Toulouse patauge

Par Rugbyrama
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Tout petit match du Stade toulousain à domicile face à la lanterne rouge albigeoise. Longtemps menés au score, les hommes de Guy Novès ont assuré le strict minimum en s'imposant 19 à 13. Mais la bronca du public d'Ernest-Wallon au coup de sifflet final en dit long sur leur prestation...

Parfois, les visages et les attitudes en disent plus long qu'un tableau d'affichage. Samedi, Toulouse a gagné, mais ce sont bien les Albigeois qui ont levé les bras au coup de sifflet final, pendant que leurs vainqueurs baissaient la tête sous la bronca de leur public. Ernest-Wallon a dégusté trop de caviar pour se satisfaire d'une telle bouillie, même quand celle-ci se nappe d'un succès. Albi, promis à une fessée, n'a jamais baissé son pantalon face au grand Toulouse. Tête haute, les Tarnais ont tenu la dragée à la même hauteur, au point de nourrir quelques regrets devant la maigreur du butin, à savoir le bonus défensif.

Pendant une mi-temps, le Stade toulousain n'a été que l'ombre de lui-même. Manque de rythme, nombreuses maladresses, aucun enchaînement, des fautes à répétition, amorphes en attaque, fébriles en défense… les Toulousains ont montré leur pire visage durant les quarante premières minutes de jeu. Certes, toutes ces cohérences peuvent s'expliquer par tous les changements et les remaniements opérés par Guy Novès dans le XV de départ avec notamment les titularisations de Jauzion à l'arrière ou de Fritz à l'ouverture. Mais tout de même. Et les Albigeois en profitaient pour créer la surprise et regagner les vestiaires avec quatre points d'avance (10-6).

Elissalde en filou

Les Tarnais ont notamment inscrit le seul essai de la première période (22e), grâce à une magnifique inspiration de Blair Stewart. L'ouvreur albigeois feintait le drop et donnait un subtil coup de pied de l'extérieur. Ahotaeiloa bafouillait à la réception et Borgès en profitait pour marquer en coin. Le même Stewart avait réussi sa première pénalité à la 6e mais les joueurs ont tout de même laissé neuf points au pied avant la pause. Dans le même temps, Jean-Baptiste Elissalde passait deux pénalités mais ses coéquipiers, malgré un temps fort de plusieurs minutes devant l'en-but adverse en fin de période, ne parvenaient pas à franchir la ligne.

Et les hommes de Guy Novès ont dû attendre la seconde mi-temps pour enfin réagir. L'entrée de Frédéric Michalak à l'ouverture a notamment dynamisé le jeu de son équipe. Et le deuxième ligne du SCA, Thomas Vervoort, écopait d'un carton jaune à la 43e minute. Ceci annonçait les souffrances tarnaises. A la 48e minute, Swanepoel se voyait refuser un essai pour avoir posé le genou en dehors des limites du terrain avant d'aplatir, suite à une superbe action des arrières haut-garonnais. Ce n'était que partie remise. Deux minutes plus tard, Elissalde, plein de malice, jouait rapidement une pénalité à la main, feintait la passe, crochetait et allait marquer le premier essai toulousain. Toulouse prenait l'avantage (16-10).

Dès lors, le plus dur était fait pour les Rouge et Noir, qui allaient conserver la même marge de manoeuvre une demi-heure plus tard à la fin de la rencontre (19-13) après un échangé de pénalités. Mais cet essai de filou d'Elissalde est resté sans suite, alors qu'on aurait pu penser qu'il libérerait enfin le jeu toulousain. Si le propre des grandes équipes est de savoir gagner en jouant mal, alors le Stade a confirmé qu'il était une grande équipe. Cette victoire lui permet de s'ancrer confortablement dans le carré de tête, mais il lui faudra évidemment montrer autre chose à l'avenir. Le SCA, lui, avance toujours au ralenti. Mais ce point là, contrairement à d'autres, est porteur d'espoir.

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