Catinot : "La logique économique"

Par Rugbyrama
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Bourgoin a arraché un bonus défensif héroïque au Stade français sur une pénalité de Laloo, 25-32. Mais c'est la cinquième défaite en six matchs et c'est Clermont qui se profile dans huit jours à Pierre-Rajon. L'entraîneur Eric Catinot fait le point.

Quel sentiment vous habite au lendemain de cette rencontre? La frustration de la défaite ou la satisfaction du bonus arraché?

Eric CATINOT : Nous sommes partagés. Avec Xavier Péméja, nous sommes déçus par la première mi-temps pendant laquelle nous n'avons pas su nous libérer. Nous n'avons pas su les mettre sous pression et avons été victimes de leur réalisme, notamment de Juan Martin Hernandez qui est un joueur fantastique. A la mi-temps, nous avons dit aux joueurs qu'il fallait oser, se lâcher. Plus que le bonus arraché, c'est l'état d'esprit et le contenu de la deuxième période qui nous ont satisfaits.

Sans forcer son talent, Paris vous a maintenu sous l'éteignoir...

E. C.: En cinq minutes en fin de première période, nous encaissons dix points et ils font le break. Notre problème ce n'est pas la peur de Paris. C'est un problème récurrent à Bourgoin. Nous n'avons pas de marge de manoeuvre, et dès que nous revenons au score comme sur la pénalité pour être à 16-13, nous avons tendance à nous crisper. Nous devons nous libérer. Après tout, aujourd'hui nous sommes à cinq défaites en six matchs mais avec toujours moins de 7 points d'écart, ce qui signifie bien que nous ne sommes pas très loin et que les petites défaites peuvent devenir de petites victoires.

Vous paraissiez très émus avec Xavier Péméja sur le bord du terrain après le bonus arraché aux Parisiens?

E. C.: Nous sommes très fiers des joueurs qui ont été courageux. Ils ont poussé Paris à la faute et ont montré qu'en créant du volume de jeu, ils pouvaient aussi déstabiliser une défense aussi redoutable que celle du Stade français. Dans huit jours, pour titiller Clermont qui n'a pas encore gagné à l'extérieur, il faudra s'appuyer sur la deuxième période du match face à Paris.

Vous avez multiplié les temps de jeu en fin de rencontre, mais ne regrettez-vous pas de ne pas avoir tenté un petit par-dessus pour casser le rideau parisien?

E. C. : Il nous manque en effet cette confiance à des postes clés. Sébastien Lalôo est un très bon animateur en dix, mais quand il doit aussi buter, il a tendance à se focaliser sur ce rôle. Il se trouve aussi que par manque d'effectif, nous sommes obligés de faire jouer des joueurs diminués comme Denos, David ou encore Anthony Forest. Nous attendons le Challenge européen pour pouvoir les faire souffler.

Il semble en tout cas que cette défaite n'a en rien entamé votre détermination?

E. C.: Notre potentiel est supérieur à celui de la saison dernière. Notre recrutement est réussi surtout quand on prend en considération notre budget qui est le douzième du Top 14. Mais la malchance est là et nous avons des joueurs clés blessés comme à la charnière avec Benjamin Boyet ou encore Mickaël Forest... Nous ne pouvons pas jouer le même championnat que Toulouse ou encore Paris. Il y a une logique économique. Nous avons besoin de pouvoir disposer de l'ensemble de nos forces pour espérer rivaliser. Si le deuxième ligne Basson impressionne, attendez de voir Cowley, notre troisième ligne qui s'était blessé dès le début de la saison à Biarritz. Enfin, bref, si tout se passe bien et si la malchance veut nous quitter...

N'est-ce pas à vous également de provoquer le retour de la chance?

E. C.: Nous avons passé notre semaine à dire aux joueurs qu'il fallait se lâcher et que nous n'avions rien à perdre contre le Stade français. Mais nous n'y arrivons pas bien et nous jouons les matchs pour ne pas les perdre. Après sur les sept premiers matchs, nous aurons rencontré trois des quatre derniers demi-finalistes. Nous voulions faire le point après ce coup de feu et avions fixé l'objectif à 16 points. Or, même si nous l'emportons face à Clermont dans huit jours, nous serons à 16 donc en-dessous comptablement. Mais nous en aurons fini avec ce calendrier démentiel.

Allez-vous revoir vos prétentions à la baisse?

E. C.: Si nous avions eu 16 points au bout des sept premiers matchs, alors nous aurions été dans la course à la Coupe d'Europe. En dessous, nous devons viser le milieu de tableau et tout faire pour ne pas avoir à lutter pour le maintien... Il faut aussi constater que le Top 14 est beaucoup plus homogène cette année. Même si nous n'avons pas perdu de points mathématiquement hier puisque personne n'a encore battu Paris, il ne faudrait pas que le Stade français, doté d'une trop grosse avance, vienne à laisser filer certaines rencontres contre des équipes aux mêmes objectifs que nous... En fait, il nous manque un petit déclic et si nous faisons trébucher Clermont alors nous pourrons nous lancer vers d'autres perspectives.

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