Lorée : "Comme un mort de faim"

Par Rugbyrama
  • MATHIEU LOREE - 22.06.2010 - Entrainement du Racing Metro
    MATHIEU LOREE - 22.06.2010 - Entrainement du Racing Metro
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Suspendu par son club, puis par la commission de lutte contre le dopage, pour avoir consommé du cannabis, le demi de mêlée du Racing Mathieu Lorée n’a plus joué depuis le 8 janvier. Il sera requalifié le 3 juillet. La reprise de l’entraînement, ce lundi, avait donc une saveur particulière pour lui.

Le Racing a retrouvé les terrains d’entraînement cette semaine. Quel est votre programme actuel ?

Mathieu LOREE : Nous avons effectivement repris lundi. Tout se passe super bien depuis le début de la semaine. Nous avons effectué la présentation des nouveaux joueurs au reste du groupe et le feeling est bon. Nous avons pour l’instant axé le travail sur le physique et la musculation.

A titre personnel, vous n’avez plus joué depuis le mois de janvier. Dans quel état d’esprit avez-vous retrouvé les terrains d’entraînement ?

M.L. : Comme un mort de faim. Mais il me tarde désormais de disputer les matchs amicaux et surtout ceux de championnat. J’ai vraiment envie de retrouver la compétition. C’est pourquoi j’étais particulièrement pressé de reprendre l’entraînement après les cinq semaines de vacances. Disons que pour moi, elles n’ont pas eu du tout la même saveur que pour les autres joueurs...

Comment avez-vous vécu cette période d’inactivité forcée ?

M.L. : J’ai toujours continué à m’entraîner mais s’entraîner sans jouer devient un peu difficile au bout d’un moment. Il fallait toutefois m’entretenir, c’était primordial, même si on ne remplace pas le rythme de la compétition. J’avais demandé un programme spécifique pour garder la condition physique. J’avais donc des séances physiques à effectuer chez moi.

Avez-vous souffert psychologiquement ?

M.L. : Oui, ce fut un peu dur mentalement. Je suis jeune et cette situation n’était pas facile à gérer mais j’ai pu compter sur le soutien de ma famille, de mes amis et du club.

Quel a été le rôle exact du club ?

M.L. : Déjà, il a souhaité me conserver pour la saison à venir. C’est une marque de confiance et j’ai toujours été en relation avec le club durant cette période. Pierre Berbizier m’a dit qu’il voulait me garder au sein de l’effectif, que ça en valait la peine. De son côté, le président (Jacky Lorenzetti, ndlr) était un peu plus réticent.

Avec le recul, quel regard portez-vous sur votre attitude ?

M.L. : Sept mois après, bien sûr que je regrette. J’ai fait des petites manifestations dans différents clubs pour expliquer que ce genre de geste ne pardonnait pas dans une carrière de rugbyman. Après, personnellement, je suis passé à autre chose. J’ai grandi, j’ai mûri avec cette histoire.

C’était donc une erreur de jeunesse ?

M.L. : Une connerie de jeunesse, oui.

Au moment de votre suspension, vous aviez réussi à devenir titulaire à la mêlée et enchaîniez les matchs. Ne craigniez-vous pas que cette suspension marque un coup d’arrêt dans votre carrière ?

M.L. : Je suis partagé sur ce point. C’est vrai, j’avais réussi à m’imposer mais à moi de refaire mes preuves désormais. A moi de montrer que j’ai ma place dans cette équipe. C’est ce que je souhaite, alors je vais travailler pour. Et avec l’arrivée de Nicolas Durand, je devrai de toute façon m’améliorer.

Justement, le Racing a recruté Nicolas Durand, comme vous le disiez, à votre poste. La concurrence sera rude…

M.L. : Déjà l’an passé, avec la présence de Fillol et Berry, je ne pensais pas jouer. Grâce à mon travail, j’étais parvenu à progresser et à me faire une place. J’ai eu la confiance du staff et celui-ci compte encore sur moi. Je sais que le principal point fort de Nicolas (Durand, ndlr) reste l’animation du jeu. Il est très bon dans ce domaine. Avec lui, je vais donc m’améliorer sur ce point.

Quels sont vos objectifs personnels pour la saison à venir ?

M.L. : Je ne me suis pas fixé d’objectifs précis. Mon but a toujours été d’évoluer au plus haut niveau possible. Je veux continuer en ce sens. Bien sûr, cette saison, le mieux serait de gagner une place de titulaire…

La saison dernière, vous vous étiez imposé dans le XV de départ du Racing en même temps que Jonathan Wisniewski. Lui vient de partir en tournée avec l’équipe de France A. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

M.L. : C’est clair que ça donne envie. Mais j’assume totalement. J’ai déconné et tant pis pour moi. Mais tout cela va me permettre de ne pas renouveler ce genre d’erreurs. Au-delà, je sais que je vais progresser au niveau de l’investissement dans la vie du groupe. J’ai d’ailleurs déjà déménagé pour me rapprocher du reste du groupe.

Sur le plan collectif, le Racing s’est encore renforcé cette saison avec l’arrivée de joueurs de qualité (Hernandez, Fall, Durand, Battut, Ghezal…). L’an passé, vous étiez promus et avez terminé barragistes. Là, vous ne pouvez plus vous cacher ?

M.L. : C’est vrai que c’est notre deuxième année en Top 14. L’an passé, notre ambition était de rivaliser avec les meilleurs. Nous y sommes parvenus et cette saison, l’objectif sera le même. Et le moyen de le réaliser est également identique. Depuis l’arrivée du président et du manager, nous conservons chaque année 75% de l’effectif précédent et le renforçons de joueurs talentueux. Après, pourquoi ne pas aller un peu plus loin que les barrages… Mais on ne peut jamais savoir ce qui va se passer. Nous restons sereins et devons d’abord nous concentrer sur notre début de saison.

Mais si on vous dit que le Racing est candidat au titre de champion de France, qu’en pensez-vous ?

M.L. : C’est difficile de trop s’avancer tant que nous n’avons pas vu la manière dont nous jouons sur le terrain. Je comprends que l’on puisse être cité parmi les favoris, c’est normal. Mais toutes les équipes espèrent disputer les phases finales. Alors nous aussi. Et il paraît logique d’avoir envie de toucher ce petit bout de bois…

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