Les Bleus n'ont rien compris

Par Rugbyrama
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Publié le Mis à jour
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Alors qu'elle menait 16-13, la France a encaissé 46 points en 36 minutes samedi pour finir écrasée par l'Australie 59-16. Une défaite honteuse et douloureuse mais surtout incompréhensible, au sein même de l'équipe. Personne, ni staff ni les joueurs, n'a pu expliquer cette faillite collective.

Après la plus lourde défaite de l'histoire du XV de France en Argentine cet été (13-43, qui faisait suite à sa plus lourde défaite en Afrique du Sud, 17-42), Marc Lièvremont avait parlé d'un "champ de ruines". Comment qualifier alors le plus gros revers des Bleus au Stade de France (le plus lourd revers à domicile est le 47-3 contre la Nouvelle-Zélande en 2006), tous adversaires confondus, concédé ce samedi ? "Il n'y a pas de mots", souffle, dépité, Morgan Parra. Il est toujours mal aisé de nommer ce qu'on ne comprend pas. Et les Bleus n'ont vraiment rien compris. A la sortie des vestiaires, il y avait bien la "honte" de Ouedraogo, la "déception" de Mas ou, l'"abattement" d'Andreu... Mais tous finissaient par parler d'incompréhension. Marc Lièvremont en premier lieu. Marqué physiquement, le regard vide et la voix peu assurée, le sélectionneur tricolore n'avait pas de justifications à fournir à la presse "à chaud".

Sans attendre les questions des journalistes, il a d'abord affirmé qu'il lui était "difficile de trouver une explication rationnelle à cette débâcle", avant de préciser : "Nous avons joué contre une équipe exceptionnelle et fait une première mi-temps pleine de courage mais c'est assez compliqué pour moi de comprendre comment on a pris 50 points en une demi-heure. C'est au-dessus de mes forces que d'expliquer l'inexplicable." A ses côtés, le capitaine Thierry Dusautoir n'a pas eu plus de réponses : "Il faut peut-être les chercher en deuxième mi-temps, quand nous prenons deux essais en deux minutes. Mais nous avons surtout sombré mentalement. Même si les Australiens nous ont été supérieurs en deuxième mi-temps, on aurait pu éviter une telle différence à l'arrivée, un tel score. On aurait dû s'accrocher..."

Pas d'excuses

Une seule chose est sûre : les Français ne se cherchaient pas d'excuses : "On pourrait parler de technique ou de stratégie si on avait perdu de quinze points d'écart mais là, c'est un naufrage collectif, témoigne Fulgence Ouedraogo. Et comment expliquer cette démission de notre part ? Je ne sais pas." Non, les Bleus ne savaient pas. Face aux journalistes, les mouvements de tête succédaient aux soupirs diffus.

Pour comprendre ce qu'il s'est passé, le staff et les joueurs doivent maintenant discuter à bâtons rompus, comme l'affirmait Sébastien Chabal : "Dans les vestiaires, on n'a pas trop parlé mais il va falloir que ça vienne, assurait-il. On a beaucoup de choses à se dire après cette défaillance collective et on ne peut pas se retrouver dans quatre mois en laissant les choses comme ça. On peut affirmer qu'on moins travaillé ensemble que les Australiens, que le calendrier pose problème et qu'il s'agit-là de l'échec du rugby français mais ça n'explique pas pourquoi on a pris 60 points ce soir. Il ne faut pas se cacher derrière ça. On a baissé la tête, on s'est désuni et personne ne comprend pourquoi. " Et sans explications, il n'y a pas de solutions.

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