Retour à la réalité

Par Rugbyrama
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Castres, le rêve de phase finale européenne passé, va retrouver l'âpreté de la lutte de bas de tableau du Top 14. Perplexe sur ce qui l'a fait passer si près de la qualification aux quarts de finale de la Coupe d''Europe, Castres défie Narbonne samedi.

Après les Wasps champions d'Europe 2004, le "sommet" à Pierre-Antoine samedi est la venue de Narbonne, 10e du Top 14 avec le CO, comme lui à 3 points de la zone rouge. Un match qui, mal négocié, pourrait précipiter les Tarnais dans l'angoisse, avant un déplacement à Bayonne, relégable et mort de faim. Pour Castres, c'est l'heure du tri sélectif. Faire le deuil des regrets face aux Wasps (13-16), de ces occasions vendangées de début et fin de match, ces mêlées à 5 mètres mal récompensées, cet essai anglais un peu heureux en contre, ces "détails qui sur des matches de niveau international ne pardonnent pas", résume le 2e ligne international Pascal Papé.

Oublier, mais conserver aussi. Cette certitude "qu'il ne manquait pas grand chose", cette intensité dans l'engagement, cet "état d'esprit montré au long de la Coupe d'Europe", signe qu'en "se mettant à ce niveau en Top 14, on vaut bien mieux que notre place actuelle". Mais comment le CO, qui faillit être l'inattendue success story française de la Coupe d'Europe, a-t-il pu être une déception majeure du Top 14, en quasi-crise en octobre, à compter en janvier les points prenables des huit journées restantes, entre voyages à Bourgoin, Albi, Biarritz, venue de Toulouse...

Le couteau sous la gorge

"Les quatre derniers mois de championnat vont être terribles, mais si on se met une bonne pression comme on a su se mettre en Coupe d'Europe, je suis sûr qu'on fera de bonnes prestations, qu'on inquiétera des gros", assure Papé. "Une bonne pression, sans couteau sous la gorge, avec tout à gagner, rien à perdre... Même si on sait qu'on l'a, le couteau sous la gorge" . Il faudra donc se faufiler dans ce championnat "où les joueurs trichent un peu plus, l'arbitrage est plus méticuleux, où l'on se régale moins", même si l'objectif, au-delà du maintien, est un peu flou, en cas de retrait des clubs français de l'Europe en 2007/2008.

Et si l'objectif, pour un CO doté d'un gros budget régulier (6e avec 8,9 M euros) devenait alors une pause dans la révolution (30 départs, autant d'arrivées sur deux saisons), rendue en partie responsable des difficultés à jouer au diapason ? Du moins jusqu'aux sorties récentes, montrant des joueurs qui "se connaissent mieux, se comprennent sur le terrain", notait le centre Philip Christophers. Ugo Mola, l'entraîneur des lignes arrières, semble montrer la voie, lui qui, en bonne voie avec Laurent Seigne pour prolonger, rêve de "stabilité pour construire".

Et note que les écuries qui comme le CO ont vécu un gros chamboulement ont peiné (Agen, Brive) quand celles, effectuant un renouvellement chirurgical et ciblé, ont tourné vite et fort (Clermont). Castres peu actif sur le marché des transferts à l'intersaison: voilà qui serait une nouveauté, et une forme de récompense pour un groupe ayant refait passer un frisson européen dans le Tarn, et qui mérite "qu'on garde confiance en lui" selon Papé.

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