Fakaté: la naissance d'un géant

Par Rugbyrama
  • Montpellier 2011 Aliki Fakaté
    Montpellier 2011 Aliki Fakaté
Publié le Mis à jour
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Cette saison de Top 14 a été riche en émotions, en surprises et en révélations. Dans chaque équipe un jeune joueur a explosé. A Montpellier, le deuxième ligne Aliki Fakaté, venu de Lyon lors de la dernière intersaison, a impressionné par ses qualités physiques et s'est imposé naturellement.

Stade de France, samedi 4 juin 2011, soir de la finale du Top 14 opposant l'équipe de Montpellier, invitée surprise à ce niveau de compétition, à Toulouse, leader incontesté du championnat. 23ème minute : le score est toujours vierge, mais il y a le feu dans la maison héraultaise : pressé par Louis Picamoles, l'ailier du MHR Martin Bustos Moyano vient de commettre un en-avant dans son en-but en rattrapant un coup de pied à suivre tapé par Yannick Jauzion. Mêlée à cinq mètres pour Toulouse. Après un impact d'une force inouïe, le pack toulousain vacille, et finit par reculer face à la puissance brute de son adversaire. La colonne vertébrale de la bête à seize pattes qui vient de faire plier l'une des meilleures mêlées du championnat porte un nom : Aliki Fakaté. La poussée phénoménale de "l'homme et demi" de l'Hérault (ses 2,02 mètres et 135 kilos surclassent ceux du légendaire Olivier Merle 1,96mètres et 125 kilos), permit à François Trinh-Duc de retourner dans le camp toulousain. Trois minutes plus tard, Timoci Nagusa marquait et faisait douter les hommes de Guy Novès. Si le natif de Nouméa n'a pas quitté le Stade de France avec le Brennus sous le bras, l'anecdote illustre bien l'incroyable performance d'un joueur qui ne compte que... six saisons de rugby.

Le rugby, improbable virage.

En effet, rien ne préfigurait que la carrière sportive de ce Wallisien pure souche s'écrirait sur le prés verts des terrains de rugby. Triple champion de France de lancer de disque en catégories jeunes, l’athlétisme lui promettait une place au panthéon des dieux du stade. Mais le destin en a décidé autrement. Comme ce jour où un proche de la famille, Abraham Tolofua, l'invita à un match de rugby à Béziers, avant de lui proposer un essai avec les espoirs du club aux onze Brennus. Ses qualités athlétiques tapèrent dans l'oeil de nombreux recruteurs, mais il préféra rejoindre son oncle Laurent Pahikivatau à Lyon. Les joutes du Pro D2 furent formatrices, et il devint rapidement un titulaire indiscutable de l'effectif lyonnais. Insatiable, il décida pourtant de quitter son oncle pour goûter au Top 14 avec Montpellier. L'élite n'impressionna pas le géant pour autant. Pour sa première saison, il disputa trente matchs, dont vingt-quatre en tant que titulaires. Preuve de sa régularité, il compte en cette fin de saison le même nombre d'étoiles Midi Olympique que des joueurs de la trempe de Sione Lauaki, Julien Peyrelongue, ou...Vincent Clerc, excusez du peu. Surtout, il n'a cessé de progresser, en étoffant sa palette de talents. Aujourd'hui, il est bien plus qu'un simple pousseur. Ceux qui en doutent peuvent revoir sa prestation lors de la demi finale contre le Racing Métro, et cette percée plein champ suivie d'une offrande impeccable à Sylvain Mirande qui n'avait plus qu'à aplatir. Mais n'allez pas croire que la progression du colosse est terminée : Eric Béchu, entraîneur des avants montpelliérains, dis qu'il n'est "qu' à 60% de son potentiel"... Alors vivement la saison prochaine, histoire que le géant nous montre ce dont il est vraiment capable.

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