Les raisons de la perte de vitesse des Pumas

Par Rugbyrama
  • Rugby Championship - L'équipe d'Argentine
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  • Martin Landajo (Jaguares) - mars 2016
    Martin Landajo (Jaguares) - mars 2016
  • Top 14 - Jeronimo De La Fuente (Perpignan)
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Test Match - À l'heure d'affronter les Bleus ce samedi au Stade de France, l'Argentine est sur une dynamique inquiétante. Les mauvais résultats se succèdent pour les Pumas en 2021, sans qu'ils soient pour le moment capables de relever la tête. Mais alors quelles sont les raisons de la perte de vitesse de la sélection argentine ces derniers mois ?

Pour expliquer le problème des Pumas, il faut déjà évoquer la situation des Jaguares. La pandémie a accéléré l'exil des internationaux argentins et obscurci l'horizon de la franchise argentine du Super Rugby, qui servait de colonne vertébrale à la sélection. Fondée en 2016 pour participer à la progression de la sélection argentine, demi-finaliste du Mondial-2015, les Jaguares évoluaient en Super Rugby, le championnat de l'hémisphère sud, dont ils ont même atteint la finale en 2019. Mais la pandémie a modifié la donne: les franchises sud-africaines ont rejoint l'Europe tandis que l'Australie et la Nouvelle-Zélande fondaient leur propre championnat.

Martin Landajo (Jaguares) - mars 2016
Martin Landajo (Jaguares) - mars 2016

Les Jaguares, eux, évoluent en Superliga Americana, un championnat sud-américain qu'ils ont écrasé, terminant invaincus lors de la première édition. Lors de la Coupe du monde 2019, seuls Juan Figallo (Saracens), Nicolás Sanchez (Stade français) et Benjamín Urdapilleta (Castres) n'évoluaient pas en Argentine. En ajoutant les locaux Lucas Mensa (Pucara) et Felipe Ezcurra (Hindu), 26 des 31 joueurs convoqués au Japon appartenaient aux Jaguares. Deux ans plus tard, pour la tournée automnale dans l'hémisphère Nord, il n'y en a plus qu'un, le pilier Ignacio Ruiz. La faute à la pandémie, qui a précipité l'exil des Jaguares, finalistes 2019 du Super Rugby.

Un manque d'automatismes

Rapidement, la Fédération argentine de rugby (UAR) a en effet autorisé les joueurs à trouver des accords avec d'autres clubs ou franchises: Julian Montoya a ainsi rejoint Leicester, Marcos Kremer a signé au Stade français, Jeronimo de la Fuente s'est engagé avec Perpignan, Emiliano Boffelli a débarqué au Racing 92 avant de jouer maintenant à Edimbourg, Pablo Matera a été prêté aux Crusaders, Santiaga Medrano a filé à Western Force... Résultat : les griffes des Pumas ne sont plus aussi acérées au moment d'affronter les Bleus.

Top 14 - Jeronimo De La Fuente (Perpignan)
Top 14 - Jeronimo De La Fuente (Perpignan)

"Avec le Covid, tout a changé à travers le monde. Dans notre cas, on jouait pour les Jaguares en Argentine mais ils ont disparu donc il nous a fallu trouver un nouveau club, pour conserver une chance de jouer avec les Pumas. C'était une chance de venir ici en tant que joker, a expliqué à l'AFP Juan Cruz Mallia, parti pour Toulouse en janvier 2021. Nos vies ont changé, maintenant on joue partout dans le monde, dans différents clubs. Certains jouent beaucoup, d'autres moins. Il faut reconstruire tout ça".

Ce manque d'automatismes et de cohésion a un effet sur les résultats de la sélection. La victoire historique face aux All Blacks (25-15), en novembre 2019, au sortir d'un Mondial décevant est l'arbre qui cache la forêt: depuis les Pumas ont glissé à la 8e place mondiale et n'ont remporté que trois matches en deux ans, contre la Nouvelle-Zélande, la Roumanie et le pays de Galles. "Il y en a qui pensent que, par rapport à la dynamique, le favori est la France. Mais cela ne veut pas dire grand chose, on aura un gros match de rugby", a d'ailleurs promis Gonzalo Quesada, l'ancien coach des Jaguares, revenu sur le banc du Stade français à l'été 2020.

"La France est en pleine confiance, ils vont avoir aussi quelques jours de plus de préparation mais je connais bien le groupe des Pumas et je sais à quel point ils sont revanchards. Ils seront déterminés à faire une grosse tournée et ça démarrera au Stade de France", a encore assuré le technicien franco-argentin. Face aux Bleus, les Pumas devront en tout cas retrouver ce mordant qui faisait autrefois leur force.

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