Simuler n’est pas jouer !

Par Rugbyrama
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Le problème commence à devenir majeur dans le paysage du rugby professionnel français. Devenue arme tactique, la mêlée simulée serait-elle en train de tuer le rugby ?

La règle de la carence devait protéger l'intégrité physique des piliers du Top 14 et du Pro D2. Las, elle est en train de tourner à la mascarade. Certes, chaque règle est faite pour être contournée. Mais là, faudrait quand même pas abuser ! Pour rappel, la règle oblige chaque équipe à avoir sur le banc deux joueurs de première ligne. Chaque poste doit être couvert et il ne peut y avoir deux remplacements sur coaching (un des deux changements doit être sur blessure). Mais dès qu'un joueur de la première ligne se retrouve obligé d'évoluer à un poste qui n'est pas le sien, alors l'arbitre doit ordonner les mêlées simulées.

Le phénomène est tel que tout le monde, aujourd'hui, est pris de court. Sur les 147 matchs d'ores et déjà disputés, difficile de dire combien de rencontres se sont terminées avec des mêlées simulées : la FFR, la LNR ne détiennent pas ces chiffres. Et pour cause, les rapports d'arbitre ne sont pas censés stipuler cette information... pour l'heure en tout cas ! La prochaine mouture des formulaires pourrait se voir ajouter cette case à cocher. Si certaines sont passées presque inaperçues et non pas eu plus de conséquences que cela sur le résultat de la rencontre, d'autres au contraire sont venues donner une piètre image du rugby à XV.

Liste sans fin

Bien sûr, cela concerne le match Auch-Bayonne lors de la 21e journée avec la sortie juste avant la dernière mêlée de deux joueurs de la première ligne de l'Aviron. La colère des Auscitains était forte et légitime. Mais de nouvelles images, vues chez nos confrères "Les spécialistes" ont montré que le FCA savait aussi bien jouer avec la règle : on a pu voir Nicolas Bontinck, qui souffre finalement... d'une fracture de la malléole, se faire appliquer de mercurochrome sur la nuque pour pouvoir faire entrer un joueur!

Alors oui, cette nouvelle mêlée simulée n'est pas la première ni la dernière, mais que les supporters de l'Aviron bayonnais comprennent bien que c'est au fléau des simulations qu'il faut s'attaquer. Car sous peu, dès qu'une mêlée sera mise en difficulté, la solution, trop facile, sera d'éviter le combat. Il y a eu Castres devant Toulouse, l'autre mercredi ; il y a eu Biarritz devant Dax sous les sifflets d'Aguilera, puis Dax devant Paris ; il y a eu Brive à Perpignan mais aussi à Albi. Faut-il continuer ? Il y a aussi eu Montauban à... Bayonne.

Il y en a eu d'autres et si les archives se mettaient à parler, elles se feraient très bavardes. Bref, cela devient très problématique. Vraiment. Et notamment pour la crédibilité du championnat. Mais comment en vouloir aux entraîneurs, qui, face à ce calendrier démentiel et la très forte pression des résultats, utilisent toutes les ficèles possibles pour limiter la casse, voire s'en sortir par miracle ? Et comment justifier une modification de la règle qui ne serait plus aussi protectrice pour les joueurs de la première ligne ?

Le pire dans tout ça, c'est que, quand les instances dirigeantes du rugby français entendent prendre le problème à bras le corps, l'IRB leur objecte une fin de non recevoir. L'argument utilisé ? C'est un problème franco-français ! Une chose est sûre en tout cas : la simulation n'est plus un art femino-féminin.

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