Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Boyet albouy bourgoin castres top 14 2009-2010
    Boyet albouy bourgoin castres top 14 2009-2010
Publié le
Partager :

Le fair-play d'Eric Béchu, le public de Pierre-Rajon, la belle performance de Southwell... Les envoyés spéciaux du Midi Olympique décryptent pour vous les moments forts de la 15e journée du Top 14, retirant chacun un joueur, un instant clé, ou une image de chaque rencontre. Tour d'horizon.

Racing Metro-Toulon : 28-15. PIERRE MAILHARIN

"Jusqu’ici, on trouvait les beuglements primitifs d’une partie du public français, à chacune de ses interventions, quelque peu agaçants. On n’a pas changé d’avis : le rugby doit rester un sport collectif, où la valorisation permanente d’un seul individu – qui plus est de cette manière… - constitue un manque de respect à l’égard de ses partenaires. Pour autant, reconnaissons qu’en ce début de saison, et plus encore cette semaine, Sébastien Chabal justifie pleinement son statut de star de l’ovale. Déjà décisif lors de sa rentrée à Biarritz mercredi, le colosse barbu, titularisé d’entrée en huit contre Toulon dimanche, a écrasé la rencontre de son empreinte. Plus complet que jamais, plaqueur, gratteur, sauteur, perforateur, le Racingman est directement impliqué sur plusieurs des pénalités ou drops réussis par sa formation ainsi que sur l’essai de François Steyn. Du vrai grand Chabal".

Stade français-Aviron Bayonnais : 34-10. LEO HUISMAN

"On aurait pu vous parler de la performance aboutie du Stade français ou de la triste prestation de l’Aviron, c’est selon. On aurait pu vous raconter un match délocalisé au Stade de France, un de plus, à près de 70 000 spectateurs, excusez du peu. On aurait encore pu vous parler de Kayser, de Papé ou de Dupuis, trois Parisiens qui ont crevé l’écran et les yeux samedi à Saint-Denis. On préférera évoquer Hugo Southwell, l’arrière écossais de cette formation parisienne, encore impeccable face aux Basques. Southwell s’affirme peu à peu comme l’assurance tout risque du Stade français. Non content d’une défense sur l’homme en tout point remarquable, une assurance sur les ballons hauts jamais démentie et un pied gauche qui soulage grandement l’ouvreur Lionel Beauxis (qui peut alors aller s’épanouir dans le jeu à la main), Southwell apporte sa maîtrise de l’évènement, des différents moments d’une rencontre (gestion des temps forts et faibles), on ose dire, son pragmatisme britannique. Et cela fait un bien fou à l’équipe. Samedi, il nous a confirmé que le Stade français depuis quelques matchs, s’aventurait dans un jeu à outrance, pas désagréable à regarder, mais parfois dangereux pour l’équipe elle-même. Samedi, même au plus fort de la domination parisienne, Southwell s’est évertué à calmer les velléités de jeu de son équipe, ne relançant que les ballons vraiment jouables et ramenant Bayonne dans son camp avec son pied gauche très sûr. Depuis deux saisons, il manquait à Paris un arrière de métier. Et puis Southwell est arrivé…"

Montauban-Clermont : 20-15. Bruno FABIOUX

"Sapiac ça pique!" On ne se méfie jamais assez des slogans. Quand on vient de la capitale du pneu, on devrait pourtant faire gaffe aux hérissons qui traversent la route d'un pas débonnaire. En oubliant cette notion élémentaire de conduite, les Clermontois sont repartis du Tarn-et-Garonne, vendredi soir, avec deux essais dans la chambre à air et un petit point de bonus défensif en guise de rustine. C'est que les Montalbanais, "c'est pas du genre" à se dégonfler" .

Bourgoin-Castres :16-9. NICOLAS ZANARDI

"Peut-on taxer Eric Catinot de démagogie lorsque celui-ci, sans sourciller, dédicaça le succès de ses protégés face à Castres à leur public ? Que nenni. C'était même là l'évidence, cette rencontre s'étant vue officiellement parrainée par Supporters Solidaires, label réunissant l'ensemble des associations de supporters du CSBJ, généreux donateur d'une somme de 5000 euros. Preuve, une nouvelle fois, que ce club n'est décidément pas comme les autres. Infiniment plus brouillon, désorganisé, bordélique, archaïque parfois. Mais aussi infiniment plus humain, simple et généreux. Alors, que le match n'ait pas été d'un haut niveau technique, le supporter berjallien s'en fout. Pour lui, seule compte l'envie que ses petits auront bien voulu mettre. Et sur ce plan-là, les Basson, Levast, Nicolas, Tchougong, furent irréprochables. Ces soirs-là, chez Tête d'ampoule, la bière paraît un peu moins amère, le pastis moins noyé. Et s'y ressent, à s'y méprendre, comme un avant-goût du bonheur. Les gones ont fait plaisir. Et la seule manière qui compte, c'est bien celle-là".

Perpignan/Montpellier : 29-3. JEROME FREDON

"Les Perpignanais avaient-il la tête à leur périlleux déplacement vendredi soir dans l'enfer de Thomond park? Certainement que oui. Brouillons et maladroits à souhait, les Catalans ont mis plus d'une heure avant de prendre la mesure d'une palote équipe montpelliéraine qui n'avait que son courage à opposer. Une fois de plus, Jacques Brunel aura eu un coaching déterminant. La rentrée de Freswater puis celles de Tincu et Bourrust auront permis de faire basculer la rencontre dans l'escarcelle catalane et à la mêlée sang et or de prendre l'ascendant sur son homologue héraultaise. Les deux essais usapistes sont tous deux le fruit du travail de sape effectué par les hommes forts du pack perpignanais. Sans vraiment briller, les Catalans ont fait le métier".

Brive/Toulouse : 27-21. CHARLES GAUDIN

"Andy Goode a déclaré dans le magazine officiel du CA Brive qu'il lisait régulièrement le Midol. Je me garderai donc bien de le pourfendre car l'ouvreur anglais est susceptible de consulter aussi Rugbyrama.fr. N'empêche, depuis que Goode ne joue plus, Brive se remet à gagner. Depuis que Goode ne joue plus, la ligne de trois-quarts corrézienne joue mieux. Depuis que Goode ne joue plus, le taux de réussite des buteurs brivistes est en hausse. Alors merci, Andy, d'être indisponible ou écarté du groupe en ce moment. Je n'ai rien contre toi. Simplement, tu as symbolisé le début de saison en dents de scie du CABCL. Pas sûr, d'ailleurs, que ta convocation sous le maillot de la Rose t'ait fait le plus grand bien. Depuis que Fabrice Estebanez évolue à l'ouverture, à ta place, les résultats du club s'améliorent. A bientôt quand même, Andy. Quand tu auras retrouvé ton niveau de la saison dernière" .

Albi-Biarritz : 20-9. NICOLAS AUGOT

"Il faut souligner le fair-play d'Eric Béchu, le manager d'Albi, à la suite de la victoire de son équipe face à Biarritz. Déjà excedé par le petit plaisantin chargé de la programmation musicale du Stadium qui a eu le mauvais goût de passer la Pena Baiona au coup de sifflet final, il s'est aussi excusé auprès des vaincus du jour à propos de l'arbitrage : "Nous marquons un essai entâché d'un en-avant, je comprends le désarroi des Biarrots." Enfin, croisant Laurent Rodriguez dans le couloir des vestiaires, il a demandé au manager basque de s'excuser auprès de Serge Blanco pour l'affront musical. Une attitude de seigneur pour un club qui regrette souvent un manque de considération par rapport aux autres pensionnaires du Top 14".

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?