Les vues de l’esprit

Contrairement à Clermont, Perpignan ne possède pas la meilleure attaque du championnat. Ni même le meilleur marqueur d'essais (Napolioni Nalaga). Et encore moins le meilleur réalisateur (Brock James) puisque le club catalan a, à ce jour, utilisé sept ouvreurs pour tenter de pallier l'absence de sa star à quatre matchs, Daniel Carter. Perpignan n'a pas non plus la meilleure conquête, ni la meilleure mêlée. Pas la meilleure défense non plus.

Alors comment expliquer cette place de leader à l'issue de la phase régulière et sa présence en finale du Top 14 ? Par son collectif, entre autres. Et avant tout. Au moment d'analyser la rencontre, le capitaine Nicolas Mas se disait d'abord "fier" de ses coéquipiers "qui ne se sont pas échappés" face à la rudesse parisienne pendant la demi-finale. L'entraîneur des arrières Franck Azéma abondait dans le même sens : "Ce qu'on a fait n'a rien d'un aboutissement mais être capable de l'appliquer sur une demi-finale illustre notre état d'esprit, la qualité de nos joueurs et notre capital confiance. Nous allons rester fidèles à notre conviction."

Porical : "Une confiance énorme"

Durant une saison longue, difficile parfois, marquée par de nombreuses blessures, un groupe s'est forgé. Ou plutôt a fini de se forger. Des jeunes, tels Jérôme Porical, Maxime Mermoz ou Damien Chouly, ont éclos au milieu des anciens, comme Nicolas Mas, Nicolas Durand ou David Marty. L'amalgame s'est fait et l'équilibre semble parfait ou presque. Aujourd'hui, "l'Usap est une vraie bande de potes, assure l'arrière Jérôme Porical. On s'entend bien. Il faut que ça continue comme ça une semaine encore. On pensait avoir franchi un palier mais on attendait quand même la confirmation en demie. Il ne reste plus que la finale et nous avons une énorme confiance en nous."

Face à des Clermontois favoris désormais habitués des phases finales, cette confiance sera l'arme majeure des Catalans. "Cet état d'esprit, c'est le plus important pour nous, notre force principale, explique ainsi le troisième ligne international Damien Chouly. C'est ce qui nous fait avancer depuis le début de la saison. C'est ce qui nous a sauvés à plusieurs reprises sur certains matchs à l'extérieur alors que nous étions menés à quelques minutes de la fin. C'est la base de tout." La base, peut-être, du premier titre du club depuis 54 ans... On le saura samedi.