Catalans au sang froid

Le manager de Perpignan s'était montré lucide, et peut-être un peu devin au mois de juillet dernier. A une semaine de la reprise de l'entraînement, alors que toute la Catalogne fêtait encore un Bouclier de Brennus tant convoité et arraché quelques semaines plus tôt au Stade de France, Jacques Brunel faisait une étrange déclaration dans Midi Olympique : "Nous allons débuter cette saison avec une force supplémentaire : les garçons ont été champions de France. Ils savent qu'ils sont capables de le faire et ils peuvent donc le refaire".

Pour l'instant, le technicien gersois ne s'est pas trompé. Ses joueurs ont été champions d'automne, se sont adjugé la première place à l'issue de la phase régulière et ils viennent d'éliminer le Stade toulousain en demi-finale. "C'est déjà un exploit de jouer deux finales en deux ans. Remporter le titre une deuxième fois serait un autre exploit." Biarritz est le dernier club à avoir réussi un doublé. C'était en 2005 et 2006. L'Usap, qui a remporté le titre de champion de France à sept reprises, n'y est jamais parvenu. Une seule fois, les Catalans ont eu l'occasion de la le faire. C'était en 1939. Mais après avoir remporté la finale en 1938 face à Biarritz (11-6), ils s'inclinaient l'année suivante toujours face à Biarritz sur le score de 6 à 0 après prolongation. Autant dire que cette équipe est en passe d'écrire une des plus belles lignes de l'histoire d'un club presque centenaire.

Un stage à Matemale

"Il n'y a aucune pression particulière, assure pourtant Maxime Mermoz, c'est un nouveau challenge mais nous allons y aller avec le même état d'esprit que pour cette demi-finale, avec le plus d'envie possible." Pourtant, le statut des Catalans a forcément évolué et ils se présenteront cette fois-ci dans la peau du favori. "Cette fois, il y aura un peu moins de découverte par rapport à la préparation, l'environnement..., poursuit le joueur. Peut-être que l'an dernier, cette petite peur de ne pas savoir où on allait nous a permis d'aller chercher le titre. Là, il ne va pas falloir s'endormir."

Pour cela, les Perpignanais prendront dès lundi la direction de Matemale pour un stage de quatre jours. Ils pourront alors commencer à travailler sur un adversaire qu'ils connaissent bien et qu'ils auraient certainement aimé éviter. "La finale s'annonce chaude, prévient Nicolas Mas, elle se jouera comme souvent sur des détails, même s'il est vrai que c'est un peu spécial de retrouver les deux mêmes équipes que l'an dernier. On sait que les Clermontois seront revanchards." Une situation qui pourrait presque troubler la quiétude qui règne dans les rangs usapistes. Seul le président Paul Goze, peu enthousiaste à l'idée de retrouver l'ASMCA, l'avoue : "Ce sera une finale difficile. C'est assez inédit que deux mêmes équipes se retrouvent en finale deux années consécutives. J'espère que l'on ne revivra pas les années 38 et 39."