Clermont a attrapé la rage

Par Rugbyrama
  • Eurosport
    Eurosport
Publié le
Partager :

Bousculé lors de la dernière finale de Top 14 contre Toulouse, Clermont n'avait pas réussi à se révolter. Lors de la demi-finale de l'exercice actuel qui opposait les deux mêmes équipes, les Auvergnats, mobilisés et même survoltés, ont démontré que la rage de vaincre avait changé de camp.

L'an passé, Clermont avait tout pour être sacré champion de France... Ou presque ! Le collectif était rôdé et les individualités se montraient déjà décisives. Le talent était là, dans toutes les lignes, et l'efficacité au rendez-vous. Tout semblait donc réuni pour que l'équipe qui avait dominé la phase régulière décroche enfin son premier Bouclier de Brennus. Mais les Auvergnats avaient été montrés du doigt à l'issue de la finale perdue contre le Stade toulousain pour leur manque de révolte. Leurs adversaires n'étaient pas favoris, avaient eu une journée de repos en moins pour préparer le match mais à la différence des hommes de Vern Cotter, sur leurs visages se lisait la hargne, voire la colère.

Au final, les Clermontois s'étaient faits bousculés sans jamais être en capacité de réagir. Et comme le dit le trois-quarts polyvalent Benoît Baby, "les matchs de phases finales se gagnent avant tout sur le mental. La récupération ou la fatigue, il faut passer par-dessus ". Onze mois après cette déconvenue, force est de constater que les Clermontois ont su se faire violence. Contre ces mêmes Toulousains en demi-finale, la rage de vaincre avait clairement changé de camp. Et l'épilogue s'est inversé. "Nous n'avons pas voulu reproduire les mêmes erreurs que l'an passé. Il faut arriver à se faire plaisir sur le terrain, nous ne savons pas jouer autrement mais en phases finales, pour se faire plaisir, il faut aussi savoir se faire mal ", explique Benoît Baby.

Mignoni : "Il se passe quelque chose qui vient de l'intérieur"

A l'image de celui qui est posté à l'aile clermontoise actuellement, dont les yeux menaçants et le poing rageur brandi après ses pénalités passées de plus de 50 mètres traduisaient l'envie débordante des troupes auvergnates, ces dernières ont acquis une certaine force de caractère. "J'ai senti dans la semaine, avant le match et durant les cinq premières minutes que nous y étions. A partir de là, c'est plus facile ", se réjouit Pierre Mignoni. A l'inverse, les Toulousains n'ont pas été en mesure de répondre : "J'ai compris assez vite dans la rencontre que ma carrière allait s'arrêter à Bordeaux ", regrettait le jeune retraité Fabien Pelous. La faute à des "Jaunards" surmotivés. "Il s'est passé quelque chose contre Toulouse, nous avons trouvé des clés entre nous. Quand tu es pris sur la volonté, tu ne peux pas gagner alors que quand c'est toi qui est présent, tu as quatre chances sur cinq de l'emporter", ajoute le demi de mêlée clermontois.

Les qualités rugbystiques des Auvergnats ne sont pas forcément supérieures à celles démontrées la saison dernière mais apparemment, un travail mental a été effectué. Un travail dont la réussite a été accentuée par l'esprit de revanche décuplé par les défaites lors des deux dernières finales de championnat et un début de saison poussif. "Nous voulons montrer que nous ne sommes pas des loosers ", note Pierre Mignoni. Avant d'ajouter encore une fois : "Nous avons les clés et personne ne peut les avoir pour nous. Il se passe quelque chose qui vient de l'intérieur du groupe". Une motivation mystérieuse qui est clairement en train de rejaillir et de porter ses fruits sur le terrain. Et les Clermontois en auront encore bien besoin samedi face à Perpignan.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?