Faure : "Refermer le livre"

Par Rugbyrama
  • Lionel Faure - Clermont - Octobre 2009
    Lionel Faure - Clermont - Octobre 2009
Publié le Mis à jour
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Un mois et demi après leur victoire en finale du Top 14, les champions de France clermontois ont retrouvé le chemin de l’entraînement ce lundi matin. Le pilier Lionel Faure, qui a connu une saison compliquée l’an passé, veut désormais "tourner la page" et se concentrer sur l’exercice à venir.

Une reprise de champion de France, en quoi est-ce différent d’une autre reprise ?

Lionel FAURE : C’est comme une reprise, j’aurais tendance à dire (rires). En fait, maintenant, les reprises ont quelque peu changé. Nous n’en sommes plus aux tests physiques systématiques lors du premier jour de préparation. Là, le programme du premier jour est un peu plus léger. C’est plus sympa. Le but de renouer rapidement le contact et d’intégrer les nouveaux joueurs, même s’il n’y en a pas beaucoup cette année. Attention tout de même, les choses vont vite monter en intensité…

Mais vous sentez l’engouement qu’il y a autour du club depuis le titre de champion de France ?

L.F. : Oui, certes. Mais si on prend l’exemple des supporters, ils sont toujours aussi nombreux que l’an passé. En fait, ici à Clermont, le public est toujours présent. L’engouement est tellement fort depuis plusieurs années. Franchement, malgré les finales perdues, j’avais été marqué par l'enthousiasme qu’il y avait eu de la part de nos supporters en début de saison dernière. Après, il est vrai qu’avec le titre en poche, c’est mieux !

Vous pensez donc que l’euphorie est un peu retombée ?

L.F. : Quand on voit encore les gens se balader en ville avec un maillot du club, ce qui se fait peu en France, ou un t-shirt avec le nom de tous les joueurs champions de France inscrits dessus, on se rend compte qu’on a quand même touché beaucoup de monde. Mais justement, il faut faire attention à ne pas rester dans cette euphorie. Nous devons désormais tourner la page.

En ce sens, avez-vous le sentiment que le groupe a désormais digéré toutes les émotions nées de cette victoire en finale du Top 14 ?

L.F. : Je pense, oui. Ce sera peut-être plus simple quand tous les internationaux nous auront rejoints car là, il manque encore de nombreux joueurs. Mais de toute façon, nous n’avons pas le choix. Nous avons été professionnels pour être performants sur le terrain et gagner ce titre de champion de France. Maintenant, il faut aussi l’être pour retrouver l’humilité. Comme me disait un entraîneur : "Il faut savoir refermer le livre pour passer à autre chose".

C’est donc le premier travail à effectuer ?

L.F. : Oui, même si le titre est évidemment encore dans toutes les têtes. Maintenant, nous devons effectuer ce travail rapidement si nous voulons bien débuter le championnat.

Surtout que vous avez été gâtés pour la première journée avec un déplacement à Perpignan pour un remake de la finale du Top 14 …

L.F. : Exactement. Pour ma part, j’ai déjà vécu un remake comme celui-ci. C’était en Angleterre (avec Sale, ndlr) quand nous avions été champions, avec Sébastien Chabal, Sébastien Bruno et Daniel Larrachea, en ayant battu Leicester en finale. La saison suivante, nous débutions à Leicester…

Et alors ?

L.F. : Cela ne s’était pas très bien passé pour nous et le match n’avait donc pas été très agréable (sourires). Mais je ne suis pas superstitieux. Il est évident que les Perpignanais ne manqueront pas de motivation mais nous non plus. Après, c’est le calendrier qui veut ça mais je reste persuadé qu’un déplacement à La Rochelle ou à Agen pouvait aussi être très difficile à négocier d’entrée.

Mais ce gros duel d’emblée ne va-t-il pas vous aider à vous concentrer sur le début de saison ?

L.F. : Si, en un sens. L’an dernier, nous avions été assez réguliers durant notre début de saison. En fait, au risque de dire quelque chose d’évident, le début de saison est primordial. Quand on perd des points d’entrée, il faut ensuite se battre pour les rattraper…

Quand on vient d’être champion de France, les objectifs pour la saison suivante semblent évidents. Ont-ils été fixés ?

L.F. : Notre seul objectif est de bien attaquer la saison, on ne parle pas du reste. Et nous sommes tous d’accord là-dessus. C’est toujours dangereux de se fixer trop tôt sur des objectifs élevés. C’est parfois le meilleur moyen de passer à côté. Maintenant, tout est remis en cause.

Mais vous avez enfin remporté ce Bouclier de Brennus. Vous n’avez pas envie de partir désormais à la conquête de l’Europe ?

L.F. : Disons que la Coupe d’Europe va être importante à nos yeux. Mais depuis que je joue, on a toujours tendance à se projeter sur le calendrier, à analyser les dix premiers matchs de la saison. Quand les rencontres européennes arriveront, nous nous y pencherons… Evidemment que c’est un objectif mais on se focalise pas encore dessus.

A titre personnel, vous avez vécu une saison dernière compliquée, en raison notamment de blessures. Quelles sont vos ambitions pour l’exercice à venir ?

L.F. : A chaque début de saison, les cartes sont redistribuées. Je sais que Thomas (Domingo, ndlr) sort d’une très belle fin de saison mais je veux prouver et montrer ce que je peux faire dès que j’en aurai l’occasion. C’est ce que je n’ai pas pu faire l’an passé. Je suis revenu pour le dernier match du championnat mais je n’étais pas totalement rétabli et donc pas dans des conditions idéales. Là, je vais me préparer correctement. J’avais eu une discussion avec Vern Cotter en fin de saison dernière. Par rapport à l’effectif que nous avons, je sais qu’il compte sur moi. De toute façon, il faudra utiliser beaucoup de joueurs. C’est fini l’époque de 1977 quand on pouvait faire un grand chelem à 15. L’an dernier, nous avons été champions à 34.

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