Les Pumas en voie de disparition

Par Rugbyrama
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L'annonce de l'intégration des Pumas dans les Tri-Nations en 2012 est une très bonne nouvelle pour le rugby argentin. Peut-être un peu moins pour le rugby français qui pourrait voir partir les meilleurs joueurs argentins vers l'hémisphère sud et le Super 14.

De France ou d'Angleterre, ça paraît loin l'hémisphère sud, les Tri-Nations, le Super 14 et l'Argentine. Pourtant, l'intégration Pumas dans un "Four-Nations" en 2012 aura des incidences jusque chez nous. Car la Sanzar a bien précisé que cette intégration se ferait "sous conditions". La principale tient dans l'assurance, par la Fédération argentine, qu'elle ferait participer "ses meilleurs joueurs". Et où sont-ils les meilleurs joueurs ? Dans l'hémisphère nord. En France et en Grande-Bretagne pour l'essentiel. Ils sont actuellement une bonne trentaine à évoluer dans les championnats français, dont 25 en Top 14. L'Argentine n'ayant pas encore de championnat professionnel, ses plus belles pépites sont condamnées à l'exportation.

Or, comme l'avoue le deuxième ligne de Perpignan Rimas Alvarez-Kairelis, "il sera presque impossible de jouer les deux compétitions à la fois." L'ancien Puma, qui a pris sa retraite internationale en juin dernier, souligne qu'une intégration dans le Tournoi des 6 Nations aurait facilité les choses. Il avoue cependant qu'il aurait sûrement fait le déplacement dans l'hémisphère sud s'il avait été plus jeune. "Si les Pumas intègrent les Tri-Nations, il faudra qu'ils jouent là-bas. Les saisons sont très longues en France et, compte tenu du niveau des Tri-Nations, il sera très compliqué d'être compétitifs si les choses restent en l'état."

Des ouvertures en Currie Cup et en Super 14

Même son de cloche pour le président de l'IRB Bernard Lapasset. S'il a salué le "bond en avant" fait avec cette décision, il prévient : "Si cela conduit à ne pas pouvoir présenter la meilleure équipe argentine possible dans le Tri-Nations, ce serait au détriment de la qualité du projet". Joint par l'AFP, l'ancien président de la FFR ajoute que "certains devront opérer un choix de vie. A partir du moment où ils auront le choix entre jouer dans l'hémisphère nord ou avec leur équipe nationale intégrée à une compétition de l'hémisphère sud, il va y avoir des décisions individuelles à prendre."

Une décision prise sans problème par l'un des meilleurs joueurs du Top 14, Juan Martin Hernandez. L'ancien demi d'ouverture du Stade français a signé en Afrique du Sud, aux Sharks, à l'intersaison. Et il devrait être suivi par nombre de ses compatriotes. Car le rugby argentin a lancé des réformes. Trois centres de formation professionnels ont ouvert tandis que l'UAR a modifié ses statuts et rémunèrera ses joueurs. Par ailleurs, une ou plusieurs équipes argentines vont être intégrées à la Currie Cup d'ici 2012. Les Fédérations australienne, néo-zélandaise et sud-africaine se disent pour leur part prêtes à "travailler activement avec l'Argentine" pour "placer" les joueurs argentins dans les franchises engagées en Super 14. Bref, l'exode semble inexorable. La question est maintenant de savoir si cela constitue une bonne ou une mauvaise chose pour le rugby français.

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