Delmas : "Il faut un débat de fond"

Par Rugbyrama
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Les problèmes de fonctionnement du rugby français agitent actuellement le monde de l'ovalie. Après les sélectionneurs, les joueurs ou les présidents de club, c'est au tour d'un entraîneur, Jacques Delmas, de donner son avis. Le coach biarrot estime que le

De retour d'Australie, Marc Lièvremont a mis en cause le fonctionnement du rugby français. Qu'en pensez-vous ?

Jacques DELMAS : Je ne veux pas trop entrer dans la polémique. Le vrai problème, c'est le calendrier mais c'est la même chose chaque année. Le débat était déjà similaire à l'époque où Bernard Laporte était à la tête de l'équipe de France.

Le sélectionneur français a également qualifié le Top 14 de médiocre...

J.D. : C'est sûrement vrai mais il y a tout un tas de paramètres que l'on ne maîtrise pas. A l'arrivée, il n'y a pas que des grands matchs dans notre championnat et surtout, les affiches sont galvaudées. Mais il faut savoir ce que l'on veut. Si on recherche un jeu attrayant, alors il faut s'en donner les moyens.

Quelles sont les solutions d'après vous ?

J.D. : Ce n'est pas à moi de les trouver. Le calendrier est composé de compétitions très resserrées. Il faut dégager des dates. On parle de la trêve de Noël mais tout le monde n'est pas d'accord. Du coup, on se retrouve avec des doublons qui faussent le championnat. Ce n'est pas valorisant. Le Top 14 a besoin de plus d'équilibre. Il faut de la lisibilité.

Et plus de matchs de haut niveau ?

J.D. : C'est vrai que les gros clubs s'arment de manière considérable et cela crée de grandes disparités. Si les internationaux pouvaient être répartis dans toutes les équipes, il y aurait évidemment plus de piment mais c'est difficile d'en arriver là. Ils se concentrent dans seulement trois ou quatre clubs.

Certains parlent de réduire le nombre de clubs dans l'élite. Est-ce une solution envisageable ?

J.D. : Ce n'est peut-être pas la meilleure. Regardez Toulon par exemple, ils ont des moyens et arrivent avec une belle équipe. Ç'aurait été la même chose si le Racing était monté. De leur côté, les Montois méritent pleinement leur place dans le Top 14 au vu de ce qu'ils ont montré.

Les premières victimes de ce calendrier infernal restent les joueurs...

J.D. : Oui et on l'a payé au prix fort avec Biarritz. L'après Coupe du monde a été très difficile pour nos internationaux. Mais je ne veux pas me cacher uniquement derrière cela. Le Stade Toulousain a fait deux finales cette année et su élever son niveau de jeu. A nous de travailler pour atteindre nos ambitions.

La dernière tournée de l'équipe de France, qui est partie très amoindrie, était-elle légitime ?

J.D. : Mes joueurs qui ont été retenus m'ont dit que cela leur avait fait du bien de partir s'aérer la tête après une saison difficile. C'était un beau voyage pour eux. Mais si vous voulez le fond de ma pensée, ils ont pris deux fois 40 points, ils sont très contents !

A l'avenir, comment éviter que de telles situations se reproduisent ?

J.D. : Tout le monde connaît le problème. Tant qu'il n'y aura pas un débat de fond sur le calendrier international, on ne règlera rien. Les tournées sont galvaudées. Certains disent que c'est bien pour les jeunes sélectionnés de jouer au niveau international et que cela leur permet de progresser. Je ne suis pas sûr que prendre deux fois 40 points soit le meilleur moyen de progresser. On ne joue pas au même niveau que d'autres nations, surtout quand l'équipe de France est obligée d'évoluer sans ses meilleurs éléments.

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