Clermont tient son Paris

Par Rugbyrama
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Une superbe équipe de Clermont a écarté Toulouse (20-15) en demi-finale samedi, à Marseille. L'ASMCA jouera la finale contre Paris, dans une semaine, au Stade de France. Longtemps menés, les Auvergnats ont fini en trombe, avec notamment un essai d'antholo

La dynamique toulousaine s'est brisée sur un mur au Vélodrome. On pensait ce Toulouse-là fort et beau comme il ne l'avait pas été depuis longtemps. Mais le Stade est aujourd'hui en vacances, après son élimination en demi-finale face à Clermont. Et il n'y a pas grand chose à dire, aussi bien au regard de leur saison que de ce dernier match. Très joueurs, affamés, auteurs des deux essais de la partie, les Jaunards n'ont pas volé leur place en finale, la huitième de leur histoire. Ils ont perdu les sept premières. Les hommes de Vern Cotter y croiseront cette fois le Stade Français pour un premier sacre, peut-être.

A la pause, l'ASM semblait pourtant bien mal embarquée. Malgré une superbe entame de match ponctuée d'un essai de Tony Marsh, et en dépit de l'appui du vent, les coéquipiers d'Aurélien Rougerie rentraient au vestiaire avec un déficit de cinq points (7-12). La faute à une indiscipline chronique. Trop de fautes, et trop de points donnés à la botte de Jean-Baptiste Elissalde, auteur de trois pénalités, auxquelles venaient s'ajouter un drop de Jeff Dubois, préféré à Frédéric Michalak à l'ouverture. Sans briller, Toulouse maîtrisait.

L'exploit de Rougerie

L'impression allait même se confirmer à la reprise, pendant une dizaine de minutes. Lorsque Elissalde ajouta trois points de plus à la 50e minute, mettant à cet instant Toulouse à l'abri d'un essai transformé, on commençait à se dire que Paris connaissait presque son adversaire. Mais à ce niveau-là, un combat peut basculer sur un coup du sort, ou un coup de génie. Formidable "playmaker", Aurélien Rougerie tournait ce match à 180° d'un fabuleux essai de 50 mètres. Du grand art. Cédric Heymans et Clément Poitrenaud, mystifiés sur ce coup-là, sont enrhumés pour l'été. Après la transformation de James, Toulouse était certes encore devant au score (15-14), mais déjà battu dans sa tête.

Brusquement, l'ascendant psychologique venait de changer de camp. Si sûr de son fait, le géant de la Garonne a alors commencé à balbutier. Une pénalité de l'inévitable Brock James redonnait pour de bon l'avantage à Clermont peu après l'heure de jeu. Le dernier quart d'heure fut ensuite un exemple de maîtrise collective côté jaune. Il n'y eut finalement qu'une seule chaude alerte, à sept minutes de la fin. Un bon groupé pénétrant toulousain s'effondrait à deux mètres de la ligne. Elissalde s'apprêtait à servir Michalak, entré en jeu, pour le drop, mais Jean-Baptiste Poux, qui trainait on ne sait trop pourquoi pas là, gâchait l'occasion.

Une cagade étonnante, qui tranchait avec la sérénité asémiste. La gestion du temps, autant que celle du ballon, restait ensuite clermontoise dans les derniers instants, Brock James, encore lui, ajustant le coup de grâce d'un drop à deux minutes de la fin. Clermont a terrassé la bête noire toulousaine, celle qui l'a battu trois fois en finale depuis 1994, et peut continuer à rêver tout haut. Toulouse n'a plus que ses yeux pour pleurer. Michalak, Bru et quelques autres méritaient une autre sortie. Et ce n'est pas la qualité de cette demi-finale, autrement plus emballante que la première, qui viendra les consoler. Le Stade, sevré de Brennus depuis six ans, avait tout pour revenir en haut de l'affiche. Il faudra encore attendre. Ça commence à faire long...

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