Une centaine sur le carreau

Par Rugbyrama
  • Match chômeurs 2008
    Match chômeurs 2008
Publié le Mis à jour
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Quelques heures après la fermeture du marché des transferts, un premier bilan peut être tiré. Si les chiffres ne sont pas encore arrêtés, on sait que les joueurs à la recherche d'un contrat professionnel sont encore plus nombreux cette année. Au contraire des perspectives de débouchés...

En 2007, ils étaient 35. En 2008, 65. L'an dernier, 80 à 85. Et cette année, on devrait compter "une centaine de joueurs voulant bénéficier de la période de mutations supplémentaire". Pas encore de chiffre exact pour le moment, mais le constat dressé par le directeur général de Provale Gaël Arandiga est sans équivoque : le nombre de chômeurs ne cesse d'augmenter dans le rugby français. C'est le cas dans tous les secteurs économiques, mais notre sport est particulièrement touché avec une hausse d'environ 20% par an depuis trois saisons. Tous les profils sont touchés : du jeune issu d'un centre de formation qui ne peut conserver son contrat espoir, au blessé de longue date, en passant par le "vieux routier" en fin de carrière.

Les raisons ne sont pas nouvelles : la fameuse crise, bien sûr, mais aussi la sévérité accrue de la DNACG et les réductions de budget des clubs qui ont quasiment tous réduit leur masse salariale. Les dégâts causés par l'explosion des rémunérations (qui ont été doublées en cinq ans) se font plus que jamais sentir. "Le salaire moyen a encore pris 15 points l'an dernier, précise Gaël Arandiga. Un club (Montauban, ndlr) a explosé et de nombreux autres sont en difficulté financière. Nous savions que cette inflation allait se retourner contre nous, c'est logique. Notre championnat est le plus attractif au niveau mondial, il attire beaucoup d'étrangers, mais les clubs réduisent la voilure en terme de contrats. Au final, nous ne voyons pas cela d'un mauvais oeil puisque cela force les clubs à être plus raisonnables. Mais beaucoup de joueurs restent sur le carreau et nous devons nous en occuper."

Encore moins de débouchés

La mission de Provale et de l'Agence XV devrait être encore plus compliquée cette année. En raison de l'augmentation du nombre de chômeurs bien sûr, mais pas seulement : les débouchés seront moins nombreux eux aussi : "Le problème, c'est que beaucoup de clubs de Fédérale 1 sont en difficulté et leur capacité d'absorption sera beaucoup moins importante que les années précédentes", explique Arandiga. Des clubs-phares du monde amateur tels Marseille-Vitrolles, Châlon, Domont, Lille ou encore Poitiers ont connu des ennuis financiers et la DNACG se montrera plus que jamais vigilante pour la saison à venir. La Fédérale 1 ne sera pas la "voie de garage" des anciens pros en 2010-2011.

"Nous allons faire face, mais nous nous attendons à avoir beaucoup de travail pour accompagner les joueurs sans club cette année", conclut le directeur général de Provale. Mesure la plus médiatique : le traditionnel match entre une trentaine d'entre eux et une équipe professionnelle. Sa quatrième édition aura lieu aux alentours du 1er août, contre une formation indéterminée pour le moment. La liste officielle des chômeurs sera connue après le 15 juillet et Provale demandera, comme chaque saison, un délai supplémentaire pour les joueurs qui n'ont rien trouvé. Tous rêvent d'une success-story comme celle qu'a connue le deuxième ligne Robins Tchale-Watchou, chômeur à la dernière intersaison et finaliste avec Perpignan en mai dernier (le Camerounais a même été le joueur le plus utilisé à l'Usap l'an passé). Les places seront chères toutefois et plus rares que jamais.

*A noter que les clubs promus - Agen et La Rochelle pour le Top 14, Carcasonne et Saint-Etienne pour le Pro D2 -, bénéficient d'un mois de délai supplémentaire pour recruter. Même chose pour Aix-en-Provence, maintenu en Pro D2 après la relégation administrative de Montauban.

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