Dusautoir sans aucune retenue

Un mois après la débâcle face à l’Australie et la tournée automnale désastreuse des Bleus, le capitaine de l’équipe de France, Thierry Dusautoir, s’est livré à cœur ouvert dans l’édition de Midi Olympique de ce lundi. "Ces tests sont toujours présents dans mon esprit, affirme-t-il d’emblée. La défaite contre l’Australie ne m’a jamais vraiment quitté". Alors le troisième ligne du Stade toulousain s’est confié franchement. Sans aucune concession. Et surtout, avec le recul, le ne cherche pas à minimiser ses propres responsabilités dans la faillite. Au contraire, il les assume. "Je n’ai certainement pas été le relais idéal entre les joueurs et le staff. Notamment Marc Lièvremont". Il avoue même avoir pensé à rendre le brassard de capitaine : "J’en ai parlé avec Marc. Je lui ai dit que s’il estimait que je ne convenais pas, il pouvait me l’enlever. Ça lui est passé par la tête".

"Je dois être plus ferme"

Pourtant, Thierry Dusautoir restera bien le capitaine des Bleus. Il admet toutefois qu’il doit évoluer dans la façon d’exercer son rôle. "Je dois être plus ferme. Il faut que je montre que le chef, c’est moi. Je pensais que les choses étaient claires pour tout le monde. Peut-être qu’elles ne le sont pas". Il lui a été reproché de ne pas avoir su trouver les mots pour remobiliser ses troupes lors du naufrage contre les Wallabies. Certainement paye-t-il son image de taiseux. "Je suis de nature introvertie et je comprends les critiquent qui s’expriment. Je ne suis pas le genre de joueur qui va se cogner la tête avant de rentrer sur le terrain". Et d’ajouter : "Mon rôle n’est pas de tenir la main de mes coéquipiers pour qu’ils aillent dans la bonne voie. C’est à moi de la leur montrer et à eux de me suivre. […] S’ils le font en traînant des pieds, il se passera ce qui s’est passé contre l’Australie".

"On a arrêté de jouer en équipe"

Il a aussi admis qu’il devait forcer sa nature et faire des efforts dans sa communication. "Le côté VRP de l’équipe de France, ce n’est pas ce qui m’intéressait dans le capitanat. J’ai fait des efforts, j’en ferai d’autres. Mais ce n’est qu’un détail". L’essentiel reste le terrain, là où les Français ont sombré. "On a arrêté de jouer et de fonctionner en équipe". Et Dusautoir de revenir sur le manque de lisibilité au niveau du projet de jeu : "C’est sûr, il y a des choses qu’il faut préciser. Ce sera fait. Il faut nous donner plus de repères communs. Marc l’a entendu et on va aller vers ça". Car l’objectif est toujours le même : le Mondial dans moins d’un an en Nouvelle-Zélande. L’ambition de remporter la compétition est-elle encore légitime ? "Je suis persuadé que oui, rétorque l’intéressé. C’est possible si on en a envie et à condition de balayer les non-dits". Dusautoir commence à le faire ce lundi dans Midi Olympique.

Retrouvez l’intégralité de l’entretien de Thierry Dusautoir, sur deux pages, dans l’édition de ce lundi de Midi Olympique.