des difficultés d'adaptation de Boulogne pour s'emparer des commandes de la formation sang et or. Et progresser, encore et encore, à l'image de ses compères Bertrand Guiry ou Joffrey Michel. "C'est la première saison complète de ma toute petite carrière. J'ai appris énormément et je pense avoir progressé, surtout dans le domaine qui m'a toujours été reproché : ma gestion des temps faibles." Une saison positive, avec deux premiers essais en pros, des prestations de haute volée (au Racing, à Montpellier, contre les Scarlets...), des rendez-vous mémorables (le quart de finale européen à Barcelone)... Et pourtant, le champion du monde des moins de 19 ans, en 2008, esquisse une petite grimace au moment de revisionner cette saison de rugby. "Le plus important reste le bilan collectif : et à ce niveau, l'année a été compliquée. Pourtant, il ne nous a pas manqué grand-chose pour réaliser quelque chose de grand..." En l'espace d'une semaine, fin avril, l'Usap en course pour un doublé a en fait tout perdu. Le tout sans Florian Cazenave, indisposé par de fortes migraines et privé in extremis de demi-finale européenne : quel crève-coeur !

Le demi de mêlée reviendra donc d'autant plus revanchard et déterminé sur les terrains avec, en vue, son association avec le demi d'ouverture gallois James Hook : "Cela va être une véritable chance d'évoluer aux côtés d'un joueur de ce calibre. C'est un plus non-négligeable et un beau défi." Heureusement, les challenges n'effraient pas le minot des Hautes-Pyrénées.