Bourgoin fait un nouveau pas

Albi peut nourrir d'immenses regrets. A l'analyse de la prestation livrée ce vendredi soir face à Bourgoin, les Tarnais ne méritent pas d'être officiellement relégués au soir de cette 22e journée. Et pourtant, c'est bien dans l'antichambre de l'élite qu'évolueront les Jaune et Noir la saison prochaine. Cette descente se dessinait depuis longtemps, mais au moment d'entrer sur la pelouse, les mathématiques et leur rigueur laissaient planer un infime espoir sur le sort des Albigeois. Des Tarnais très motivés, qui allaient bien mieux entrer dans le match que leurs adversaires berjalliens. Plein d'envie, les joueurs albigeois partaient à l'assaut de la ligne adverse.

Las, comme souvent cette saison, la préparation était bien là, mais pas la finition. Un état de fait qui trouvait son paroxysme autour de la demi-heure de jeu, lors d'une séquence de pilonnage interminable sur la ligne d'en-but ciel et grenat, malheureusement stérile de points. Une incapacité à finir les actions qui allait s'avérer fatale. Bourgoin, peut-être plus mature à ce niveau de la compétition, allait marquer par deux fois lors de ses deux seules incursions dangereuses dans le camp local. Par John Senio d'abord, bien servi par Di Bernardo, puis sur un essai de pénalité sur la sirène, qui venait sanctionner deux mêlées enfoncées par les Berjalliens suite à l'exclusion temporaire du pilier Benjamin Sore. 14-0 à la mi-temps contre le cours du jeu. C'en était trop pour les Albigeois.

Un modèle de match à l'extérieur

La deuxième mi-temps allait être l'exacte copie de la première, à ceci près que les efforts des Tarnais allaient être récompensés par un essai. Bien lancé par son ouvreur Manca sur l'aile, Benjamin Lapeyre plaçait un judicieux coup de pied de recentrage et le ballon était aplati entre les poteaux par Lakafia, excellent de bout en bout. Boulogne profitait de la transformation pour ouvrir son compteur et redonnait espoir aux Albigeois, qui se lançaient alors dans une folle épopée pour revenir au score. Mais Bourgoin, bien en place, dressait les barbelés. Di Bernardo et son jeu au pied d'occupation déplaçait très bien les Albigeois.

Au final, Bourgoin a livré un chef d'oeuvre tactique, un match référence à l'extérieur. Très propres, même au plus fort de la domination albigeoise, les hommes du duo Catinot-Péméja ne se sont jamais affolés et ont su attendre que l'immature Albi présente le flanc en se faisant pénaliser. Bourgoin mérite de continuer la bagarre pour survivre en Top 14. Albi, grâce à son jeu séduisant bien que stérile, a prouvé qu'avec un petit peu plus de réussite et de pragmatisme, le maintien en Top 14 n'était pas inaccessible. Mais Les hommes d'Eric Béchu partait de trop loin cette saison. Sur les bords du Tarn, il va falloir rebondir et essayer de trouver de nouveaux objectifs rapidement pour intéresser la fin de l'exercice.