Gris comme Paris

Par Rugbyrama
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Malgré sa victoire face à Montpellier (24-15) samedi, le Stade français continue d'inquiéter à l'approche des phases finales. Les Parisiens, sans vie et au jeu bien terne, sont loin de présenter le profil idéal d'un futur champion de France. Est-il encore temps de changer la donne avant les demies?

D'abord, la bonne nouvelle. La seule du jour. Après trois défaites consécutives, le Stade français a renoué avec la victoire samedi contre Montpellier (24-15). Ce succès, conjugué à la défaite de Brive à Clermont, officialise quasiment la qualification des Parisiens pour les demi-finales. L'objectif minimal du début de saison sera atteint, sauf très improbable catastrophe. La question est maintenant de savoir ce que Paris pourra espérer lors des phases finales face à Perpignan, Toulouse et Clermont. Sur ce qu'ils montrent depuis plusieurs semaines, il n'y a, a priori, pas grand chose à attendre.

Face à Montpellier, les joueurs de la capitale ont offert une bouillie de match au public de Jean-Bouin, au point que Christophe Dominici s'est senti obligé de présenter ses excuses à ses supporters pour la pauvreté du spectacle proposé. Qu'il semble loin le temps où le Stade français trônait tout en haut du classement, fort de ses sept victoires lors des sept premières journées. Pourtant, à cette époque là, déjà, le jeu parisien n'emballait pas grand monde. La machine était bien huilée, souvent efficace, mais l'ensemble manquait déjà d'amplitude. Mais quand on gagne, on a toujours raison, alors les résultats masquaient le reste.

"Ce n'est pas possible de jouer comme ça tous les week-ends"

Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Depuis trois mois, Paris a un rythme de milieu de tableau, tendance moyenne basse: trois victoires, un nul et quatre défaites sur ses huit derniers matches de Top 14. Il y a pourtant du talent dans ce groupe, mais il manque ce supplément d'âme et cette continuité dans la performance qui font les grandes équipes. Celles qui vont chercher le Brennus. "Il y a eu des choses positives contre Montpellier, mais on a eu trop d'ambition en première mi-temps et on en a complètement manqué en seconde. Toute la saison a été un peu comme ça, inégale. J'espère qu'on va retrouver un peu d'ambition car ce n'est pas possible de jouer comme ça tous les week-ends", constate Ewen McKenzie.

Les plus optimistes essaient de se persuader que le Stade français s'ennuie un peu en attendant les demies. L'argument ne convainc pas totalement Christophe Dominici, même si l'entraineur des lignes arrières ne l'écarter pas. "Les saisons sont longues, les joueurs manquent d'envie et d'énergie. Sont-ils déjà projetés sur les demi-finales? Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que le public ne paie ses places pour voir ce genre de prestation. Ça me déçoit beaucoup", avoue l'ancien ailier, dont le charisme fait peut-être défaut sur le terrain.

Il reste trois matches et un bon mois au Stade français pour sortir de ce qui ressemble à une impasse. Dès la semaine prochaine, à Castres, il faudra faire rentrer une ou deux pièces dans ce puzzle insoluble. "On ne s'en sort pas. Quand la mêlée est bonne, la touche ne l'est pas. Une autre fois c'est la finition, ou le jeu au pied", peste Dominici. A travers le discours des entraineurs, on ne sent pas poindre un optimisme démesuré. Pourquoi les Parisiens gommeraient-ils en quelques semaines des défauts solidement ancrés depuis des mois? Ce n'est pourtant qu'à ce prix qu'ils pourront prétendre à un nouveau titre au mois de juin.

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