Le Japon et ses forces venues d’ailleurs

  • International - Siosaia Fifita (Japon)
    International - Siosaia Fifita (Japon)
  • Kazuki Himeno (Japon) contre la Russie
    Kazuki Himeno (Japon) contre la Russie
Publié le Mis à jour
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TEST MATCH - Le Japon a progressé dans la hiérarchie mondiale, avec un art assumé de la naturalisation et du recrutement au niveau scolaire.

La France va retrouver le Japon, un adversaire contre qui elle n’a jamais perdu en six rencontres officielles et en douze confrontations, puisque entre 1978 et 1985 les tests n’ont pas donné droit à des sélections à part entière (pour des raisons difficiles à comprendre). Les Bleus seront forcément largement favoris face à un pays de rugby qui fut longtemps méconnu. On joue au rugby depuis longtemps au Japon, mais le pays a fonctionné pendant des années en quasi-autarcie. Il s’appuyait sur un rugby scolaire, puis universitaire et enfin corporatif.

Mais dans les années 2000, les dirigeants sont entrés dans la modernité, avec un championnat de franchises de plus en plus professionnelles, renforcées par des joueurs étrangers, vedettes confirmées ou vrais aventuriers. Et l’équipe nationale a franchi les étapes. En 2017, elle a fait match nul à Nanterre contre la France alors entraînée par Guy Novès et commandée par Guilhem Guirado. En 2019, elle a pour la première fois passé le cap de la phase de poule en Coupe du Monde en battant au passage l’Irlande et l’Ecosse. Certes, la compétition était organisée à domicile, mais depuis les Japonais ont réussi à titiller les All Blacks, c’était il y a un mois à Tokyo pour une défaite 38 à 31. C’est quand même un signe et les performances d’un troisième ligne nommé Kazuki Himeno forcent le respect. Il jouerait à coup sûr en Top 14 si lui venaient des envies d’exil.

Kazuki Himeno (Japon) contre la Russie
Kazuki Himeno (Japon) contre la Russie

À bien regarder les dernières compositions, on se rend compte que les dirigeants japonais ont mis tous les moyens en œuvre pour parvenir à leurs fins. Les Japonais de formation voisinent avec des joueurs au patronyme évocateur : le trois-quarts centre Dylan Riley, a été formé en Australie, il est venu au Japon à 22 ans, pour défendre les couleurs de la franchise de Panasonic. Au bout de trois ans de résidence, il a pu revêtir le maillot frappé des branches de cerisier. Même profil pour le troisième ligne Jack Cornelsen, lui aussi australien, venu avec un contrat professionnel à 22 ans au Japon, encore à Panasonic. On pourrait multiplier les exemples. Lors du dernier match perdu face aux Anglais, on a compté huit noms sur 23, venus d’un autre pays.

Dearns, recruté dès l'âge de 15 ans

Tous ne débarquent pas en mercenaires, la fédération japonaise essaie aussi de recruter de jeunes éléments étrangers d’une quinzaine d’années, pour les intégrer à leur formation scolaire. Warner Dearns, un deuxième ligne de 2m02 né en Nouvelle-Zélande et débarqué au Japon à quinze ans pour suivre son père, préparateur physique d’une équipe professionnelle. Le centre ou ailier Siosaia Fifita est né aux Tonga, il a été remarqué dans son propre pays, on lui a proposé une bourse d’études pour le collège d’Ishikawa. Il a pu ainsi défendre les couleurs du Japon dès les catégories de jeunes. Le troisième ligne vétéran Peter Leitch (ancien capitaine), néo-zélandais a vécu peu ou prou le même parcours. Le rugby japonais aura toujours du mal à rivaliser en termes de puissance et de taille, alors il prend des chemins de traverse pour se rapprocher du très haut niveau.

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