Darmon : "Je dois me montrer constant"

  • Vincent Darmon - Montpellier
    Vincent Darmon - Montpellier
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TOP 14 - Pour la première fois cette saison en Top 14, le joueur polyvalent sera titularisé dimanche à Toulouse, où il devrait évoluer en numéro quinze. Une belle opportunité à saisir pour ce joker de luxe de 21 ans, qui brille cette saison à chacune de ses sorties de banc.

Et un tournant pour le MHR (7e, avec un point d’avance sur les Toulousains), qui ne progresse plus ces derniers temps et court toujours après son premier succès à l’extérieur.

RUGBYRAMA : Vous avez déjà disputé dix matches cette année (plus que lors des deux derniers exercices) et vous parvenez à faire des différences à chacune de vos entrées. Diriez-vous que vous jouez plus libéré ?

Thomas Darmon : Oui je pense. En tout cas, sur le temps de jeu que j’ai, j’essaye de montrer mon meilleur visage, mes qualités et surtout, d’apporter à l’équipe. Sur des fins de rencontres, ce n’est pas évident. Il faut de suite se mettre en route. Mais je tente de jouer le plus libéré possible et de prendre les espaces qui se présentent à moi. C’est le rugby que j’aime : porter le ballon, se déplacer dans le bon timing et savoir faire avancer le collectif.

Vos qualités justement, collent également au poste d’arrière que vous devriez occuper à Toulouse…

T.D : Forcément à l’arrière, il y a plus d’espaces. Mais en numéro dix (son poste de formation, NDLR), tu peux aussi jouer de cette manière. J’aime ces deux postes, comme celui de centre. Franchement, je ne fais pas trop de différence.

Votre polyvalence a encore été accrue cette saison et vous ne semblez pas en souffrir. Vos progrès défensifs sont-ils la clé de votre nouvelle adaptabilité ?

T.D : C’est clair. La défense est aujourd’hui primordiale pour les trois postes. Il faut la travailler tout le temps et c’est donc un domaine dans lequel j’essaye de m’accrocher et d’être au niveau des autres. Mais à l’arrière c’est un peu différent. On est loin des autres et il faut assurer les couvertures du terrain. Je tente donc de voir tous les positionnements.

Où se situe aujourd’hui votre marge de progression prioritaire ?

T.D : Dans l’animation offensive et la gestion d’un match en numéro dix. Il n’y a qu’en jouant qu’on acquiert ces principes. Et pour le moment en dix, je n’y ai pas assez joué (80 minutes à Gloucester et une mi-temps face à la Rochelle). Après, quelle que soit ma place, je dois me montrer constant au fil de mes sorties. Faire les bons choix aux bons moments aussi et réussir ce que je tente.

Vern Cotter vous avait lancé dans le grand bain du Top14 comme titulaire en dix à Castres (septembre 2017), à seulement dix-neuf ans. Avec le recul, n’était-ce pas trop tôt pour évoluer à ce poste à responsabilités ?

T.D : Oui et non. Au final, il m’a mis dans le grand bain de suite en me titularisant pour mon premier match avec les pros. Et au moins, j’ai pu voir de suite ce qu’était le haut niveau. Il m’avait remis aussi titulaire en coupe d’Europe au Leinster et j’avais pu goûter dans la foulée au très haut niveau. C’est grâce à cela que j’ai vu les exigences qu’il fallait avoir et derrière, j’ai pu bosser en fonction. J’ai identifié ce qui pêchait vraiment dans mon jeu et je l’ai travaillé, afin d’être désormais prêt lorsqu’on me donne ma chance.

Une chance que vous devrez saisir à Ernest-Wallon (1ère titularisation en Top14, deux en Champions Cup), pour espérer être plus qu’un joker de luxe sur cette fin de saison…

T.D : C’est vrai, mais je n’y pense pas trop. Je me concentre sur ce que je vais avoir à faire sur le terrain. Je ne me mets pas la pression. Je veux jouer libéré et pour l’équipe. J’essaye de garder constamment à l’esprit cette notion de plaisir.

Le MHR sera à Toulouse puis à Pau, face à un tournant dans la course à la qualification. Mais dimanche ; au-delà de l’enjeu comptable ; l’objectif premier de votre équipe, ne reste-t-il pas d’afficher enfin des progrès dans le jeu ?

T.D : C’est vraiment ça qui anime le groupe aux entraînements : progresser et devenir plus complet dans tous les secteurs de jeu. Pour, à un moment donné, rester régulier sur 80 minutes. Pour l’instant, il y a toujours des trous d’air. Mais je trouve que nous sommes bien physiquement. Les séances sont longues et on travaille vraiment fort. Si nous gagnons en maîtrise, on parviendra à réaliser des bonnes performances. J’espère dès dimanche…

L’œil de Xavier Garbajosa

Thomas a du talent

Franchement, Thomas (Darmon, NDLR) est un joueur qui pourrait largement mériter de commencer les matches. De par ce qu’il montre, ses entrées. (…) Chaque opportunité que je lui ai donnée, il l’a saisie. Et plutôt de belle façon. Il amène toujours quelque chose quand il rentre : un supplément d’âme, de l’engagement et de l’enthousiasme. En termes d’état d’esprit, il répond totalement à mes attentes. Maintenant, Thomas a besoin de continuer à travailler, à prendre de la confiance et à enchainer ses entrées, qui sont convaincantes. Ce n’est pas pour cela que demain il ne démarrera pas... Mais pour qu’il démarre, il doit être dans les bonnes conditions. (…) Thomas est surprenant. En début de saison, pour moi, il ne donnait pas assez. Faire partie de l’équipe, c’était pour lui un fait établi. Il y a donc eu une remise en question, des discussions. Et aujourd’hui, il est très intéressant. C’est un garçon qui a du talent, il y a quelque chose. Il pige le rugby, regarde un peu avant les actions et arrive à se sortir rapidement de situations d’adaptation.

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