Biarritz, la carte jeunes

Par Rugbyrama
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Le Biarritz Olympique a donné un sacré coup de jeune à ses lignes arrières samedi face à Albi, en titularisant deux gamins de 18 ans. L'arrière Paul Couet-Lannes, auteur de deux essais, et le demi de mêlée Yann Lesgourgues, véritable accélérateur de particules, ont saisi leur chance à merveille.

Que n'a-t-on dit sur l'invasion étrangère dans le championnat de France. Devenu la compétition la plus attractive de la planète pour les stars du rugby mondiales, le Top 14 fait la part belle aux grosses pointures venues des iles britanniques ou de l'hémisphère sud. Tout cela est vrai. Mais l'importation de talents venus d'ailleurs n'est pas forcément contradictoire avec une politique de jeunes. On peut s'appuyer sur des joueurs capés au plus haut niveau mondial et leur adjoindre des pousses locales. L'un n'empêche donc pas l'autre.

Le Biarritz Olympique en a apporté la meilleure preuve ce week-end. Contre Albi, les Basques avaient décidé d'aligner d'entrée de jeu deux très jeunes joueurs apparus en cours de match une semaine plus tôt: Yann Lesgourgues, 18 ans, au poste de demi de mêlée, et Paul Couet-Lannes, 18 ans lui aussi, à l'arrière. Du sang neuf à des postes clés, il fallait oser. Mais après le couac initial contre Castres, le staff biarrot n'a pas hésité une seconde à lancer ses ouailles dans le grand bain pour cette deuxième sortie consécutive à Aguilera. "Nous avions décidé de les titulariser car ils ont toujours donné le meilleur d'eux-mêmes, en amical et lors de leurs entrées contre Castres, ce qui n'était pas forcément le cas de certains cadres", confie Jean-Michel Gonzalez dans Midi Olympique.

Direction Marcoussis

Un vrai coup de maître, en tout cas. A la baguette derrière son pack, Lesgourgues a constamment accéléré le jeu. La défense albigeoise se souviendra de lui. Quelques excès de gourmandise l'ont parfois placé dans des situations difficiles, mais il trouve presque toujours le moyen de s'en sortir. C'est un véritable poison. Une absence de complexe que l'on a retrouvé chez son compère Paul Couet-Lannes, peut-être plus culotté encore. Le plus jeune joueur du Top 14 (il est né en mars 1991) a réussi à inscrire deux essais pour sa première titularisation, en claquant deux essais, dont celui du bonus offensif, en seconde période. Pour le plus grand plaisir du public basque.

Préféré à Nicolas Brusque, le taulier du poste dans la maison blanche et rouge depuis des années, Paul Couet-Lannes a multiplié les prises d'initiatives, relançant tout ce qui pouvait être relancé sur les nombreux ballons rendus au pied par le SCA. Résultat, un vent de fraicheur salvateur a soufflé sur Aguilera. C'est peut-être ce qui pouvait arriver de mieux à ce groupe un peu sclérosé depuis deux ans. A condition, évidemment, de ne pas demander tout et n'importe quoi à ces gamins. "C'est à nous de les entourer, de les mettre en confiance", souligne Damien Traille, désormais dans le rôle du grand frère. " Damien Traille me donne beaucoup de conseils, notamment pour le placement sur le troisième rideau. Et Julien Peyrelongue me parle beaucoup. Ca m'aide énormément", avoue Lesgourgues.

Avec Damien Traille, Julien Peyrelongue, mais aussi l'international anglais Iain Balshaw, la classe biberon était entre de bonnes mains. Il faudra, aussi, la revoir dans un contexte plus relevé. Mais le talent est là et ces débuts en fanfare appellent d'autres sorties. En attendant, Paul Couet-Lannes et Yann Lesgourgues se sont envolés lundi pour le CNR de Linas- Marcoussis, où ils vont intégrer le pôle France. Accompagnés d'un autre espoir biarrot, Jean-Pascal Barraque, ils vont rejoindre l'antichambre du haut niveau international. Avec un statut tout nouveau à justifier.

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