Laussucq : "Etre européens"

Comment s'est déroulé ce stage en Irlande ?

Christophe LAUSSUCQ : C'était une très bonne rentrée. Mais ce stage était beaucoup plus axé sur la communication que sur le travail. C'était fait avant tout pour faciliter l'intégration des nouveaux.

C'était également vos premiers pas avec le groupe...

C.L. : Oui et tout a bien commencé même si nous n'avons pas encore joué au rugby. Nous avons surtout discuté de certains points et de la manière dont nous allons travailler ensemble. L'ambiance était excellente. J'ai senti un groupe motivé, avec un bon état d'esprit. Mais c'est comme une rentrée scolaire : tout le monde arrive avec son nouveau cartable. Chacun est content et de bonne humeur. Je pense qu'il vaudra mieux tirer un bilan après les premiers matchs.

Quel est l'objectif de Brive pour la saison à venir ?

C.L. : Il a été fixé par nos employeurs : à savoir se qualifier pour la prochaine Coupe d'Europe en finissant dans les six ou sept premiers. Ou alors gagner le Challenge européen. Nous sommes tenus à cela.

Vous avez réalisé un recrutement ambitieux. Pensez-vous avoir les moyens d'atteindre ces objectifs ?

C.L. : Sur la ligne de départ, je crois sincèrement que nous avons le potentiel pour être européens. Mais il y a 12 clubs qui ont la même ambition et il n'y a pas de gros écarts entre les effectifs de chacun. Je sais que nous avons les structures, les moyens et le groupe pour y arriver. Nous essayerons de maintenir une émulation saine. Seulement, il y a beaucoup de choses que personne ne maîtrise comme la cohésion de l'équipe ou la réussite. Il existe toujours des aléas. Regardez Biarritz cette année, leur mauvaise saison est difficile à expliquer.

Le calendrier est connu. Vous allez avoir un début de championnat difficile.

C.L. : Oui, c'est comme cela. Vous savez, on entend toujours beaucoup de commentaires là-dessus. Est-ce une bonne chose de prendre des gros d'entrée ou pas ? Certains pensent que c'est le bon moment car ils ne sont pas encore prêts. A mon avis, de toute façon, il n'y a plus de matchs faciles. Alors...

Vous commencez tout de même par Perpignan et Toulon à l'extérieur, puis Castres et Biarritz...

C.L. : On va nous dire que cela va être très dur. Mais c'est un raisonnement typiquement français : si nous perdons, nous nous cacherons derrière cette excuse pour expliquer que ce n'est pas grave. C'est dans notre culture. Mais je ne suis pas d'accord. Il ne faut pas se prendre la tête avec le calendrier. Il y a toujours des contents et des mécontents. Et je remarque que nous ne prenons ni Toulouse, ni Clermont, ni Paris d'entrée. Donc ce ne sont pas les plus grosses équipes. Et comme je l'ai dit, cette année, il y aura douze clubs qui ont l'ambition d'être européens.

A plus long terme, pensez-vous que Brive peut redevenir un poids lourd du Top 14 ?

C.L. : Notre véritable avantage, c'est d'avoir un effectif avec une moyenne d'âge plutôt jeune, environ 26 ou 27 ans. Ce sera déterminant. C'est un élément clé qui me rassure dans ce club. En effet, la plupart des joueurs ont encore une grosse marge de progression et peuvent franchir un cap. Ils sont ambitieux et veulent aller de l'avant. Je pense que nous pouvons construire quelque chose de sérieux pour les deux ou trois années à venir.